Réflexion sur la mission
du MC
et de tout chrétien : témoigner de sa foi... particulièrement auprès des "loin de Dieu et de l'Église!
Jésus a voulu monter sur un petit âne pour entrer à Jérusalem le jour des Rameaux.
Il envoie ses disciples chercher l'âne qui est attaché. "Détachez-le, leur dit-il, et si l'on vous demande pourquoi, répondez: Le Seigneur en a besoin".
Il n'y a pas d'autre motif que celui-là: le Seigneur en a besoin. Pourquoi ce petit âne-là?
Et pourquoi Jésus a-t-il voulu le monter pour son entrée triomphale à Jérusalem? Ce n'était pas très glorieux ni très flatteur pour Jésus d'être sur un âne. Mais le choix de cet âne-là, c'est le choix mystérieux de Jésus. Il en avait besoin, il n'y a pas d'autre explication.
Jésus a encore parfois besoin d'un petit âne pour accomplir sa tâche. Et lorsque Jésus exprime ce besoin, il n'y a pas à discuter. Jésus a besoin du petit âne. Aussi l'envoie-t-il chercher. Ce sont ses disciples qui vont le chercher (Lc 19, 28-40). Mais pour que Jésus puisse se servir de l'âne, il faut que l'âne soit détaché.
Pour servir Jésus, même si l'on n'est qu'un tout petit âne, il faut se détacher, se laisser détacher, ne plus avoir d'attache, être libre de tout.
Le petit âne s'est laissé faire, il a été docile, c'est son seul mérite. Il s'est laissé conduire vers Jésus et ensuite, il a conduit Jésus et Jésus l'a conduit. Ils ont avancé ensemble, mais le petit âne est allé là où Jésus voulait qu'il aille. Il n'a rien fait d'autre. Il s'est laissé mener.
Comme elle est belle et simple l'histoire du petit âne. Quel sort enviable que le sien!
Puisse cet appel retentir profondément en nos coeurs! Le Seigneur a besoin de nous, de chacun de nous. Et cela, c'est un mystère étonnant, merveilleux, un mystère qui vient de l'amour de Dieu. Puissions-nous être ce petit âne docile qui ne comprend rien, qui ne sait rien, qui ne sait pas où on l'emmène. Mais il se laisse faire en toutes choses parce qu'il est conduit par les mains de la divine providence.
Entendant ces paroles, l'appel, ce si grand appel de Dieu en mon coeur, retentit plus violemment que jamais. Le Seigneur Dieu m'appelle car il a besoin de moi. Je ne suis même pas ce petit âne, innocent, mais ne regardant que Jésus, je le laisse me conduire où il veut.
Lorsque Jésus n'a plus besoin du petit âne, il le renvoie d'où il vient, le petit âne retourne à sa place au milieu des siens. Il n'est rien d'autre qu'un serviteur inutile, il n'a pas d'autre prétention.
Dans une exhortation aux prêtres à l'occasion de l'année du sacerdoce (2010-2011), le Pape Benoît XVI reprend la même idée en commentant un autre passage de l'évangile. L'Agence de presse Zénit (**) rapporte ainsi la nouvelle:
Le pape Benoît XVI a invité les prêtres à s'offrir à Dieu avec toutes leurs limites et leur pauvreté, conscients qu'avec « le peu qu'ils sont », Dieu peut opérer une multiplication des pains.
Le pape a commenté l'évangile de ce dimanche, centré sur la multiplication des pains. Il a invité les prêtres à « s'identifier aux apôtres ». Quand Jésus leur demande de nourrir la foule venue l'écouter, ceux-ci s'interrogent : « où pourrions-nous trouver du pain pour tous ces gens ? » « Puis, en découvrant ce jeune garçon anonyme qui possède cinq pains d'orge et deux poissons, nous nous demandons instinctivement : mais qu'est-ce que cela pour une telle foule ? » a poursuivi le pape.
« En d'autres termes : que suis-je ? Comment puis-je, avec mes limites, aider Jésus dans sa mission ? », a-t-il ajouté.
« La réponse est donnée par le Seigneur : c'est justement en mettant entre ses mains 'très saintes' le peu qu'ils sont, que les prêtres deviennent instrument de salut pour tant de monde, pour tous ! », a-t-il expliqué.
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* Extrait de: ANGOT Marie-Benoîte: Le mystère de l'amour vivant, Ed. Beauchesnes, 2005, 426 pages. (Au Canada, disponible en ligne chez Renaud-Bray)
** Dimanche 26 juillet 2009 (ZENIT.org)