Être ferment d'unité

Serge Séguin

Le mois de janvier comporte une fête particulièrement chère aux cursillistes, la fête de saint Paul, le 25 janvier.  Cette fête est aussi précédée d’une semaine importante, la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Elle commence le 18 janvier et culmine avec la fête de saint Paul.  Nous ne pouvons rester indifférents à cette Semaine spéciale et faire comme si le sujet de l’Unité des chrétiens était uniquement l’affaire des théologiens et des évêques.

Dunham, QC. Trois clochers! (photo Daniel Séguin)

Chaque fois que je descends la côte de mon village, je vois trois clochers. Au bas de la côte, celui de l’Église Catholique; au centre du village, celui de l’Église Anglicane; plus loin, celui de l’Église Unie du Canada.  Trois églises chrétiennes où les fidèles sont de moins en moins nombreux. et qu’on a peine à maintenir financièrement!  Tous les « pratiquants du dimanche » de ces trois confessions pourraient loger facilement dans une ou l’autre des trois églises.  Mais, voilà! Les chrétiens sont divisés…

Ce problème local n’est qu’un très pâle reflet de ce qui se passe sur la scène mondiale.  Il existe plus de 400 dénominations différentes de chrétiens à travers le monde. Des dénominations qui sont loin de travailler dans la même direction! Des Églises qui livrent un message différent sur divers points et continuent d'insister sur leur différence. Des communautés qui continuent de dépenser de l’énergie à se combattre et à véhiculer des préjugés. Leurs messages différents sont source de confusion. Leurs rivalités et guerres de clochers sont cause de scandale. Ça perdure depuis des siècles et c’est un contre-témoignage qui nuit considérablement à la mission d’évangélisation.

Il nous faut porter ce mal dans nos prières. D’importants pas se font présentement pour le rapprochement des chrétiens – grâce entre autres à Benoit XVI! – mais l'unité est avant tout un don à obtenir. "Qu'ils soient un, afin que le monde croie!" (Jn 17,21)

Il nous faut aussi, chacun de nous, apprendre à nous approcher et à découvrir un peu mieux ce que vivent nos frères séparés. Ce n'est pas devenir "relativiste" et penser que tout s'équivaut que de manifester de l'ouverture. Pourquoi ne pas profiter de cette semaine pour oser entrer dans une église protestante et participer à un de leurs offices?  Y prier pour l'unité des chrétiens! À tout le moins, ne manquons pas d’assister à une liturgie conjointe si une telle célébration est offerte près de chez nous. 

Le chemin de l’unité commence par des petits pas. Faisons le nôtre. Les cursillistes devraient être les premiers à mettre la main à la pâte. Trouvons une manière concrète de combattre le mal de la division et d’être «ferment d’unité »