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Prière > Apprendre à prier > Choix de textes sur la prière > L'école de prière de Benoît XVI

Choix de textes sur la prière

Textes provenant d'auteurs spirituels ou extraits de documents officiels de l'Église

Benoit XVI

La prière dans la deuxième partie de l'Apocalypse

(Ap 4,1 à 22,21)

 

Catéchèse de Benoît XVI sur la prière dans l'Apocalypse - l'école de prière (*) - no 36

 

Chers frères et sœurs,

L'assembéle redécouvre
sa tâche de collaborer au développement du
Royaume de Dieu

Mercredi dernier j’ai parlé de la prière dans la première partie de l’Apocalypse, aujourd’hui nous passons à la deuxième partie du livre et tandis que, dans la première partie, la prière est orientée vers l’intérieur de la vie ecclésiale, l’attention dans la seconde se tourne vers le monde entier ; l’Église, en effet, marche dans l’histoire, elle en fait partie selon le projet de Dieu. L’assemblée qui, en écoutant le message de Jean présenté par le lecteur, a redécouvert sa tâche de collaborer au développement du Royaume de Dieu comme « prêtres de Dieu et du Christ » (Ap 20, 6 ; cf. 1, 5 ; 5, 10), et s’ouvre sur le monde des hommes. Et ici apparaissent deux manières de vivre en relation dialectique entre elles : la première nous pourrions la définir comme le « système du Christ », auquel l’assemblée est heureuse d’appartenir, et la seconde le « système terrestre anti-royaume et anti-alliance mis en œuvre par l’influence du Malin » qui, en trompant les hommes, veut réaliser un monde opposé à celui voulu par le Christ et par Dieu (cf. Commission pontificale biblique, Bible et morale. Racines bibliques de l’action chrétienne, n. 70). L’assemblée doit alors savoir lire en profondeur l’histoire qu’elle est en train de vivre, en apprenant à discerner avec la foi les événements pour collaborer, avec son action, au développement du Royaume de Dieu. Et cette œuvre de lecture et de discernement, ainsi que d’action, est liée à la prière.

Tout d’abord, après l’appel insistant du Christ qui, dans la première partie de l’Apocalypse, à sept reprises a dit : « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit à l’Église » (cf. Ap 2, 7.11.17.29 ; 3, 6.13.22), l’assemblée est invitée à monter au Ciel pour regarder la réalité avec les yeux de Dieu ; et nous retrouvons ici trois symboles, points de référence d’où partir pour lire l’histoire : le trône de Dieu, l’Agneau et le livre (cf. Ap 4, 1 – 5, 14).

Apocalypse - Le trône de Dieu
Le trône de Dieu

Le trône est le premier symbole, sur lequel est assis un personnage que Jean ne décrit pas, parce qu’il dépasse toute représentation humaine; il ne peut qu’évoquer le sentiment de beauté et de joie qu’il éprouve en se trouvant devant Lui. Ce personnage mystérieux est Dieu, Dieu tout-puissant qui n’est pas resté enfermé dans son Ciel, mais s’est fait proche de l’homme, en entrant en alliance avec lui ; Dieu qui fait sentir dans l’histoire, de manière mystérieuse mais réelle, sa voix symbolisée par les éclairs et les coups de tonnerre. Il y a divers éléments qui apparaissent autour du trône de Dieu comme les vingt-quatre anciens et les quatre vivants, qui rendent incessamment louange à l’unique Seigneur de l’histoire.

Le livre aux sept sceaux
Le livre aux sept sceaux

Le premier symbole est donc le trône. Le deuxième symbole est le livre, qui contient le plan de Dieu sur les événements et sur les hommes ; il est fermé hermétiquement par sept sceaux et personne n’est en mesure de le lire. Face à cette incapacité de l’homme à scruter le projet de Dieu, Jean ressent une profonde tristesse qui le conduit à pleurer. Mais il y a un remède à l’égarement de l’homme face au mystère de l’histoire : quelqu’un est en mesure d’ouvrir le livre et de l’éclairer.

Apocalypse - L'Agneau immolé
L'Agneau immolé

Et ici apparaît le troisième symbole : le Christ, l’Agneau immolé lors du Sacrifice de la Croix, mais qui est debout, signe de sa Résurrection. Et c’est précisément l’Agneau, le Christ mort et ressuscité, qui ouvre progressivement les sceaux et révèle le plan de Dieu, le sens profond de l’histoire.

Que disent ces symboles ?

La prière nous amène à laisser
la volonté de Dieu illuminer
notre chemin terrestre
et nous aider à le vire avec intensité et engagement

Ils nous rappellent quelle est la route pour savoir lire les faits de l’histoire et de notre vie. En élevant le regard au Ciel de Dieu, dans le rapport constant avec le Christ, en ouvrant à Lui notre cœur et notre esprit dans la prière personnelle et communautaire, nous apprenons à voir les choses de manière nouvelle et à en saisir le sens le plus vrai ; la prière est comme une fenêtre ouverte qui nous permet de garder le regard tourné vers Dieu, non seulement pour nous rappeler le but vers lequel nous sommes dirigés, mais aussi pour laisser la volonté de Dieu illuminer notre chemin terrestre et nous aider à le vivre avec intensité et engagement.

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(*) "L'école de prière" est une série de catéchèses sur la prière donnée par Benoît XVI, en 2011-2012, dans le cadre des audiences du mercredi. Le pape y regroupe de façon systématique son enseignement sur la prière. Le présent texte est le trente-sixième de la série. Voir la liste des catéchèses présentées lors de ces audiences.

Source du texte: site du Vatican (Le Saint Siège, Benoît XVI, Audiences, Mercredi 12 septembre 2012),
Source des images: Trône de Dieu: À Celui qui vaincra; L'Agneau immolé, Le livre aux 7 sceaux: salvatore-comisi
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