Réflexion sur la mission du MC et de tout chrétien : témoigner de sa foi... particulièrement auprès des "loin de Dieu et de l'Église"!
AU PAYS DE
|
Il n’y a rien de plus désagréable à fréquenter qu’une personne qui se plaint toujours, ou pire encore qui passe son temps à parler contre les autres. J’ai pour mon dire que quelqu’un qui me parle en mal des autres, c’est quelqu’un qui parle contre moi aux autres. Ce type de personne perd toute sa crédibilité et devient par conséquent un témoin que personne n’écoute même quand elle parle de réalités édifiantes. On n’a pas confiance en elle parce qu’elle occupe trop de temps à soigner son ego au lieu de se tourner humblement vers les autres dans des élans de générosité.
Elle écrase les autres pour se donner de l’importance au lieu de se réjouir des talents de l’autre. Le temps qu’elle occupe à se valoriser à ses propres yeux l’empêche de laisser jaillir ses sources personnelles… ce qui finit par créer un climat malsain de jalousie et de division.
Au lieu de chercher la première place, prends la dernière place. Occupe la place du serviteur. Regarde les autres comme tu souhaites être regardé. Écoute les autres comme tu aimes être écouté. Développe tes richesses intérieures en permettant à l’autre d’en faire autant. Va jusqu’à rendre le bien pour le mal : si quelqu’un te fait du mal et que tu te venges, vous êtes quitte ou vous vous embarquez dans l’engrenage de la chicane… mais si tu réponds au mal par le bien, tu désarmes ton adversaire tout en prenant le risque de le conduire sur le chemin de la réconciliation et du partage sincère.
Que dit le Christ quand il envoie ses disciples en mission? (Marc 6, 7-13) Il donne trois consignes :
Écoutons Louis-Joseph Lebret :
« Il y trop de sages, trop de gens prudents. Ils sont toujours en train de calculer, de mesurer.
Oh! Dieu, envoyez-nous des fous, ceux qui s’engagent à fond, ceux qui s’oublient, ceux qui aiment autrement qu’en paroles, ceux qui se donnent pour vrai et jusqu’au bout.
Il nous faut des fous, des déraisonnables, des passionnés, des gens qui sont capables du saut dans l’insécurité, dans l’inconnu toujours plus béant de la pauvreté, qui acceptent les uns de se perdre dans la masse anonyme sans aucun désir de s’en faire un marchepied, les autres de n’utiliser leurs supériorités acquises que dans le service des autres.
Il nous faut des fous du présent, épris d’un style de vie simple… capables d’accepter n’importe quelles tâches… spontanés et tenaces, doux et forts.
On est fou de cette folie-ci, exactement en proportion de son don, de ce don total de soi-même qu’on a fait et qu’on ne reprend plus… »
[Louis-Joseph Lebret, Civilisation, 1953]
« Le Fils de l’homme, quand il reviendra, trouvera-t-il la foi sur terre? » (Luc 18, 8) Question fondamentale… Notons qu’il existe différentes sortes de foi :
Ces sortes de foi ne mènent pas loin…
Elle est confiance inébranlable en Dieu. Elle consiste à dire : « Que ta volonté soit faite. » Ou encore « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » Ce genre de foi est une invitation à ne pas donner que de son superflu à Dieu et aux autres. Elle fait de nous "des gens qui laissent passer la Lumière" comme disait un enfant qui, venant visiter une église avec des vitraux présentant la vie de quelques saints sous un soleil éblouissant, finit par dire : « Je comprends ce que ça veut dire "suivre Jésus" : c’est laisser passer la Lumière. »
Publié avec l'autorisation de l'auteur
Extrait de: Le quotidien de l'Évangile, Gilles Baril, prêtre, p. 32-35
Source de l'image: Vitrail traversé par la umière