Réflexion sur la mission du MC et de tout chrétien : témoigner de sa foi... particulièrement auprès des "loin de Dieu et de l'Église"!
AU PAYS DE
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L’engagement d’un laïc est plus interpellant que celui d’un religieux, parce que ce n’est pas sa "job".
La vocation du laïc consiste à amener le Christ avec lui dans les tâches sociales et politiques, avec amour et respect de chaque personne. Il se doit de témoigner par son agir tout en demeurant disponible face à l’imprévu (rappelons-nous l’importance, au dire de Jésus, du simple verre d’eau donné avec joie). Ne pas chercher à convertir les autres, mais prêcher par l’exemple sans jamais chercher dans ses engagements son intérêt personnel ou le pouvoir sur les autres.
Le laïc est évangélisateur dans son respect de la vérité et des droits de chacun, dans son souci du travail bien fait en toute honnêteté, dans son respect des personnes qui ne pensent pas comme lui… ce qui amène parfois au pardon des offenses et au respect de l’adversaire, dans la solidarité avec les pauvres, les gens sans défense et les gens blessés par la vie, dans sa capacité d’accepter les critiques avec humilité, dans sa façon de dire ses convictions de foi sans arrogance ni violence verbale.
Parfois évangéliser, c’est écouter l’autre avec respect sans moraliser ni rigidité dogmatique. C’est mettre en veilleuse ses principes de vie pour permettre à l’autre de se sentir accueilli avec ses misères. Le futur pape Jean XXIII, alors qu’il est archevêque de Venise reçoit un jeune vicaire dénoncé par son curé parce qu’il a donné la communion à une dame en pantalons. Il lui dit : « Mon fils, à la demande de votre curé, je dois vous gronder, car vous avez manqué de respect à ses exigences pastorales, mais sachez qu’en agissant ainsi vous avez démontré que vous aviez en vous le sens de l’Esprit de Dieu et de cela, je vous félicite. »
S’engager au nom de la foi dans une société qui a relayé la religion dans l’ordre du privé-personnel risque de créer de l’incompréhension par les autres, de l’indifférence qui amène la tristesse, voilà pourquoi il faut se garder des temps de ressourcement personnel (prière, lecture spirituelle…) et il faut surtout continuer de fréquenter la communauté chrétienne et avoir des amis qui partagent nos convictions chez qui on peut déverser nos remises en question et nos périodes de sécheresse intérieure.
Jean Bosco disait :
« Les deux grandes tentations du diable sont que le service de Dieu fait de nous des gens tristes et sans loisirs et que nous aurons toujours le temps plus tard de nous engager au service de l’Église. »
Qui doit évangéliser : tout baptisé de bonne volonté qui se laisse saisir par l’espérance et la joie de vivre. Il n’y a pas de place pour le défaitisme ou la morosité dans le cœur d’un témoin de l’Évangile. Bernanos dans "Journal d’un curé de campagne" fait dire à son personnage principal :
« Je constate en relisant ma vie que l’Église possède toute la joie dont notre monde à besoin. »
Publié avec l'autorisation de l'auteur.
Extrait de: Le quotidien de l'Évangile, Gilles Baril, prêtre, p. 28-29
Source des images: Soins infirmiers;