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Marie-Marguerite Dufrost de Lajemmerais est née le 15 octobre 1701 à Varennes.
Elle est issue d’une famille de nobles de la Nouvelle-France. Elle était l’aînée d’une famille de 6 enfants.
Son père, Christophe Dufrost de Lajemmerais est né en 1661 et il appartenait à la vieille noblesse de France.
Il arrive au pays en 1687. Il est le lieutenant de Pierre Gaultier de Varennes, Seigneur de la Vérendrye.
Il a fait des expéditions en canot vers l’ouest du Canada et fondé des forts. En 1708 , il décède lors d’une expédition à Rivière Rouge ou Winnipeg. Marguerite n’avait que 7 ans.
Sa mère, Marie-Renée Gaultier, est la fille de René Gaultier de Varennes, gouverneur de Trois-Rivières et de Marie Boucher, fille de Pierre Boucher.
Marguerite est l’aînée. Elle a trois frères Charles et Joseph qui deviennent prêtres et Christophe lui, explorateur.
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En août 1712, Marguerite fait des études durant 2 ans chez les Ursulines à Québec grâce à l’influence de son Grand-père Pierre Boucher.
De 1714 à 1720, dès son retour chez elle, elle dut assumer les tâches domestiques.
Sa mère, Marie-Renée, se remarie et ils déménagent à Montréal.
En 1721, elle fait la connaissance de François d’Youville de la découverte, fils de Pierre d’You.
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Le 12 août 1722, Marguerite se marie à François qui est âgé de 22 ans, à la paroisse Notre-Dame de Montréal.
Ils s’installent chez madame d’Youville, mère de François.
Ils demeurent à la place du marché jusqu’en 1726.
Quatre enfants naissent et trois meurent en bas âge sauf François.
Timothée (1723-1723)
François né en 1724 deviendra curé de 2 paroisses et finira ses jours à l’hôpital Général en 1778.
Ursule (1725-1726) et Marie-Louise (1727-1727).
En 1729, un 5ième enfant naît, Charles Dufrost. Il sera curé dans 2 paroisses et sera le premier biographe de sa mère. Il vivra jusqu’en 1790.
Le mari de Marguerite n'est pas un très bon mari. Il traite Marguerite avec indifférence,
il est souvent absent et s'adonne au commerce illégal de l’alcool avec les indiens
à l’île aux Tourtes.
Le 4 juillet 1730, François d’Youville de la découverte décède d’une pleurésie, il a 30 ans . Il laisse Marguerite qui a 28 ans, criblée de dettes. Elle se ramasse avec 2 enfants et enceinte d’un sixième, Ignace qui décédera moins de 5 mois plus tard.
Elle est dans l'obligation de travailler pour subvenir à ses besoins.
Malgré sa pauvreté, elle trouve le moyen de venir en aide à des personnes démunies et dans le besoin.
De 1730 à 1737, Marguerite consacre sa vie à la prière, aux bonnes œuvres et à l’éducation de ses deux fils.
Marguerite cherche un réconfort spirituel et elle se fait diriger par un Sulpicien, Gabriel du Lescöat p.s.s.
En novembre 1737, elle accueille chez elle quatre femmes qui désirent comme elle consacrer leur vie au service des pauvres.
En 1738. elles commenceront à accueillir des déshérités.
"L’œuvre de Marguerite d’Youville vient de naître".
Sa famille est contre ses projets et lui fait de la misère.
La maison d'accueil a mauvaise réputation à cause des désoeuvrés qui la fréquentent.
Une pétition est signée pour fermer leur maison.
On les surnomme « Les grises », les accusant de s’enivrer et de poursuivre le commerce illicite de François d’Youville. Mme d'Youville a cependant le support des Sulpiciens mais non pas des Récollets qui eux leur refusent même la communion.
De 1738 à 1744, Mme d’Youville est clouée au lit à cause d’un mal au genou.
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Le 31 janvier 1745, un violent incendie détruit la maison, elle aura de la difficulté à reloger les pensionnaires.
Marguerite dira : « Nous avions un peu trop nos aises. Désormais, nous vivrons plus en commun et plus pauvrement».
Deux jours après l’incendie, Marguerite d’Youville, ainsi que quatre femmes promettent formellement sous forme d’acte appelé « Engagement primitif » de mettre en commun leurs biens, de vivre et de mourir ensemble dans la soumission et de se consacrer sans réserve au service des pauvres.
Cet acte sera la base de la communauté fondée par Mme D’Youville.
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Le 27 août 1747, à la suite de la débâcle de l'Ordre des Frères Hospitaliers, les Sulpiciens vont demander à Mme d’Youville et à ses consœurs de prendre en charge l'Hôpital Général de Montréal.
Mme d'Youville est nommée provisoirement directrice de l’Hôpital Général.
Elle sera assistée de six membres permanents.
Cet établissement est alors en faillite et dans un état lamentable.
Des travaux de nettoyage et de réparations les plus urgentes sont entrepris.
Elle accueille deux vieux frères hospitaliers, quatre vieillards malades et des miséreux. Elle fait aménager 12 chambres pour ceux qu’on appelait à l’époque les « filles perdues » C’est une lutte continuelle.
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En 1750, l’Intendant Bigot et l’évêque de Québec veulent annexer l’hôpital de Montréal à celui de Québec et envoyer tous les malades à Québec.
Marguerite d’Youville trouve ça ignoble et se défend.
Elle sera assistée de nombreux résidents de Ville-Marie et de Sulpiciens.
En bonne administratrice, elle gagne sa cause.
Le 14 décembre 1751, l’intendant révoque donc l’union des deux hôpitaux.
En juin 1755, Mgr. de Pontbriand approuve officiellement le règlement rédigé au début de leur vie en commun.
Le 25 août 1755, les "Sœurs Grises" deviennent une communauté qui portera le nom de « Sœurs de la Charité de l’Hôpital Général ou Sœurs Grises » qui deviendra "les Soeurs de la Charité de Montréal".
Elles reçoivent l’habit des mains des Sulpiciens.
L’hôpital Général accueille des pauvres des deux sexes, des filles perdues et des enfants abandonnés. C'est en fait un hospice.
L’intendant Bigot aura recours à Mme d’Youville pour faire soigner les soldats
et les prisonniers malades, mais les reconnaissances monétaires seront maigres.
Pour subvenir aux besoins, les revenus étant insuffisants,
Mme d’Youville s’avère ingénieuse avec la collaboration de ses acolytes.
Elle fait effectuer: travaux à l’aiguille, confection de voiles et de tentes, fabrication d’hosties et de bougies et vente de produits de la ferme etc.
La communauté continue d’œuvrer malgré des épidémies, des mauvaises récoltes, la guerre et même le nouveau régime.
C’est épreuve par-dessus épreuve que la communauté survit durant 10 ans de misère.
Le 18 mai 1765, c’est la consternation. Le feu ravage l’hôpital en quelques heures.
Cet hôpital abritait 18 sœurs, 17 dames payant pension, 63 pauvres et 16 enfants illégitimes.
Avec l’aide d'Étienne Montgolfier, supérieur des Sulpiciens ainsi que du collège de
St-Sulpice, Mme d’Youville reçoit 15,000# pour débuter une nouvelle construction.
Sept mois plus tard, les pauvres peuvent retrouver leur logis.
Elle acquiert une propriété à Châteauguay et y fait construire un grand moulin et une boulangerie.
Elle voit à tout et laisse toute son œuvre en parfait état de continuité.
À Châteauguay, elle accueillera bien évidemment des gens dans le besoin.
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Dans la grande région de Montréal, la liste des œuvres des Sœurs Grises de Montréal est très longue, mise à part toutes celles en province et ailleurs.
Pendant près de trois siècles, les Sœurs Grises se sont dévouées auprès des démunis, soient les pauvres, les infirmes, les orphelins et les malades.
Elles ont aussi fondé des institutions majeures telles que: l’Hôpital Notre-Dame, l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, l’Institut de Cardiologie de Montréal, l’Institut Marguerite-d’Youville et l’Institut Nazareth pour les aveugles. Également un grand nombre de maisons pour les pauvres, les orphelins, les personnes âgées ou en perte d’autonomie, etc. seront fondées ultérieurement.
Ces institutions relèvent aujourd’hui du Ministère de la Santé et des Services sociaux.
Le 23 décembre 1771, Marguerite d'Youville décède à la suite d’une attaque de paralysie.
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Le 3 mai 1959, le bon pape Jean XXIII
déclare Marie-Marguerite d’Youville Bienheureuse.
Il lui donne le titre de "Mère à la Charité universelle",
selon l’expression de son fils, Charles Dufrost ptre..
Le cardinal Paul-Émile Léger, archevêque de Montréal, célèbre une messe à la basilique Saint-Pierre de Rome
à l'occasion de la première béatification d'une Canadienne, Marie-Marguerite d'Youville.
« Sa maison était ouverte à tous ceux qui souffraient de pauvreté,
de maladie ou d’autres nécessités,
sans faire de différence d’âge, de nationalité, de sexe ou de religion
car Marguerite n’entendait mettre aucune limite à sa charité.
Déversant sur tous les trésors d’un amour surnaturel,
elle mérita le titre de Mère à la Charité universelle. »
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Sa Sainteté le Pape Jean XXIII,
Décret de Béatification, 3 mai 1959
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C'est en 1984 que les Soeurs Grises ont débuté des démarches en vue de la canonisation de Marguerite d'Youville.
Le 9 décembre 1990 Jean Paul II procède à la canonisation de Marguerite d’Youville qui sera dorénavant appelée:
"Sainte Marguerite d'Youville".
Les restes mortels de Sainte-Marguerite-d’Youville sont déposés dans une chapelle qui lui est dédiée à l’intérieur de la Basilique Sainte-Anne-de-Varennes.