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Un an avec le Pape François
Florilège en images des gestes et des paroles du Pape François qui ont marqué la première année de son pontificat, sélectionnés par KTO.
Vivre, comprendre et transmettre la foi
Qu'est-ce que la Nouvelle Évangélisation?
Comment participer à la nouvelle évangélisation?
La mission particulière du Mouvement des Cursillos
Message du Synode des Évêques sur la nouv. évang.
Au pays de l'évangélisation, par Gilles Baril, AS du MCFC
« La vraie foi |
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Le Pape François vient de terminer un voyage apostolique de deux jours en Égypte, ce pays où la pression des fondamentalistes musulmans se concrétise au quotidien pour les chrétiens par la discrimination, ou la peur notamment dans la région du Sinaï.
Les attentats du 6 avril 2017 ont fait suite à ceux du 11 décembre 2016. Et la vague de violence de 2013 est encore inscrite dans les mémoires, avec les attaques contre des écoles, des maisons et des commerces. Une soixantaine d’églises avaient alors été incendiées.
Le fait que le Pape François ait été invité à la fois par le président de la République égyptienne, les évêques catholiques, le patriarche des coptes orthodoxes, et le grand imam de la mosquée d'Al-Azhar, souligne la volonté de paix des différentes parties en présence.
Cela a conféré au voyage du Saint-Père une triple dimension de dialogue interreligieux, de relations œcuméniques et de soutien à la communauté catholique du pays. Comme le dit le logo:Un Pape de PAIX dans une Égypte de PAIX
Lors de la messe célébrée samedi le 29, le pape a fait son homélie sur l'évangile de Luc qui porte sur la rencontre de Jésus ressuscité avec les disciples d'Emmaüs.
En voici le texte...
Chers frères et sœurs, bonjour!
Al Salamò Alaikum ! La paix soit avec vous!
Aujourd’hui, l’évangile du troisième dimanche de Pâques nous parle de l’itinéraire des deux disciples d’Emmaüs qui ont quitté Jérusalem. Un Évangile qu’on peut résumer en trois mots : mort, résurrection et vie.
Les deux disciples retournent à leur vie quotidienne, chargés de déception et de désespoir : le Maître est mort et il est donc inutile d’espérer. Ils étaient désorientés, sans illusions et déçus. Leur chemin est un retour en arrière; c’est un éloignement de la douloureuse expérience du Crucifié.
La crise de la Croix, voire le ‘‘scandale’’ et la ‘‘folie’’ de la Croix (cf. 1 Co 1, 18 ; 2, 2), semble avoir enterré toute leur espérance. Celui sur lequel ils ont construit leur existence est mort, vaincu, emportant avec lui dans la tombe toutes leurs aspirations.
Ils ne pouvaient pas croire que le Maître et le Sauveur, qui avait ressuscité les morts et guéri les malades, puisse finir pendu à la croix de la honte. Ils ne pouvaient pas comprendre pourquoi Dieu Tout-Puissant ne l’avait pas sauvé d’une mort si ignoble.
La toute-puissance
de Dieu n'est que
la toute-puissance
de l'amour
et du pardon.
La croix du Christ était la croix de leurs idées sur Dieu;
la mort du Christ était une mort de ce qu’ils imaginaient que Dieu était. C’étaient eux qui étaient, en effet, les morts dans la tombe de la limitation de leur compréhension.
Que de fois l’homme s’auto paralyse, en refusant de surmonter son idée de Dieu, d’un dieu créé à l’image et à la ressemblance de l’homme ;
que de fois il désespère, en refusant de croire que la toute-puissance de Dieu n’est pas la toute-puissance de la force, de l’autorité
mais qu’elle n’est que la toute-puissance de l’amour, du pardon et de la vie !
Les disciples ont reconnu Jésus à la ‘‘fraction du pain’’, dans l’Eucharistie.
Dans l’obscurité de la nuit la plus sombre, dans le désespoir le plus bouleversant, Jésus s’approche des deux disciples et emprunte leur chemin pour qu’ils puissent découvrir qu’il est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6).
Jésus transforme leur désespoir en vie, car lorsque disparaît l’espérance humaine, commence à briller l’espérance divine : « ce qui est impossible à l’homme est possible à Dieu » (Lc 18, 27 ; cf. 1, 37).
Quand l’homme touche le fond de l’échec et de l’incapacité, quand il se défait de l’illusion d’être le meilleur, d’être autosuffisant, d’être le centre du monde, alors Dieu lui tend la main pour transformer sa nuit en aube, son affliction en joie, sa mort en résurrection, sa marche en un retour vers Jérusalem, c’est-à-dire vers la vie et vers la victoire de la Croix (cf. He 11, 34).
Les deux disciples, en effet, après avoir rencontré le Ressuscité, reviennent pleins de joie, de confiance et d’enthousiasme, prêts pour le témoignage. Le Ressuscité les a fait resurgir de la tombe de leur incrédulité et de leur affliction. En rencontrant le Crucifié-Ressuscité, ils ont trouvé l’explication et l’accomplissement de toute l’Écriture, de la Loi et des Prophètes ; ils ont trouvé le sens de l’échec apparent de la Croix.
Celui qui ne traverse pas l’expérience de la Croix jusqu’à la Vérité de la Résurrection s’auto condamne au désespoir.
La rencontre avec Jésus ressuscité a transformé la vie de ces deux disciples, parce que rencontrer le Ressuscité transforme toute vie et rend féconde toute stérilité. (cf. Benoît XVI, Audience générale, mercredi, 11 avril 2007).
En effet, la Résurrection n’est pas une foi née dans l’Église, mais l’Église est née de la foi en la Résurrection. Saint Paul dit : « Si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu. » (1 Co 15, 14).
Le Ressuscité disparaît de leurs yeux, pour nous enseigner que nous ne pouvons pas retenir Jésus dans son caractère visible historique :
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu » (Jn 21, 29 ; cf. 20, 17).
L’Église doit savoir et croire qu’il est vivant avec elle et la vivifie dans l’Eucharistie, dans les Écritures et dans les Sacrements. Les disciples d’Emmaüs ont compris cela et sont retournés à Jérusalem pour partager avec les autres leur expérience : ‘‘Nous avons vu le Seigneur… Oui, il est vraiment ressuscité’’ (cf. Lc 24, 32).
Pour Dieu,
il vaut mieux
ne pas croire
que d’être
un faux croyant,
un hypocrite !
L’expérience des disciples d’Emmaüs nous enseigne qu’il ne vaut pas la peine de remplir les lieux de culte, si nos cœurs sont vidés de la crainte de Dieu et de sa présence ;
il ne vaut pas la peine de prier, si notre prière adressée à Dieu ne se transforme pas en amour du frère ;
beaucoup de dévotion ne vaut pas la peine, si elle n’est pas animée par beaucoup de foi et par beaucoup de charité ;
il ne vaut pas la peine de soigner l’apparence, car Dieu regarde l’âme et le cœur (cf. 1 Sam 16, 7) et déteste l’hypocrisie (cf. Lc 11, 37-54 ; Ac 5, 3-4)[1].
La VRAIE FOI...
La VRAIE FOI...
c'est celle qui nous conduit à protéger les droits des autres, avec la même force et avec le même enthousiasme avec lesquels nous défendons les nôtres. En réalité, plus on grandit dans la foi et dans la connaissance, plus on grandit dans l’humilité et dans la conscience d’être petit.
Chers frères et sœurs, Dieu n’apprécie que la foi professée par la vie, parce que l’unique extrémisme admis pour les croyants est celui de la charité ! Toute autre forme d’extrémisme ne vient pas de Dieu et ne lui plaît pas !
À présent, comme les disciples d’Emmaüs, retournez à votre Jérusalem, c’est-à-dire à votre vie quotidienne, à vos familles, à votre travail et à votre chère patrie, pleins de joie, de courage et de foi.
N’ayez pas peur d’ouvrir votre cœur à la lumière du Ressuscité et laissez-le transformer votre incertitude en force positive pour vous et pour les autres.
N’ayez pas peur d’aimer tout le monde, amis et ennemis, car c’est dans l’amour vécu que résident la force et le trésor du croyant !
Que la Vierge Marie et la Sainte Famille, qui ont vécu sur cette terre bénie, illuminent nos cœurs et vous bénissent ainsi que la chère Égypte qui, à l’aube du christianisme, a accueilli l’évangélisation de saint Marc et a donné tout au long de l’histoire de nombreux martyrs et un grand cortège de saints et de saintes !
Al Massih Kam/ Bilhakika kam – Le Christ est ressuscité/ Il est vraiment ressuscité !
Homélie du Pape François à la messe du 29 avril 2017, en Égypte
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Source du texte: Vatican
Images: Radio-Vatican ; Église Saint-Éloi