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Choix de textes sur la prière

Textes provenant d'auteurs spirituels ou extraits de documents officiels de l'Église

Le Viellard et l'adolescent par Giambattista Tiepolo 1696-1770Seigneur, je ne suis plus
capable!

 

par Marie-Thérèse Chevalier *

 


Cette phrase, prononcée avec des larmes dans les yeux, c'est l'expression de la souffrance des personnes âgées qui réalisent, à travers leur corps, qu'il est temps de s'arrêter.

À partir de 70 ans, il est fréquent qu'une personne active s'aperçoive qu'il faut ralentir le tempo.   Pour les plus forts, cela peut se produire seulement après 80 ans et pour les "extra-forts" après 90 ans.

Toutes les personnes de 70 ans et plus ont été habituées à travailler fort, longuement, continuellement, sans souci de repos, surtout celles qui ont joui d'une bonne santé.

Après 70 ans, même si le coeur continue d'avoir 20 ans et que l'enthousiasme pour une vocation, une tâche, n'ont pas diminué, "Frère Âne", lui, commence à crier grâce.

On commence un travail, mais voilà que la fatigue nous envahit; une langueur s'empare de notre corps et il faut s'arrêter.  Quelle frustration pour une personne habituée de remplir ses journées d'activités qui se succèdent sans arrêt jusqu'au soir!

En notre temps de jeunesse, nous étions élevés à travailler sans souci de la fatigue et même, quand nous étions "à moitié morts", nous continuions à travailler au moins deux heures, car on nous avait appris à nous dépasser!  Ce régime n'est pas supportable après 70 ans!

Malgré une tâche aimée, une profession choisie avec coeur, des activités intéressantes, l'obligation s'impose de réduire les activités, de choisir parmi tous les projets et de n'en réaliser qu'un ou deux par jour.

C'est l'heure de l'offrande

Jean XXIII avait joui d'une bonne santé toute sa vie.   À quatre-vingts ans passés, quand il tomba malade, il eut certainement l'occasion de dire: "Voilà! je ne suis plus capable".  Il était d'un tempérament optimiste et voyait toujours le bon côté des choses.  Alors il s'est dit: "Angelo, pendant tant d'années, tu as célébré la Messe, étant le prêtre, et Jésus l'Hostie du sacrifice; à partir d'aujourd'hui, tu seras l'Hostie du sacrifice et Jésus sera le Prêtre".

Voilà une bonne décision à prendre, quand les forces nous trahissent et que malgré toute notre bonne volonté, nous n'arrivons plus à remplir nos journées de travail et d'activités continuelles.

C'est l'heure de l'offrande!

Cette offrande, unie à celle de Jésus, devient une source de rédeption pour le monde, peut-être plus que nos activités.  La FOI seule peut nous aider à voir les choses de cette façon.

C'est l'heure de l'offrande!

O Marie, présente à chaque Messe, voici le temps de t'offrir notre inaction, avec l'espérance que le sacrifice d'arrêter sera encore plus riche de fruits que la joie d'avoir travaillé pour le Seigneur.  Ne voit-Il pas notre désir de servir nos frères et de continuer à oeuvrer pour le Royaume?  Ne peut-Il pas considérer nos désirs comme des réalisations, LUI qui n'a pas besoin de nous qui devons toujours nous considérer comme des serviteurs inutiles?

Seigneur, nous savons bien que malgré toutes nos activités, c'est les mains vides que nous paraîtrons devant TOI, au jour de la Rencontre.  C'est à ce moment-là que nous saurons le prix de notre OFFRANDE, puisque tu ne comptes pas le nombre de nos activités, mais l'AMOUR qui les inspire et qui ne meurt pas avec l'arrêt de nos travaux terrestres

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(*) Cet article de Marie-Thérèse Chevalier est paru en octobre 1999, dans "Jésus, Marie et notre temps" (journal qu'elle a fondé en 1997)