Cursillo > Histoire > III. Un Mouvement universel
79. Il faut dire un mot des grandes Rencontres mondiales qui ont marqué l'évolution du Mouvement. La première eut lieu à Rome, en 1966, avec l'intervention de Paul VI (voir supra, # 72). Deux jours avant l'Ultreya durant laquelle devait parler le Saint-Père, les délégués de différents pays se réunirent pour entendre un rollo d'Eduardo Bonnín sur la finalité du Mouvement, et un autre sur le postcursillo, donné par la délégation mexicaine. Il n'y eut alors aucun atelier proprement dit, car la règle en vigueur était encore celle-ci: « au Cursillo, on ne discute pas, on obéit»! Mais la rencontre eut tout de même le grand mérite d'ouvrir la porte à des réunions mondiales de ce genre. [Acta, en espagnol]
80. La deuxième, qui eut lieu au Mexique (à Tlaxcala) en 1970, fut une véritable rencontre de confrontations des tendances et de discussions parfois ardues. Pour la première fois, l'Espagne constatait qu'elle n'avait plus le monopole du Mouvement. Finalement, les animateurs mexicains réussirent à calmer les esprits et sauvegarder l'unité pour publier un texte qui est le premier document mondial du MC. Il est intéressant d'en connaître le sommaire pour le comparer avec ce que nous vivons maintenant, 28 ans plus tard:
1. Sélection des candidats par un groupe et pour un groupe.
2. Actualisation des rollos pour les centrer sur l'histoire du salut.
3. Vers un plus grand engagement des prêtres et laïcs dans les milieux temporels.
4. Plus de témoignages individuels et collectifs.
5. Ouverture à la pastorale de l'Église.
6. Susciter l'esprit communautaire dans le postcursillo.
7. Favoriser les communautés de base.
8. Promotion de la femme dans les structures du MC.
9. Fortifier la spiritualité de la famille.
[Conclusiones, en espagnol]
81. Si durant la rencontre de México il y eut des tensions, ce fut pire encore durant la troisième rencontre qui eut lieu à Majorque, en 1972. C'était très ambitieux, en effet, de vouloir parvenir, en une semaine, à rédiger un manuel de dirigeants qui soit accepté par tous. On se rendit à l'évidence qu'il fallait du temps pour y parvenir. Ce ne sera que deux ans plus tard, en 1974, que sortiront des presses la première édition des Idées Fondamentales du Mouvement des Cursillos. Mais ce fut le grand mérite de la rencontre de Majorque de lancer l'idée de ce livre et de le conduire à terme. (Notre secrétariat avait envoyé trois délégués). C'est à cette occasion, le 5 novembre 1972, en présence des représentants de tous les pays, que l'on dévoila une plaque commémorative, à l'entrée du monastère St-Honoré, qui se lit comme suit: Ici, en janvier 1949, a été donné le premier des Cursillos que l'Esprit Saint a répandu par la suite jusqu'au bout du monde... Comme signature, on trouve la coquille St-Jacques, emblème des pèlerins de Compostelle. [Acta, en espagnol]
82. La quatrième RM (Rencontre mondiale) n'aura lieu que beaucoup plus tard, en 1988, à Caracas (Venezuela). Là aussi, notre Mouvement y avait envoyé trois représentants qui furent acceptés finalement après une longue discussion avec la CCCC (Conférence Canadienne des Cursillos Catholiques). Celle-ci, en effet, se jugeait le seul organisme autorisé à représenter le Canada à cette réunion mondiale, car seuls, les secrétariats nationaux y étaient invités, et la CCCC s'autodéterminait le seul secrétariat national du Canada. Finalement, comme chaque pays avait droit à 6 délégués, la CCCC accepta de n'en envoyer que trois et nous, du MCFC, trois autres. Une anecdote de cette rencontre nous est racontée par Forteza (p. 186). Durant la RM, Eduardo eut le privilège de s'entretenir personnellement avec le cardinal Pironio, délégué pontifical à la rencontre, pour lui exprimer ses craintes que la structure étouffe la mystique dans le Mouvement. Le lendemain, durant l'entrée solennelle des concélébrants dans le stade où 10,000 cursillistes chantaient à l'unisson, le cardinal s'approcha d'Eduardo pour lui dire: «Tu le vois, n'aies pas peur: la structure n'étouffera pas la mystique!» Le mérite de la rencontre de Caracas est d'avoir travaillé à la ré-édition des IFMC que nous avons publiées, il y a deux ans, en français, dans une édition reconnue par Sebastián Gayá comme étant «la plus belle du monde» (17). [Documento final, en espagnol]
83. La dernière RM (*) a eu lieu, en septembre 1997, en Corée. Pourquoi la Corée? Parce que ces rencontres ont lieu là où se trouve le Siège Social de l'OMCC. Celui-ci varie tous les quatre ans, en alternance dans l'un ou l'autre des quatre Groupes internationaux. C'est ainsi que le Siège, d'abord en Amérique du Sud, est passé en Europe, puis au Canada anglais (de 1989 à 1993), ensuite à la Corée, qui termine un mandat de 4 ans. Il y eut élection pour un nouveau siège qui devait être soit en Europe, soit en Amérique Latine. C’est l’Europe qui l’a emporté. Il revenait donc au GET de déterminer quel pays parmi ses membres se chargerait de l’OMCC. L'Allemagne a été élue et c'est ce pays qui doit mener à terme le projet d'une Ultreya Mondiale, à Rome, durant l’année jubilaire de l'An 2000. Déjà, le secrétariat national de l'Italie s'en occupe et le Pape a été approché pour participer à cette Ultreya. Dernièrement, le Vatican en a fixé la date au 29 et 30 juillet 2000. [Acta et Documento final, en espagnol]
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(17) L’histoire de cette nouvelle édition a fait l’objet d’une conférence qui a été tirée à part et qui est disponible au secrétariat du MCFC.
(*) Depuis la parution de ce "Survol historique du MC", une sixième Rencontre mondiale a eu lieu à Sao Paulo, Brésil, en 2005 [Documento final, en espagnol]