par: Paul-André Durocher, AS du diocèse de Timmins, ON.(*)
J'ai pensé vous entretenir dans ces quelques paragraphes sur la question de la palanca. Pour plusieurs, c'est ce qui les a frappés le plus durant leur Cursillo. On les entend dire: Je ne savais pas que tant de personnes m'aimaient!... Des gens que je ne connaissais même pas ont prié pour moi!... On ressent toute la puissance de l'amour en lisant ces palancas!... Oui, pour beaucoup, les palancas ont été la clef qui a ouvert la porte à la conversion durant leur Cursillo. Mais qu'est-ce, au juste, qu'une palanca?
Peut-être faudrait-il commencer par dire ce qu'elles ne sont pas!
- Je vais peut-être en surprendre plusieurs, mais les palancas, ce ne sont pas les posters, ni les dessins, ni les lettres, qu'on envoie aux candidat(e)s;
en effet, toutes ces choses expriment nos palancas, un peu comme la fleur peut exprimer l'amour, mais tout comme la fleur n'est pas l'amour, le poster n'est pas la palanca!
- Les palancas, ce ne sont pas des façons d'acheter auprès de Dieu une grâce, une faveur particulière;
il ne faut pas s'imaginer qu'on marchande avec Dieu, que j'achète la conversion d'un candidat(e), à coup de prières, de sacrifices, de chapelets ou de communions; la grâce de Dieu (le mot le dit) est gratuite, elle ne s'achète pas.
- Les palancas, ce ne sont pas uniquement une déclaration de son amour ou de son affection pour un autre;
ce n'est pas une lettre d'amour ou d'amitié qu'on envoie, comme si la palanca était uniquement quelque chose entre le palanciste et le candidat; autrement, on reduit la palanca à sa seule dimension psychologique...
Alors, qu'est-ce donc qu'une palanca?
- Les palancas ce sont d'abord les activités par lesquelles je me replace en présence du Seigneur pour lui partager mon souci et mon espoir pour un groupe qui vit son Cursillo;
les palancas sont une action personnelle qui n'a même pas besoin d'être dévoilée; parfois on n'a pas le temps de faire des posters ou d'envoyer des lettres, on devrait pourtant faire palanca pour les candidat(e)s, en les portant dans la prière devant le Seigneur et en me sacrifiant pour eux.
- Les palancas c'est l'action de la communauté en prière qui accepte sa responsabilité spirituelle pour un groupe qui fait le Cursillo;
faire palanca, c'est reconnaître que je suis responsable des personnes qui vont vivre la fin de semaine, même si je ne les connais pas; je suis responsable d'elles parce qu'elles sont mes soeurs et mes frères en Jésus Christ.
- Les palancas c'est l'action par laquelle nous reconnaissons que Dieu est la source de toute grâce et de tout bien;en faisant palanca, nous nous rappelons que nous ne sommes pas les seuls responsables du succès du Cursillo;
nous nous rappelons que nous ne sommes que d'humbles instruments: "Sans Moi, dit Jésus, vous ne pouvez rien faire".
Lorsque nous envoyons un poster, un dessin, une lettre, nous témoignons de ces convictions devant nos soeurs et frères. Ce témoignage de foi devient un ressort puissant pour leur cheminement. C'est pourquoi la distribution des palancas a une place si importante dans la fin de semaine: elle vient dire aux candidat(e)s que le témoignage des rollistes n'est pas un acte isolé, car il y a toute une communauté qui témoigne de la même foi et des mêmes valeurs. C'était bien écrit dans l'ancienne édition des Idées Fondamentales: "Les palancas présentent la communauté ecclésiale comme une communauté consciente de sa responsabilité vis-à-vis du groupe qui fait le Cursillo. On peut dire que les palancas sont une transparence du Christ-Sauveur dans la communauté" (p. 166).
Qu'est-ce que cela veut dire, concrètement?
- qu'il faut commencer très tôt à faire palanca pour les prochains Cursillos;
- qu'on peut aussi faire palanca pour les Cursillos qui se donnent à travers le monde, même si on ne leur envoie pas de lettres (il y a toujours un Cursillo quelque part...)
- qu'on devrait faire palanca pour un candidat(e), avant même de l'approcher pour l'inviter à faire sa fin de semaine;
- que la palanca peut prendre des formes diverses, dépendant de ce qui nous aide le plus à prier: l'essentiel n'est pas le geste posé, mais le coeur et l'attitude qu'on y met
De Colores!
Paul-André Durocher, AS du diocèse de Timmins, ON.
( (*) Note: Paul-André Durocher est aujourd'hui (2012) archevêque de Gatineau, QC. Courriel.
Page Facebook. |