La foi en action > Modèle de la semaine > Liste des modèles en archive
Louis Martin (Louis-Joseph-Aloys-Stanislas)
est né le 22 août 1823 à Bordeaux en France.
Il est le fils de Pierre-François Martin (1777-1865) et de Fanie Boureau (1780-1883).
Louis est le cadet d’une famille de 3 filles et de deux garçons.
Son père, Pierre-François était militaire de carrière.
En 1845, à 22 ans, Louis ressent un appel vers la vie monastique. Il fait alors une demande d’entrée
au monastère du Grand-Saint-Bernard en Suisse.
Sa candidature est refusée étant donné
qu’il n’a aucune notion du latin.
De 1845 à 1848, il demeure à Paris et à 34 ans,
il est toujours célibataire.
En 1850, il revient à Alençon après avoir terminé à Rennes et à Strasbourg ses études d’horlogerie.
De 1848 à 1856, il s’installe rue Pont-neuf à Alençon chez ses parents qui gèrent un commerce d’horlogerie-bijouterie.
Louis mène une vie de foi, de ferveur.
Il fait partie d’un Cercle Catholique d’amis " Vital Romet".
Il assiste aux liturgies offertes à l’église : messes quotidiennes et dominicales, adoration du Saint-Sacrement, pèlerinage.
Louis se retire dans un pavillon entouré de jardins qu’il achète à Alençon où il s’y refuge pour méditer et jardiner.
C'est un amateur de pêche et de chasse et il fait de nombreux voyages.
__________________________________________________________________________
Azélie-Marie Guérin, est née le 23 décembre 1831 à Gandelain, près de Saint-Denis-sur-Sarthon, Orne.
Elle sera appelée ZÉLIE.
Son père, Isidore Guérin (1777-1865) était soldat
durant la guerre d’Espagne et sera désormais gendarme
à Saint-Denis-de-Sarthon.
La mère de Zélie est Louise-Jeanne Macé (1804-1877) .
Zélie a une sœur aînée, Marie-Louise et un frère cadet, Isidore.
En 1844, les parents s’installent à Alençon.
Zélie et sa sœur fréquentent le pensionnat des "Religieuses du Sacré-Cœur de Picpus ».
Zélie est une fille très intelligente et dévouée.
Elle ressent alors un appel vers la sainteté et elle songe à entrer chez
les Religieuses à l’Hôtel-Dieu.
La supérieure l’en dissuade et Zélie s’incline, mais non sans tristesse.
Elle entre alors dans une école dentellière pour se perfectionner dans la confection du point d’Alençon.
Zélie devient dentellière. Elle a un don particulier pour la confection et travaille à la maison " Dentelle au point d’Alençon ".
En 1853, à 22 ans, Zélie ouvre sa propre boutique avec sa sœur Marie-Louise
"Fabricante de Point d’Alençon "
Sa soeur la quittera pour devenir sœur Marie-Dosithée
au couvent des " Visitandines du Mans ".
En mai 1858, Louis a 35 ans et Zélie a 27 ans.
C'est la grande rencontre sur le pont St-Léonard
qui traverse la Sarthe à Alençon.
Une voix intérieure est entendue par Zélie:
"C'est celui-là que j'ai préparé pour toi"
Louis et Zélie ne tardent pas à s’apprécier et à s’aimer.
Les fiançailles religieuses scellent sans retard leur engagement mutuel.
Ils n’envisagent pas leur mariage comme un arrangement normal entre deux familles de la petite bourgeoisie alençonnaise mais en totale ouverture à la volonté de Dieu.
__________________________________________________________________________
Le 13 juillet 1838, trois mois après leur rencontre,
Louis et Zélie unissent leur vie par le sacrement
du mariage
à la basilique actuelle d’Alençon.
Ils s’installent rue Blaise, à Alençon où Thérèse naîtra.
__________________________________________________________________________
De 1860 à 1873, Louis et Zélie eurent 9 enfants, quatre moururent en bas-âge.
Leurs 5 filles devinrent toutes religieuses :
Marie, (22 février 1860 – 19 janvier 1940), en religion,
elle portera le nom de sœur Marie du Sacré-Cœur, carmélite à Lisieux.(procès en béatification ouvert).
Pauline, (7 sep. 1861 – 28 juillet 1951) en religion,
elle portera le nom de mère Agnès de Jésus, carmélite de Lisieux.(Procès de béatification ouvert).
Léonie, (3 juin 1863 – 16 juin 1941) sœur Françoise- Thérèse, visitandine à Caen
(procès en béatification ouvert).
Céline (28 avril 1869 – 25 février 1959) sœur Geneviève de la Sainte-Face, carmélite de Lisieux (Procès en béatification ouvert).
Thérèse. (2 janvier 1873 – 30 septembre 1897) sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, carmélite à Lisieux (canonisée en 1925).
__________________________________________________________________________
Après leur mariage, Zélie continuera à opérer sa fabrique de dentelle. Son commerce est prospère et emploie une vingtaine d’employés.
Zélie est une mère attentive et une épouse affectueuse.
Elle dira que son mari, Louis, est un père attentif et dévoué.
En 1870, Louis dût abandonner son commerce d’horlogerie afin de seconder et diriger la fabrique de dentelle de Zélie.
Il vendra alors son commerce à un neveu.
Zélie nous est particulièrement connue, grâce à la correspondance familiale.
Elle se dévoue beaucoup pour ses filles, elle dira:
" Moi j'aime les enfants à la folie
J'étais née pour en avoir, mais il sera bientôt temps que cela finisse ".
__________________________________________________________________________
Le 2 janvier 1873, naît la petite Thérèse.
Les aînées, afin de recevoir une éducation chrétienne fréquenteront le pensionnat de la Visitation Ste-Marie.
Même si Zélie est très près de ses filles et une femme active, elle ne cessera pas de louanger son mari qu'elle considère comme un saint homme.
Louis et Zélie sont de fervents chrétiens. Il assistent à la messe de 5h30 chaque matin, pratiquent le jeûne et les prières en famille et respectent le repos dominical.
Ils font du bénévolat : visites aux malades, aux vieillards seuls et aux mourants.
Durant l’occupation prussienne, ils font preuve de compassion en se portant au secours d’un soldat prussien en détresse.
En 1876, Zélie est atteinte d’un cancer du sein qui progresse lentement, l’opération est inutile, le cas est trop avancé. Même son frère Isidore qui est pharmacien lui fait rencontrer un autre grand spécialiste et le verdict demeure le même.
Elle se rend quand même à Lourdes mais le miracle n’a pas eu lieu.
De retour à Alençon, elle met de l’ordre dans ses affaires et prépare la maisonnée pour son futur départ.
Le 28 août 1877, à l’âge de 48 ans, après 19 ans de mariage, Madame Martin meurt d’un cancer du sein.
Elle fut inhumée au cimetière d’Alençon et laissa une famille de cinq filles dont Thérèse qui n’avait que quatre ans et demi.
Louis Martin vend le commerce familial d’Alençon et vit désormais de ses rentes.
C'est en novembre 1877 que Louis s’installe avec ses cinq filles à Lisieux dans une maison bourgeoise dite "la maison des Buissonnets". Celle-ci est située à proximité de celle du frère de Zélie, Isidore Guérin, qui deviendra subrogé tuteur des enfants.
De1882 à 1886, trois de ses filles quittent le domaine familial pour entrer en religion.
Céline se retrouve alors maîtresse de maison et n’a plus que Thérèse comme sœur
au foyer.
Le 1er mai 1887, Louis subit une petite attaque qui le laisse paralysé du côté gauche durant quelques heures, l’intervention d’Isidore le sauve.
Thérèse est déterminée à devenir carmélite et se sent vraiment appelée par Jésus.
Le 2 juin 1887, Thérèse présente sa demande à son père dans le jardin des Buissonnets où elle demeure.
Louis s’objecte d’abord puis se laisse convaincre.
Il ajoute que Dieu lui fait " un grand honneur de lui demander ainsi ses enfants ".
Thérèse entre au cloître le 9 avril 1888.
Le lendemain, son père écrit à des amis :
" Ma Petite Reine est entrée hier au Carmel. Dieu seul peut exiger un tel sacrifice, mais il m'aide si puissamment qu'au milieu de mes larmes, mon cœur surabonde de joie ".
Le Carmel de Lisieux abritera dorénavant les trois filles de Louis Martin.
Après l’entrée de Thérèse au Carmel, commence pour Louis,
l’épreuve de la maladie (des troubles neuro-psychiatriques), à ce moment il a 65 ans.
En 1888, Louis est gravement malade et est interné durant trois ans à la maison
« Bon-Sauveur » de Caen.
Le 10 janvier 1889, jour de la prise d'habit de Thérèse, la santé de Louis Martin est stable. Il peut descendre la nef au bras de sa fille. Elle écrira :
" Jamais il n'avait été plus beau, plus digne. Il fit l'admiration de tout le monde "
Le 12 février 1889, il est interné à nouveau à l'asile du Bon-Pasteur jusqu'au 10 mai 1892.
En 1892, Louis est de retour à Lisieux et il revoit ses filles au Carmel de Lisieux pour la dernière fois.
Le 29 juillet 1894, Louis Martin décède à l’âge de 71 ans en présence de sa fille Cécile.
__________________________________________________________________________
L’oeuvre la plus admirable de ce père, éducateur exemplaire, fut l’offrande à Dieu de toutes ses filles, et puis de lui-même.
Sa sainteté personnelle se révélait surtout dans sa soumission indéfectible à la volonté de Dieu.
Comme Abraham, il n’opposait aucun obstacle à ces vocations et considèrait l’offrande de ses enfants au Seigneur comme une grâce toute spéciale accordée à sa famille.
Reliquaire des bienheureux Louis et Zélie Martin
dans la crypte de la Basilique de Lisieux.
Le sanctuaire de Lisieux a proposé que les reliques de Louis et Zélie Martin soient accueillies dans les diocèses et les communautés qui en feraient la demande afin de mieux faire connaître le visage de sainteté qu’ils proposent.
Ils sont en effet le premier couple à être béatifié.
La sainteté n’est pas l’exclusivité des religieux et religieuses.
Les couples y sont également invités, comme le montrent Louis et Zélie Martin.
Le 22 mars 1957, débute le procès de béatification de Louis Martin à Lisieux et il s'est clôturé le 12 février 1960. Celui de Zélie est initié à Sées.
Les deux causes seront réunies en 1971.
Le 26 mars 1994, le pape Jean-Paul II les déclare vénérables.
Le 10 mars 2003, le cardinal Tettamanzi clôture le miracle attribué à l'intercession de Louis et Zélie Martin, pour guérison subite et inexpliquée de Pietro Schilirò,
enfant né avec de graves problêmes respiratoires.
Le pape Benoît XVI ouvre la voie à la béatification.
Le 19 octobre 2008, Louis et Zélie ont été officiellement proclamés bienheureux.
Le 7 janvier 2013, ce fut le départ du procès de canonisation des bienheureux époux.
__________________________________________________________________________
Pietro Schilirò est celui qui a rendu possible la béatification des époux le 19 octobre 2008.
Le 19 mai 2014, Piétro, l’enfant guéri par l'intercession de Louis et Zélie Martin a rencontré le pape François.
Le jeune miraculé des parents de la petite Thérèse de Lisieux a aujourd'hui 12 ans.
Il a rencontré le pape François et dira : " Ça été pour moi comme rencontrer Jésus! ".
Témoignage de Pietro Schilirò
« Quand j’ai appris que le Pape rencontrerait les sourds et leurs familles,
j’ai demandé à Maman si nous pouvions y aller nous aussi.
Nous avons décidé d’écrire au Pape pour lui dire
que nous serions très heureux de pouvoir le saluer personnellement,
mais que si ce n’était pas possible,
nous serions heureux de recevoir sa bénédiction même de loin.
Place Saint-Pierre, nous faisions la queue
avec tous les autres sourds et leurs familles.
Cela m’a beaucoup ému de voir d’autres sourds comme moi,
qui eux avaient des problèmes pour parler, ça m’a touché,
j’ai eu alors le désir d’apprendre le langage des signes pour être plus proche d’eux. Tout à coup, le téléphone de papa se met à sonner :
on nous annonçait que le Pape nous rencontrerait à la fin de l’audience.
On était très émus ! Après environ 1h1/2,
le Pape arrive, sous les chants de joie et les mains levées en signe de salut
(c’est comme cela que les sourds applaudissent).
Après quelques témoignages, le Pape prend la parole.
Puis il descend vers la foule pour saluer
les personnes qui sont devant,
et nous en faisons partie !
Je suis très ému et je demande à papa et à maman ce que je dois dire,
car je ne trouve pas les mots.
Le Pape approche, il est tout près de moi !
Papa et maman le saluent, et maman lui dit que nous prions pour lui,
puis il m’embrasse et j’éclate en sanglots.
Il me sert contre lui et mon appareil auditif tombe par terre et le Pape se baisse pour le ramasser !
Papa raconte au pape que j’ai été guéri par un miracle accordé par le Seigneur
par l’intercession des époux Martin et il est très content,
il sourit et dit " je sais qu’il y a un autre miracle qui est à l’étude,
je suis très heureux ! "
Avec un grand sourire, il me dit," va, ne pleure plus ! "
et avec une grande accolade, nous lui disons au revoir".
__________________________________________________________________________
Le 18 mars 2015, le Pape François reconnaît comme authentique le miracle attribué à l'intercession des Bienheureux Louis et Zélie Martin et signe le décret de canonisation.
Les époux Martin sont ainsi les premiers époux et parents a être canonisés.
Le 27 juin 2015, lors d'un Consistoire, le Pape François a officiellement annoncé leur canonisation pour le 18 octobre 2015.