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Prière
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Seigneur, apprends nous à prier

Commentaire de la semaine sur la prière

p109-benoitxvi-guerisons.htm Benoit XVI

Les guérisons de Jésus

Celui qui donne est plus précieux que le don

 

Catéchèse de Benoît XVI sur la prière
l'école de prière (*) - no 17

 

Chers frères et sœurs,

Je voudrais réfléchir aujourd’hui sur la prière de Jésus liée à sa prodigieuse œuvre de guérison. Dans les évangiles, on présente différentes situations où Jésus prie devant l’œuvre bienfaisante de guérison de Dieu le Père, qui agit par lui. Il s’agit d’une prière qui, une fois encore, manifeste le rapport unique de connaissance et de communion avec le Père alors que Jésus se laisse impliquer avec une grande participation humaine dans les malheurs de ses amis, par exemple de Lazare et de sa famille, ou de nombreux pauvres et de malades qu’il veut aider concrètement.

Guérison du sourd-muetUn cas significatif est celui du sourd-muet (cf . Mc 7, 32-37). Le récit de l’évangéliste Marc, que nous venons d’entendre, montre que l’œuvre de guérison de Jésus est liée à son rapport intense avec son prochain – le malade – et avec le Père. La scène du miracle est décrite ainsi soigneusement : « Il le prit à l’écart, loin de la foule, il lui mit les doigts dans les oreilles et avec de la salive, il lui toucha la langue ; et en regardant vers le ciel, il émit un soupir et lui dit : « Ephphatha », « Ouvre-toi » (7, 33-34). Jésus veut que la guérison advienne « à l’écart, loin de la foule ». Cela ne semble pas seulement dû au fait que le miracle doit être tenu caché aux gens pour éviter que l’on en fasse des interprétations limitées ou déformées sur la personne de Jésus. Le choix de conduire le malade à l’écart fait qu’au moment de la guérison, Jésus et le sourd-muet se trouvent seuls, rapprochés par une relation singulière. D’un geste, le Seigneur touche les oreilles et la langue du malade, c’est-à-dire le siège de son infirmité. L’intensité de l’attention de Jésus se manifeste aussi par les traits insolites de la guérison : Il emploie ses doigts et même sa salive. Et le fait que l’Evangéliste rapporte la parole originale prononcée par le Seigneur – « Ephphatha », c’est-à-dire : « Ouvre-toi » - met aussi en évidence le caractère singulier de cette scène.

L’implication humaine avec
le malade conduit Jésus
à la prière.

Mais le point central de cet épisode, c’est le fait que Jésus, au moment d’opérer la guérison, cherche directement son rapport avec le Père. Le récit dit en effet que, « regardant vers le Ciel, Il émit un soupir » (v. 34). L’attention pour le malade, le souci de lui qu’a Jésus, sont liés à une attitude profonde de prière adressée à Dieu. Et l’émission du soupir est décrite par un verbe qui indique, dans le Nouveau Testament, l’aspiration à quelque chose de bon qui manque encore (cf. Rm 8,23). L’ensemble du récit montre alors que l’implication humaine avec le malade conduit Jésus à la prière. Une nouvelle fois, son rapport unique avec le Père affleure, son identité de Fils unique. En Lui, par sa personne, c’est l’œuvre de guérison bienfaisante de Dieu qui se manifeste. Ce n’est pas par hasard si le commentaire conclusif des gens après le miracle rappelle l’évaluation du commencement de la Création, au début de la Genèse : « Tu as bien fait toutes choses ». La prière entre de façon claire dans l’œuvre de guérison de Jésus, par son regard tourné vers le Ciel. La force qui a guéri le sourd-muet est certainement provoquée par sa compassion pour lui, mais elle vient du recours au Père. Ces deux relations se rencontrent : la relation humaine de compassion pour l’homme qui entre en relation avec Dieu et devient ainsi une guérison.

Retour à la vie de LazareCommentaire biblique de Claire Patier (vidéo 11 min.)

Dans le récit johannique de la résurrection de Lazare, cette dynamique est témoignée avec une évidence encore plus grande (cf. Jean 11 , 1-44). Ici aussi s’entremêlent d’une part le lien de Jésus avec un ami et avec sa souffrance et de l’autre la relation filiale qu’Il a avec le Père. La participation humaine de Jésus à l’épisode de Lazare a des traits particuliers. Dans tout le récit, on rappelle à plusieurs reprises son amitié pour lui, ainsi que pour ses sœurs Marthe et Marie. Jésus lui-même affirme : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais le réveiller » (Jn 11,11). Son affection sincère pour son ami est mise en relief aussi par les sœurs de Lazare, ainsi que par les juifs (cf. Jn 11,3 ; 11,36) ; elle se manifeste dans la profonde émotion de Jésus à la vue de la douleur de Marthe et de Marie et de tous les amis de Lazare, et elle conduit à ce qu’il éclate en larmes – de façon si profondément humaine – au moment où il s’approche de la tombe : « Alors, quand Jésus … vit pleurer [Marthe], et pleurer aussi les juifs qui étaient venus avec elle, il fut profondément bouleversé et, très troublé, il demanda : « Où l’avez-vous mis ? » Ils lui dirent : « Seigneur, viens voir ! ». Jésus éclata en larmes » (Jn 11,33-35).

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(*) "L'école de prière" est une série de catéchèses sur la prière donnée par Benoît XVI, en 2011-2012, dans le cadre des audiences du mercredi. Le pape y regroupe de façon systématique son enseignement sur la prière. Le présent texte est le dix-septième de la série. Voir la liste des catéchèses présentées lors de ces audiences.

Source du texte: Le Saint Siège, Benoît XVI, Audiences, Mercredi 14 décembre 2011,
Source des images:
Guérison du sourd-muet: Le forum catholique; Lazare sors dehors: Vidéo sur YouTubehaut

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Source de l'image: Partie centrale du vitrail "Notre-Dame de la Belle Verrière" de Chartres