Long poème sur les interventions de Dieu pour son peuple de l'Alliance et leurs infidélités
Collaboration spéciale: Roger Gauthier, o.m.i.
Les 150 psaumes réécrits selon la mentalité évangélique sont maintenant publiés sous le titre "Prier les psaumes avec le Christ"
(Fides/Médiaspaul/SOCABI, 2003, 253 p.) :
Pour choisir un psaume adapté à un besoin particulier, voir
Ô toi, peuple de l'Alliance, écoute cette histoire;
sois attentif à ce que je vais dire.
Je vais proclamer en un long poème
l'histoire des interventions de Dieu avec toi.
Je veux chanter ce que nous savons tous,
ce que nos pères nous ont transmis
pour que nous le répétions à nos descendants,
de génération en génération:
tous les titres glorieux du Seigneur,
sa puissance et les merveilles qu'il a faites.
C'est une règle établie par lui chez nous,
une loi sacrée pour son peuple:
elle ordonnait à nos pères
d'enseigner
ces choses à leurs fils,
afin que la génération suivante les apprenne
et tous leurs descendants.
Qu'ils prennent soin d'en instruire leurs enfants
afin qu'ils mettent leur confiance en Dieu,
qu'ils n'oublient aucun de ses gestes
et soient fidèles à ses commandements.
Ainsi peut-être seront-ils différents de leurs pères,
cette génération indocile et rebelle,
dont le cœur changeait sans cesse
et dont l'esprit ne se fiait pas à Dieu.
Quand leurs guerriers, pourtant bien équipés,
se sont enfuis au jour du combat,
c'est qu'ils avaient délaissé l'Alliance de Dieu,
et ne s'occupaient plus de respecter ses lois.
Ils avaient même oublié ses interventions
et ses merveilles si souvent répétées.
Pour leurs pères, il avait fait LE miracle:
c'était du pays d'Égypte qu'il fallait fuir.
Il fendit la mer pour les faire passer
entre deux murs dressés comme une digue.
Il dirigeait lui-même leur fuite par des signes:
le jour par une nuée, la nuit par un feu.
Quand ils étaient assoiffés, dans le désert,
il leur fit boire une eau des profondeurs:
d'un rocher, il fit surgir des ruisseaux,
et même jaillir de vrais fleuves.
Pourtant, nos pères continuèrent à pécher
à se rebeller contre le Très-Haut dans le désert;
ils osèrent le mettre à l'épreuve
en exigeant de pouvoir manger selon leurs désirs.
Et même ils le mirent au défi en disant:
" Dieu est-il capable de dresser la table au désert ?
c'est vrai qu'il a fait couler l'eau en torrent
rien qu'en frappant sur le rocher;
mais pourra-t-il fournir le pain et la viande
à toute cette foule affamée ?
" En entendant cela, Dieu aurait pu se choquer,
être tenté de les détruire tous,
eux qui n'avaient plus confiance en lui
et ne le croyaient pas capable de les sauver.
Il fit pourtant encore un miracle pour eux:
du ciel, il fit pleuvoir la manne
faite d'un blé mystérieux poussé dans les hauteurs;
et chacun a pu manger ce pain des anges
jusqu'à plein rassasiement.
Tout à coup, le vent du nord tourna au sud
et ce fut comme une pluie d'oiseaux
sur tout le camp:
la viande souhaitée
leur arrivait en surabondance,
comme poussière de sable.
Ils purent manger et se gaver:
Dieu avait répondu à leur défi.
Mais leur voracité était à peine assouvie,
ils avaient encore la bouche pleine.
Quand s'abattit sur eux les suites de leurs abus:
plusieurs moururent parmi eux,
même les plus forts et les plus jeunes.
Pourtant, ils n'arrêtèrent pas de pécher contre Dieu:
ils n'avaient aucune confiance en ses merveilles,
même quand leurs jours s'envolaient au vent
et que leurs années menaçaient de finir vite.
Quand ils faisaient face à la mort,
ils se remettaient à chercher Dieu,
ils se reprenaient, se retournaient vers lui;
ils se souvenaient qu'il était leur sécurité,
que le Très-Haut les défendait toujours.
Mais c'était des belles paroles
qui n'étaient que mensonges;
leur cœur ne s'attachait pas à lui,
ils ne croyaient pas vraiment à son alliance.
Et lui, le Miséricordieux,
loin de les détruire,
il oubliait leurs fautes;
il se refusait à la colère,
il étouffait la fureur qui voulait éclater en lui,
se souvenant de la fragilité de leur chair
dont le passage sur la terre est si court.
Bien des fois, au désert, ils furent rebelles;
ils l'offensèrent dans ces lieux arides !
De nouveau, ils défiaient Dieu,
ne cessant de décevoir celui qui les aimait.
Ils oubliaient tout ce qu'il avait fait pour eux
depuis qu'il les avait sortis de l'esclavage:
les miracles produits en Égypte,
comme les eaux changées en sang
pour empêcher
les Égyptiens de boire,
comme la vermine qui les dévorait,
les grenouilles qui infestaient leurs maisons,
les sauterelles ou les criquets dévorant leurs récoltes,
la grêle qui faisait des ravages dans les vignes,
le gel qui détruisait les plus beaux arbres,
les grêlons ou la foudre qui décimaient les troupeaux.
Il laisse agir toutes sortes de cataclysmes;
les agents de malheur font leur travail
pour détruire toutes les sources du mal.
Pour faire saisir son horreur de l'esclavage,
Dieu laisse même la mort faire son œuvre:
la peste s'attaque au peuple d'Égypte;
tous les aînés y passent,
eux qui formaient le futur de chaque famille.
Enfin il peut faire sortir l'ensemble de son peuple,
le conduire au désert comme son troupeau.
Il le guide avec sûreté sans qu'il ait à trembler:
ses ennemis coulent dans les eaux de la mer.
Il va les conduire jusqu'à la Terre promise
qu'il a choisie avec amour pour eux.
Devant eux, des nations doivent partir;
à chaque clan, il donne son lot en héritage;
toutes les tribus d'Israël y plantent leurs tentes.
Eux aussi mirent à l'épreuve le Dieu Très-Haut;
ils ne respectèrent pas ce qu'il avait ordonné;
ils dévièrent et trahirent à la façon de leurs pères
comme des arcs désalignés.
Ils se corrompaient dans les sanctuaires païens
avec des dieux concurrents de leur Dieu.
Dieu ne pouvait tolérer cela;
il cessa complètement de protéger Israël;
il abandonna l'arche d'Alliance à Silo
qui fut longtemps son habitation sur terre;
elle devint alors la possession des ennemis.
Dès lors, son peuple a connu la défaite:
il n'était plus l'héritage protégé de son Dieu.
Le feu de la guerre décima les jeunes gens,
les jeunes filles ne trouvèrent plus à se marier.
Les prêtres tombèrent sous l'épée
sans que leurs veuves ne fassent les lamentations.
Puis le Seigneur se manifesta de nouveau
comme s'il sortait d'un long sommeil.
Il frappa ses ennemis à l'improviste,
les humiliant ainsi pour toujours.
Il se choisit un envoyé
non plus
dans les tribus les plus fortes,
mais dans l'humble tribu de Juda
y installant son sanctuaire
sur une montage qu'il aimait,
pour y habiter toujours.
Et puis, de David, il a fait son serviteur.
Il est allé le chercher dans sa bergerie
pour en faire le berger de Jacob, son peuple,
le berger d'Israël son héritage.
Ce fut un berger au cœur irréprochable;
il les guida avec une grande sagesse.