Imprimer Texte plus gros Texte plus petit

Les Actualités "Le MC dans le monde"
> Documents d'archives

Nouvelles publiées en 2001


Nouvelles de Porto Rico


UNE CLAUSURA DE 8,000 CURSILLISTES


       Le 2 avril 2000, le diocèse de San Juan, à Porto Rico, célébrait son 1,500 Cursillo, pour atteindre le chiffre de 90,000 candidat(e)s. À cette occasion, on avait prévu une Clausura un peu spéciale, en louant le Colisée. Plus de 8,000 cursillistes se donnèrent rendez-vous pour accueillir les 72 candidates lorsqu'elles firent leur entrée dans le stade, émues jusqu'aux larmes.
On avait désigné 7 candidates pour donner leur témoignage, suivi de dix "quatrièmes jours" d'anciens, dont 6 adultes et 4 jeunes. L'animateur spirituel national, le P. Jaime Capó (frère de Juan Capó, l'un des trois AS du premier cursillo de Majorque, en 1949) était fier d'annoncer le nom du nouveau responsable national: «Pour la première fois, ce sera un couple!» Il rappela que cette Clausura bien spéciale était l'occasion de «faire du bruit» pour faire connaître le Mouvement. «Il faut que les cursillistes prennent d'assaut les moyens de communication: c'est la nouvelle façon d'évangéliser aujourd'hui. Si on ne le fait pas, on manque le bateau!» Il termina en réaffirmant fortement la validité toujours actuelle du MC comme moyen de transformation des milieux. «Offrez vos yeux, votre bouche, vos mains et vos pieds au Christ afin qu'Il puisse parcourir à nouveau nos rues et nos milieux et qu'en Le voyant, les gens se convertissent».

La célébration eucharistique fut présidée par l'archevêque qui termina son homélie en criant par trois fois: «Vive le Christ Roi» répété chaque fois par la foule.


(Traduit de la revue SI, de San Juan, # 269, avril 2000, p. 21ss)


 

UN BRISE-GLACE
nommé Cursillo 

par JAVIER FERNANDEZ

 

     Traduction d'un reportage paru dans la grande revue espagnole "Vida Nueva" soulignant le 50e anniversaire des Cursillos.   (déc. 98, p. 44-45)
     

     Les Cursillos sont nés, il y a cinquante ans maintenant, sur l’île de Majorque, dans la Méditerranée. Une équipe de jeunes laïcs et de prêtres, soutenus inconditionnellement par l’évêque de Palma, Juan Hervás, travaillait dans l’Action Catholique à la recherche de nouvelles formes d’évangélisation. Cette équipe voulait trouver un stimulant énergique pour lutter contre la médiocrité ambiante qui prévalait en Espagne, dans les années 40. Après plusieurs efforts, ils le trouvèrent, et leur découverte eut un tel succès qu’en peu de temps, elle se répandit aux quatre coins du monde.

     Au début de 1999, on célèbre donc le cinquantième anniversaire d’un Cursillo qui débuta le 7 janvier 1949 pour se terminer le dimanche suivant, 10 janvier. Cela se passait dans un couvent retiré, sur la montagne de Randa, lieu austère, sans commodités ni électricité qui portait le nom de "St-Honoré du Mont Luliano". Une plaque de marbre, près du portail, en rappelle le souvenir. Il y avait 21 jeunes candidats, et parmi les intervenants pour les causeries (qu’on appelle rollos dans le vocabulaire du Mouvement), il y avait cinq laïcs, une nouveauté pour l’époque! L’expérience causa tout un impact chez les jeunes.

     La revue Kerygma — éditée par le secrétariat d’Espagne — publie un numéro spécial sur l’événement, et l’abbé Sebastián Gayá, qui était présent, raconte: "Le climat spirituel que nous avons vécu le troisième jour était euphorique et débordant d’enthousiasme. Il est impossible d’expliquer, à quelqu’un qui ne l’a pas vécu, les heures intenses du troisième jour du Cursillo. Je me rappelle les témoignages forts des nouveaux cursillistes et le ton vibrant d’émotion des jeunes durant l’Heure Apostolique. Je me souviens aussi des commentaires étonnés des ecclésiastiques, cette semaine-là, sur ce qui s’était passé à St-Honoré".

     Avant même de terminer l’année 49, on avait donné 20 Cursillos dans l’île Majorque. Mgr Hervás suivait le Mouvement de près et le qualifiait de "brise-glace derrière lequel la jeunesse avance avec une ferveur religieuse inédite". Très tôt affluèrent à Palma, des prêtres, des religieux et des laïcs intéressés à connaître cette nouvelle méthode d’évangélisation. Dès lors, d’autres Cursillos se donnèrent à Valencia, Madrid, Toledo, Tarragona, etc. Et quatre ans plus tard, jusqu’en Colombie. Dès 1962, il y en avait dans toute l’Amérique du Sud et jusqu’aux États-Unis.

 

Les traits originaux

     Cinquante ans plus tard, les cursillistes dépassent les huit millions de membres dans plus de 60 pays. Le Mouvement a toujours conservé ses traits originaux: typiquement diocésain, le MC regroupe laïcs et prêtres en communion avec l’évêque du lieu, et le Pape à Rome. Le Mouvement est en santé, malgré la crise des dernières années dans l’Église. On tente actuellement d’aller l’implanter ailleurs, par exemple en Ghinée et à Cuba.

     Ce Mouvement a deux finalités. La finalité immédiate est de faire vivre le véritable christianisme aux membres, et la finalité éloignée, conséquence de la première, est d’engager les militants à être ferment d’Évangile dans leurs milieux pour ensuite transformer le monde. Le point de départ du Mouvement, c’est une fin de semaine appelée "Cursillo". Elle se fait en internat et rassemble des groupes de 20 à 30 personnes âgées de plus de 18 ans. L’enseignement est donné sous forme de témoignages, directs et interpelants, par des laïcs et un prêtre, qui visent à obtenir la conversion initiale des participants.

     La revue Kerygma décrit la fin de semaine de la façon suivante: "On commence par une soirée de silence et de réflexion. Le lendemain, on présente les trois proclamations kérygmatiques: le don de Dieu lui-même par la grâce, la présence de Jésus et du Royaume de Dieu qui est centré sur lui, enfin, l’Église peuple de Dieu et Corps du Christ. Et comme réponse à cette annonce, la foi. Le deuxième jour se poursuit la réponse du croyant au projet de Dieu qui comprend la formation personnelle, la sanctification par les sacrements et les moyens de surmonter les obstacles. Le troisième jour, on traite de l’insertion du candidat dans le monde et on lui explique la dimension communautaire de toute vie chrétienne qui se concrétise dans les réunions de groupe et les Ultreyas". Tout se termine dans un acte de clôture enthousiaste auquel participe les vétérans du Mouvement.

     Le Cursillo est donc centré sur le kérygme, c’est-à-dire sur le contenu essentiel de la foi chrétienne. Comme l’affirmait Alvaro Martinez, vice-président national d’Espagne, "le Cursillo est une proclamation de ce qu’il y a de fondamental dans le christianisme; non pas tout le message, ni toute la doctrine, ni toute la morale. Le Cursillo veut présenter l’essentiel, le primordial, le plus important que tout homme doit découvrir: l’amour de Dieu, en d’autres mots, se savoir aimé follement par Dieu en Jésus. Il s’agit d’annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus Sauveur et Rédempteur, le seul et unique qui peut donner un sens à la vie des hommes".

 

Un Mouvement pour les distants

    

     Ce qu’il y a de mieux dans notre Mouvement — dira l’actuel président, Candido Rodriguez — c’est sa vitalité, sa merveilleuse cohésion, sa jeunesse, son

Étant centré sur "la première annonce du salut", la méthode des Cursillos est adaptée spécialement aux distants et aux personnes qui, bien qu’éduquées en milieu catholique, n’ont jamais fait de leur foi quelque chose de vivant dans leur vie. Et de nos jours, à cause du manque de formation religieuse, il arrive souvent que le Cursillo serve de première évangélisation.     Une fois terminés les trois jours, le candidat fait face au défi, toujours difficile, de vivre en cohérence avec sa foi et de réintégrer son milieu, qui peut être hostile à sa foi. La rencontre faite au Cursillo doit lui permettre de travailler à la transformation du monde selon les valeurs évangéliques. Les membres qui trouvent leur vocation dans le Mouvement même y restent pour en assurer la continuité et s’organisent en petits groupes qui se réunissent périodiquement dans des réunions appelées Ultreyas, mot d’origine inconnue, signifiant "en avant!" C’était le cri des pèlerins de S. Jacques de Compostelle, au Moyen-Âge. On dira que le cursilliste "doit vivre en Ultreya" pour signifier qu’il doit faire de sa vie un processus, un pèlerinage spirituel en constant progrès.     C’est une caractéristique particulière des Cursillos que de respecter les options personnelles de ses membres. À la différence des autres Mouvements qui invitent systématiquement leurs militants à grossir leurs rangs, celui qui fait un Cursillo n’est pas enregistré juridiquement dans une association. Au contraire, on indique clairement au nouveau candidat qu’il doit chercher dans l’Église sa propre place et il est invité à s’insérer soit dans la pastorale paroissiale, soit dans des organismes d’animation sociale ou d’option pour ceux qui souffrent, etc. Ce qui est vraiment essentiel, lui dit-on, c’est de vivre sa foi dans un engagement. Cette optique très spéciale a fait en sorte que les Cursillos ont été un bain de culture d’innombrables initiatives. Certains Mouvements de grande envergure ont été lancés et soutenus par des cursillistes. Donnons deux exemples. À l’origine du Renouveau Charismatique, à Notre-Dame et Duquesne, on retrouve de nombreux cursillistes. Ensuite, le fondateur des communautés néo-cathécuménales, Kiko Arguëllo, s’est formé à l’École du Mouvement des Cursillos de Madrid.

enthousiasme, son style propre. C’est comme si l’appel de Jean-Paul II qui désirait "une évangélisation nouvelle dans son ardeur et sa méthode", nous donnait une justification de plus en plus évidente et un sens à notre activité quotidienne. Le directeur du secrétariat de Mérida, François Bobadilla, affirme pour sa part: "C’est un Mouvement qui essaie de rejoindre les distants pour les rapprocher de la communauté chrétienne, une fois qu’ils ont fait leur Cursillo et ont eu une expérience de contact profond avec le Christ qui les a transformés. Le Cursillo leur fait prendre au sérieux leur engagement baptismal à la suite du Christ, au moyen de la prière, du partage évangélique et de l’apostolat".