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Il y a quelques années, on a publié une étude que je n’hésite pas à qualifier d’exhaustive et la plus sérieuse jusqu’à présent sur l’histoire des origines de notre Mouvement. Elle est contenu dans la première partie du livre publié par Mgr José Angel Saiz Meneses, intitulé: «Génèse et théologie du Mouvement des Cursillos» (Barcelone, 1998). Il s’agit en fait de sa thèse pour la licence en théologie dogmatique. L’appareil critique qui soutient ses affirmations est indémontable.
Plus récemment (en septembre 2002), à la demande du Comité Exécutif du GLCC, j’ai publié un «Rapport à l’OMCC et au GLCC», dans lequel non seulement j’entérine les conclusions de l’étude antérieure, mais j’apporte de nouvelles données historiques. La lecture de ces deux documents est indispensable pour celui qui veut parler en toute rigueur des origines du MC.
Déjà, il y a longtemps que l’une des premières publications du MC, le volume «El como y el porqué», rédigé pour une large part par Eduardo Bonnín, répliquait fortement aux fausses interprétations sur l’origine du Mouvement.
Selon Mgr Saiz Meneses, le premier Cursillo de l’histoire s’est bel et bien célébré au Monastère de St-Honoré, sur l’île Majorque, en Espagne, en 1949. Voici ce qu’il écrit: «Après avoir compilé et comparé minutieusement toutes les données, je réaffirme la thèse que l’on a considérée comme historique, tant de la part des témoins que des auteurs - parmi lesquels ceux du livre El como y el porqué - et que l’Église a reconnue comme certaine, à savoir que le premier Cursillo proprement dit de l’histoire est celui qui a eu lieu du 7 au 10 janvier 1949, à St-Honoré». J’arrive à cette conclusion, basé sur les arguments suivants:
Le témoignage unanime des personnes qui sont intervenues ou ont été témoins de la première heure.
Le changement de finalité qui s’est produit dans les Cursillos, postérieurs au pèlerinage à Compostelle (1948). Tous les Cursillos précédents étaient orientés fondamentalement à préparer le pèlerinage à Santiago. Alors qu’à partir de 1949, il s’agit de se lancer vers le futur et de conquérir les jeunes de Majorque. (Voir la revue de l’AC, Proa, # 118-119, sept. 1948).
L’impact ecclésial et social qu’ils ont produit. Il est très facile d’en voir les preuves dans les archives. On n’a qu’à feuilleter la revue Proa - bulletin des jeunes de l’Action Catholique - dans les numéros antérieurs et postérieurs à 1949, pour constater la discontinuité frappante qui se produit dans l’extension, le suivi et l’intérêt pour les Cursillos postpèlerinages.
En conclusion, notre Mouvement a été engendré dans les années 40 à Majorque, mais naîtra vraiment que par le Cursillo # 1 de St-Honoré, en janvier 1949. Sa gestation s’est faite par un groupe de laïcs et de prêtres, sous la conduite de leur évêque dans le contexte d’un plan pastoral diocésain. Ces Cursillos sont «bénis des deux mains» par l’évêque, sont baptisés par Mgr Hervás (lors d’une assemblée de l’AC), sont mal interprétés et persécutés (pastorale de Mgr Enciso et exil de Mgr Hervás), ils sont défendus (par l’abbé Capó et Mgr Hervás), ils se répandent à travers le monde (d’abord en Colombie, puis au Texas, etc.), ils sont approuvés et acceptés par nombre d’évêques dans leur diocèse, Paul VI leur donne, en 1966, leur carte de citoyenneté, enfin, ils ont convertis et enthousiasmés à des millions de personnes, hommes et femmes, à travers le monde. Voilà le Mouvement des Cursillos que les évêques ont accepté dans leur diocèse et que les Papes ont appuyé.