Qu'est-ce qui donne le goût à des gens de revenir au sein de la communauté?

Gilles Baril, prêtre
Animateur spirituel du diocèse de Sherbrooke

La dignité de nos célébrations :

il est impensable de s'approfondir sur le plan spirituel sans n'avoir jamais respiré l'odeur d'une rose, sans jamais avoir vu un lever ou un coucher de soleil, sans jamais avoir senti sur la peau le contact de la soie, sans jamais avoir senti la chaleur d'un animal de compagnie ou la douceur d'un nouveau-né. Sans cela, on reste dans une spiritualité désincarnée ( à l'eau de rose ), en transformant le sacrement de la vie en désert stérile.

• Dieu nous signale sa présence non seulement par la pensée, mais aussi par les sens. La spiritualité n'est pas une discipline, mais une source de joie et de bien-être. Il y a une mystique dans un chemin qui s'ouvre devant nous, dans la rosée du matin ( la manne du désert des Hébreux ), dans le visage d'une autre personne. .

• L'idéal n'est pas seulement de passer de l'extérieur à l'intérieur pour saisir Dieu, mais d'arriver spontanément à découvrir Dieu en toutes choses.

La découverte de Dieu doit s'approfondir dans les ressourcements et les engagements. Quatre réalités donnent le goût aux gens de se joindre à nos célébrations:

• L'accueil chaleureux des nouveaux arrivants.

• La propreté des lieux : l'Église est-elle propre et accueillante, ou délabrée et déprimante ? Les toilettes sont-elles propres ou si elles suscitent du dégoût ? Les vêtements liturgiques reflètent-ils la dignité de la célébration ?.
  

• La beauté de la liturgie qui s'incarne particulièrement par la musique et les chants. La chorale a pour mission de toucher les âmes dans leurs aspirations les plus profondes. Celui qui est la Beauté s'incarne toujours dans le beau. La chorale est le language de Dieu. Devant une symphonie de beauté, on communie à la présence du grand chef d'orchestre qui nous invite à faire de nos vies un concert harmonieux.

• La prédication: Une prédication se doit de rejoindre chaque personne dans son vécu. Il faut que l'orateur se sente en dialogue avec le prédicateur plutôt que d'avoir l'impression d'écouter un monologue. Le sentiment principal que doit susciter la prédication est la joie d'avoir appris quelque chose de nouveau sur Dieu, sur le vécu avec Dieu, sur le contexte historique ou sur l'actualité de la parole de Dieu, tout en donnant la certitude que Dieu a besoin de l'auditeur pour se dire au monde d'aujourd'hui.
  Des sondages sur la communication rapporte que les gens sont inspirés à raison de 7 % par ce que nous disons, 38 % par la conviction que nous reflétons et 55 % par l'ambiance qui se crée par notre attitude, notre regard, notre façon de parler aux gens. Notons aussi que la sonorisation à une importance capitale : rien de plus désagréable que de se concentrer au maximum pour entendre ce qui se dit et ne pas comprendre parce que le système de son ou l'écho de l'église sont mal ajustés ou sont carrément déficients.

Publié avec l'autorisation de l'auteur
Extrait de: Notre avenir communautaire, Gilles Baril, prêtre