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Rosalie Cadron est née le 25 janvier 1794 à Lavaltrie ( Québec).
Son père, Antoine Cadron dit Saint-Pierre, est né en 1753 et décédé le 19 août 1813.
C'était un cultivateur.
Sa mère, Rosalie Roy-Desjardins, est née le 16 avril 1768 et décédée en avril 1828.
C"était une sage-femme.
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Antoine Cadron dit Saint-Pierre avait 40 ans lorsqu’il épousa le 4 février 1793 Rosalie Roy dit Desjardins âgée de 25 ans.
Rosalie fut éduquée dans une famille très chrétienne.
Elle fut pensionnaire dans un couvent à Pointe-aux-Trembles mais l'ennui fit qu'elle quitta
et ressortie illettrée.
À 16 ans, Rosalie fait la connaissance de Jean-Marie Jetté.
Ce dernier, né le 28 février 1778,
est âgé de 30 ans.
Il est le frère de Paul Jetté, oncle par alliance de la jeune Rosalie.
Rosalie et Jean-Marie se sont mariés le 7 octobre 1811 en l'église de Lavaltrie.
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Les jeunes mariés demeurèrent avec les parents de Rosalie dans la petite maison de Lavaltrie et Jean-Marie devint cultivateur.
Le 19 novembre de la même année, les parents Cadron cèderont leur terre, leur maison et toutes les dépendances par donation à leur fille Rosalie ainsi qu'à son époux.
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Les parents Cadron cèderont leur demeure à la condition qu’ils puissent continuer à y vivre jusqu'à leur mort.
En 1812, Rosalie et Jean-Marie ont un premier enfant et par la suite 10 autres suivront.
Seuls les six premiers, nés à Lavaltrie, atteindront l’âge adulte.
Dix ans plus tard la famille déménage de Lavaltrie pour s’établir sur une plus grande propriété.
Par la suite en 1824, ils s’installent à St-Hyacinthe.
En 1826, la famille s’installe à Montréal où Jean-Marie travaillera comme journalier.
En 1831, le couple Jetté reçoit en pleine nuit une prostituée qui fuyait les matelots du port. Ils la cachent dans leur cave jusqu’à ce que la menace soit passée.
Rosalie l’invite ensuite à demeurer chez elle le temps de se prendre en main et de refaire sa vie. Elle se serait mariée par la suite et serait allé demeurer aux États-Unis.
Depuis son arrivée à Montréal, Rosalie adhère à un groupe de prière pour la conversion des pécheurs, instituée par Mgr Bourget.
L’épidémie de choléra de 1832 emporte Jean-Marie en 24 heures, le 7 octobre.
Il laisse Rosalie seule avec sept enfants et sa mère à charge.
C'est en 1838, après le décès de Madame Cadron, que l'emploi du temps de Rosalie se libère suffisamment pour lui permettre de s'investir dans des œuvres de charité.
Elle prend part à de nombreuses corvées paroissiales, enseignant le catéchisme aux enfants du village.
Elle visite des pauvres dans le village et leur apporte souvent un panier rempli d'oeufs, de pain ou de vêtements.
En plus de s’occuper de sa famille, elle s’occupe de quelques filles-mères dans l’ombre de son foyer avec un sens humain et généreux qui ressort du commun.
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Dès 1840, Mgr Bourget fait appel à Rosalie lorsque des mères célibataires se confient à lui et sont dans le besoin.
C'est ainsi qu'entre 1840 et 1845, Rosalie place plus de vingt-cinq femmes chez des personnes disposées à les recevoir dans le secret.
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Après chaque naissance, Rosalie Cadron-Jetté fait baptiser le nouveau-né à la basilique Notre-Dame de Montréal, et en devient la marraine.
Elle s'impliquera également dans le suivi de chacune de ces grossesses, de ces naissances et les accompagnera dans leur rétablissement.
En 1845, après 13 ans de veuvage et dégagée de ses responsabilités familiales, elle réoriente sa vie et marquera l’histoire sociale et religieuse de Montréal.
Mgr Ignace Bourget est conscient de la misère que vivent les filles-mères et cherche le moyen de leur venir en aide. Il croit qu’il faut créer des communautés nouvelles qui répondent au besoin des filles-mères sans attaches antérieures gênantes et Rosalie lui semble destinée à cette tâche de charité.
En 1845, la ville de Montréal est en pleine croissance démographique.
Bien que les Sœurs Grises, fondées par Marguerite d'Youville en 1737, accueillent les nouveaux-nés illégitimes depuis 1754, aucun service n'existe encore pour venir en aide aux mères célibataires.
Le 1er mai 1845, malgré la réticence de ses propres enfants qui craignent la désapprobation de la société montréalaise, Rosalie Jetté et Sophie Desmarets, s’installent au faubourg Saint-Laurent, rue Saint-Simon dans une petite maison donnée par un riche citoyen de Montréal, bienfaiteur de Mgr. Bourget.
Elles fondent à cette adresse l’hospice de Sainte-Pélagie.
En 1846 et 1847, l'hospice déménage tour à tour dans des locaux plus grands situés rue Wolfe, puis au coin des rues Sainte-Catherine et Saint-André.
Le 16 janvier 1848, la communauté franchit l’étape de sa fondation par la profession religieuse de la fondatrice et sept consoeurs et collaboratrices.
Elles prononcent leurs vœux de religion.
Rosalie Jetté devient Mère de la Nativité.
Ensemble, les huit femmes de l'hospice forment l'Institut des Sœurs de la Miséricorde.
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Depuis sa fondation, l’Institut des Sœurs de la Miséricorde s’est développé graduellement, étendant ses services au Canada et aux États-Unis, puis au Cameroun, en Afrique et aujourd’hui en Équateur et en Amérique Latine.
Rosalie Cadron-Jetté a inspiré, à celles qui lui ont succédé, l’audace et le courage qui l’ont animée pour relever le défi de fonder le dit Institut.
Les Sœurs de la Miséricorde ont dirigé des résidences pour les mères célibataires et leurs enfants, des maternités ouvertes à toutes les femmes et des hôpitaux généraux.
À partir des années 1970, elles se sont retirées progressivement du domaine hospitalier et des foyers d’accueil, pour ne garder que des centres de jour.
Après cinq ans de maladie, Rosalie Jetté s’éteint le 5 avril 1864.
Après 16 ans, l’institut avait donné refuge à 2,300 filles-mères, en plus de soulager,
à l’occasion, les autres misères qui se présentaient.
L’Institut se composait alors de 33 religieuses, 11 novices et postulantes, de 25 madeleines et autres femmes attachées à l’Institut.
La charité de la veuve Jetté avait donc triomphé des préjugés de son temps.
Elle avait réussi à résoudre en grande partie un délicat problème social, et l’hôpital de la Miséricorde a joué un rôle essentiel dans l’histoire de Montréal.
Lors du consistoire du 9 décembre 2013, le Pape François a solennellement reconnu les vertus héroïques de la Servante de Dieu, en la déclarant Vénérable.
La Vénérable Rosalie Cadron-Jetté est fêtée le 5 avril, jour de son entrée au ciel.
Le Centre Rosalie-Cadron-Jetté inauguré en 1988, se consacre à la cause de canonisation de Rosalie Cadron-Jetté.
Le CRCJ se voue à faire connaître, aimer et prier Rosalie ainsi qu’à faire cheminer à sa suite toutes les personnes qui se sentent interpellées à vivre sa spiritualité de miséricorde.
Centre Rosalie-Cadron-Jetté
12435, avenue de la Miséricorde Montréal
(Québec)H4J 2G3
514-332-0550, poste 1330
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De nombreuses institutions nord-américaines commémorent Rosalie Cadron-Jetté :
École Rosalie-Jetté à Montréal, où les mères-adolescentes, âgées de 12 à 19 ans, peuvent poursuivre leurs études en jumelant leurs rôles de mère et d'élève.
Rosalie Manor à Milwaukee, institué par les Sœurs de Miséricorde en 1908.
Rosalie Hall à Toronto, centre pour nouveaux parents en 1911.
Rosalie Hall à New York, centre de ressourcement pour les adolescentes enceintes ou qui sont mères en 1912.
Villa Rosa à Winnipeg, centre de soin pour les mères et leurs bébés en 1913.
La maison de Lavaltrie où Rosalie Cadron-Jetté a passé son enfance et où son mari et elle ont élevé leur famille jusqu'en 1822 est maintenant connue sous le nom de Maison Rosalie-Cadron.
Depuis 2006, elle est ouverte au public de mai à octobre.