Imprimer Texte plus gros Texte plus petit


La foi en action
> Évangélisation des milieux > Choix de textes sur l'évangélisation > François, va et répare ma maison

François, va et répare ma maison

Pape François

Cliquez ici pour voir
Un an avec le Pape François

Florilège en images des gestes et des paroles du Pape François qui ont marqué la première année de son pontificat, sélectionnés par KTO.

 

« Nous risquons tous
de devenir
des Ponce Pilate »


 

« Les chrétiens ne sont certes pas les seules victimes de la violence meurtrière
qui règne sur terre, mais on ne saurait ignorer
que dans un grand nombre de pays,
ils sont les victimes désignées
et les plus fréquentes » .

Père Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale

Au lendemain de la tuerie qui a fait plus de 150 victimes au Kenya, le père Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, a consacré une bonne partie de l’homélie de la célébration du Vendredi Saint, qu’il a lui-même prêché à Saint-Pierre, aux chrétiens persécutés aujourd’hui. Il a appelé à ne pas les oublier ni les laisser seuls, sous peine d’être des Ponce Pilate. Il a également encouragé à pardonner aux bourreaux, à la suite du Christ.


Jésus est en agonie dans tout homme soumis aux mêmes tourments

Un jour, en méditant sur la Passion, le philosophe Blaise Pascal a écrit ceci : « Jésus est en agonie jusqu’à la fin du monde : il ne faut pas dormir pendant ce temps-là ». (…) Jésus est en agonie jusqu’à la fin du monde dans tout homme ou toute femme soumis aux mêmes tourments. « C’est à moi que vous l’avez fait ! » (Mt, 25, 40) : cette parole, Il ne l’a pas dite seulement pour des croyants en Lui ; Il l’a dite pour tout homme et toute femme, affamés, nus, maltraités, en prison. (…). Pour une fois ne pensons pas aux fléaux sociaux, collectifs : faim, pauvreté, injustice, exploitation du plus faible. On en parle souvent – bien que cela ne soit jamais assez – mais il y a le risque que ceux-ci deviennent des abstractions. Des catégories, et non des personnes…


Martyrs : il ne faut pas dormir, il ne faut pas les laisser seuls !

Mains du Christ pendant la flagellationDieu semble si distant,
si distrait, si absent...
et pourtant...

 

… Alors pensons plutôt aux souffrances des individus, celles de personnes avec un nom et une identité précises ; aux tortures décidées froidement et infligées volontairement, en ce même moment, par des êtres humains à d’autres êtres humains, voire même à des enfants. Que de «Ecce homo» dans le monde ! Mon Dieu, que de « Ecce homo » ! Que de prisonniers se trouvant dans les mêmes conditions que Jésus dans le prétoire de Ponce Pilate : seuls, menottés, torturés, à la merci de grossiers militaires pleins de haine se laissant aller à toute sorte de cruauté physique et psychologique, s’amusant à les voir souffrir. Il ne faut pas dormir, il ne faut pas les laisser seuls !


Chrétiens persécutés : nous risquons de devenir des Ponce Pilate

Les chrétiens ne sont certes pas les seules victimes de la violence meurtrière qui règne sur terre, mais on ne saurait ignorer que dans un grand nombre de pays ils sont les victimes désignées et les plus fréquentes. Jésus a dit un jour à ses disciples :

« L’heure vient où tous ceux qui vous tueront s’imagineront qu’ils rendent un culte à Dieu » (Jn 16, 2).

Nous risquons tous – institutions et individus du monde occidental –
de devenir
des Ponce Pilate
qui se lavent les mains.

Jamais ces paroles n’ont été si vraies qu’en ce moment de l’histoire (…) certains, dans la presse laïque, ont eu le courage de dénoncer l’inquiétante indifférence des institutions mondiales et de l’opinion publique face à tout cela, rappelant à quoi avait porté une telle indifférence par le passé.


Pardonner aux bourreaux avec la même grandeur d’âme que le Christ

Au lieu d’accuser ses adversaires, ou de pardonner en confiant au Père céleste le soin de le venger, Il les défend. Son exemple propose aux disciples une générosité infinie. Pardonner avec la même grandeur d’âme que lui ne saurait se traduire par un comportement « négatif » où l’on se limiterait à renoncer à vouloir le mal de ceux qui font du mal, au lieu de faire preuve d’une volonté « positive » en voulant leur faire du bien, même seulement en adressant à Dieu une prière en leur faveur. « Priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5, 44). Ce pardon ne saurait non plus trouver de compensation dans l’espérance d’un châtiment divin. Il doit s’inspirer d’une charité qui excuse le prochain, sans fermer pour cela les yeux devant la vérité, mais en cherchant au contraire à stopper les méchants afin qu’ils ne fassent plus de mal aux autres et à eux-mêmes.

Par sa mort, le Christ nous a rendu capable de pardonner

Nous serions tentés de dire :

« Seigneur, Tu nous demandes l’impossible!»,
ce à quoi Il nous répondrait :

« Je sais, mais je suis mort
pour pouvoir vous donner ce que je vous demande.

 

Je ne vous ai pas seulement donné l’ordre de pardonner, ni donné un simple exemple héroïque de pardon ;
avec ma mort je vous ai procuré la grâce qui vous rend capables de pardonner.

 

Je n’ai pas seulement laissé au monde un enseignement sur la miséricorde, comme tant d’autres ont fait.
Je suis Dieu aussi et j’ai fait jaillir pour vous de ma mort des flots de miséricorde.

 

Vous avez toute l’Année jubilaire de la Miséricorde
pour puiser dans ces eaux à pleines mains » .

 

Les vrais martyrs ne meurent pas les poings fermés, mais les mains jointes


Nous avons eu tant d’exemples récents. C’est Dieu qui, aux 21 chrétiens coptes tués par les djihadistes de l’État islamique en Libye le 22 février dernier, a donné la force de mourir sous les coups, murmurant le nom de « Jésus ».

 

 

« [Les 21 chrétiens coptes] sont morts comme tant de saints, depuis les premiers martyrs chrétiens jusqu’à Thérèse de Lisieux (et au-delà), en passant par Jeanne d’Arc et tant d’autres : en répétant le nom de Jésus,

« Ya Rab Yeshua », leur force et leur salut.

 

L’évêque copte catholique de Gizeh, Mgr Anba Antonios Aziz Mina, a eu à ce propos ces très belles paroles :

 

« Le nom de Jésus est le dernier mot qui a effleuré leurs lèvres. Comme dans la passion des premiers martyrs, ils s’en sont remis à Celui qui, peu après, les aura accueillis. Et ainsi, ils ont célébré leur victoire, la victoire qu’aucun bourreau ne pourra leur enlever.

 

Ce nom susurré au dernier instant
a été comme le sceau de leur martyre
».

 

ELISABETH DE BAUDOÜIN, Aleteia

 

______________