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Avec Jean-Paul II -- Le pape Jean-Paul II a visité le frère Roger Schutz à Taizé le 5 octobre 1986. Après un temps de prière avec tous ceux qui étaient présents sur la colline, le pape a rencontré les frères de la communauté. "Mon souhait est que le Seigneur vous garde comme un printemps qui éclate" leur a-t-il dit. Il a fait l'éloge de ce haut-lieu oecuménique où convergent tant de jeunes: "On passe à Taizé comme on passe près d'une source. Le voyageur s'arrête, se désaltère et continue sa route."
Avec Mère Teresa
Une femme et un homme reconnus par les plus grands et les plus humbles de ce monde: Mère Teresa de Calcutta en Indes et frère Roger de Taizé en France. Tous deux commencèrent leur action d'entraide auprès des gens de façon locale pour ensuite l'étendre dans leur région, leur pays, leur continent et puis à travers le monde.
(Information tirée du site de Taizé) Tout a commencé en 1940 lorsque, à l’âge de vingt-cinq ans, frère Roger quitta le pays de sa naissance, la Suisse, pour aller vivre en France, le pays de sa mère. Le petit village de Taizé, où il se fixa, était tout proche de la ligne de démarcation qui coupait la France en deux : il était bien situé pour accueillir des réfugiés fuyant la guerre. À Taizé, grâce à un prêt modique, frère Roger avait acheté une maison, abandonnée depuis des années, avec ses dépendances. Il proposa à l’une de ses sœurs, Geneviève, de venir l’aider à accueillir. Parmi les réfugiés qu’ils hébergèrent, il y eut des juifs.
En automne 1942, on les avertit qu’ils avaient été découverts, et que tous devaient partir sans retard. Frère Roger put revenir en 1944 : alors il n’était plus seul, il avait entre-temps été rejoint par quelques frères et ils avaient commencé ensemble une vie commune qui se poursuivit à Taizé.
Depuis sa jeunesse, il avait mûri en lui l'appel à créer une communauté où la simplicité et la bonté du coeur seraient vécues comme des réalités d'Évangile essentielles. Peu à peu quelques jeunes hommes vinrent rejoindre les premiers frères, et le jour de Pâques 1949, ils s’engagèrent ensemble pour toute l’existence dans le célibat, la vie commune et une grande simplicité de vie. Aujourd’hui la communauté de Taizé rassemble une centaine de frères, catholiques et de diverses origines évangéliques, issus de plus de vingt-cinq nations. De par son existence même, elle est un signe concret de réconciliation entre chrétiens divisés et entre peuples séparés.
Aujourd’hui, en petites fraternités, des frères vivent dans des quartiers déshérités en Asie, en Afrique, en Amérique latine. Ils tentent de partager les conditions d’existence de ceux qui les entourent, s’efforçant d’être une présence d’amour auprès des plus pauvres, des enfants des rues, des prisonniers, des mourants, de ceux qui sont blessés jusque dans leurs profondeurs par des ruptures d’affection, des abandons humains.
Sur la colline de Taizé, du début du printemps à la fin de l’automne, chaque semaine des jeunes des divers continents ne cessent d'affluer. Ils sont à la recherche d’un sens pour leur vie. Certaines semaines d’été, plus de 5000 jeunes de 75 pays peuvent être ainsi associés à une aventure commune. Et cette aventure continue lorsqu’ils retournent chez eux : elle se concrétise par leur souci d’approfondir une vie intérieure et par leur disponibilité à prendre des responsabilités en vue de rendre la terre plus habitable.
Le matin du 17 août, lendemain de la mort de frère Roger, cette prière a été prononcée dans l’église :
« Toi, le Christ de compassion, tu nous donnes d’être en communion avec ceux qui nous ont précédés, et qui peuvent nous demeurer si proches. Nous remettons entre tes mains notre frère Roger. Déjà il contemple l’invisible. A sa suite, tu nous prépares à accueillir un rayonnement de ta clarté. »
Se pourrait-il que l'Église canonise un jour ce frère protestant qui a su, comme il l'a écrit lui-même, "réconcilier en lui la foi de ses origines avec le mystère de la foi catholique, sans rupture de communion avec quiconcque"?
Évidemment, ce serait là un fait inédit ...mais pas vraiment surprenant! Pas plus surprenant que ce qui est arrivé aux funérailles de Jean-Paul II. Le premier communiant de cette messe, diffusée mondialement, fut le frère Roger Shutz. En lui donnant la communion, le cardinal Ratzinger (le futur pape Benoît XVI) a eu pour lui une caresse. Ce geste inouï n'aurait pas réjoui les aristotéliciens stricts tenants de la substance et des accidents, mais le frère Roger croit à une "présence réelle" beaucoup plus catholique que certains théologiens romains... Le futur pape, né dans un pays où catholiques et protestants sont presque à égalité, a beaucoup travaillé avec saint Augustin sur l'Eglise. Il sait deviner les chemins qui vont vers l'unité.
Chose certaine, sur ce chemin vers l'unité, le frère Roger, de Taizé, en aura été le grand précurseur et l'inspirateur.
Serge Séguin
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Diaporama
Texte: Frère Roger,
Extrait d'une lettre de Taizé 2001
Musique: Albinoni - Concerto en D mi.
Création: Le Ber, Yvette
(cliquez sur l'image)
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Source: photos tirées du site de Taizé