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Réflexion sur l'évangile du 9e dimanche ordinaire, A

Par le Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

 



 

 

Mt 7, 21-27

Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait: « Il ne suffit pas de me dire: "Seigneur, Seigneur!" pour entrer dans le Royaume des cieux; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. En ce jour-là, beaucoup me diront: "Seigneur, Seigneur, n’est-ce pas en ton nom que nous avons été prophètes, en ton nom que nous avons chassé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles?" Alors je leur déclarerai: "Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal!" 

«Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s’est abattue sur cette maison; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. 

«Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet.»

 

9e dimanche ordinaire - A

photo du Père Allard


"Un homme prévoyant a bâti sa maison sur le roc..."

 

Sermon sur la montagneLe lectionnaire dominical a fait une large place au « Sermon sur la montagne » et du 4e au 9e dimanche on le proclame presqu’en entier. Nous devrions méditer régulièrement ce Discours inaugural de l’Évangile de saint Matthieu. Il révèle l’esprit de la Bonne Nouvelle proclamée par le Christ. 

Le texte d’aujourd’hui est la conclusion de ce premier grand discours (chapitres 5, 6 et 7) dans lequel Matthieu a réuni plusieurs enseignements du Seigneur. C’est  une invitation à introduire notre foi dans la vie quotidienne: dans la famille, au travail, aux loisirs, dans nos engagements sociaux et politiques. Rien ne doit être étranger à notre foi chrétienne. 

Dans cet évangile, les verbes « faire… agir… mettre en pratique » reviennent à plusieurs reprises. Quand nous nous disons « chrétiens pratiquants », habituellement, nous mettons l’accent sur notre fidélité à la messe du dimanche. Ceci est positif, mais la véritable pratique chrétienne déborde la messe du dimanche et s’applique à toute notre existence quotidienne. 

Être « croyants et non-pratiquants », comme nous l’entendons souvent dire de nos jours, est un non-sens et le contraire de ce que Jésus nous demande aujourd’hui : « Il ne suffit pas de dire : Seigneur! Seigneur!... mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. » Il faut « pratiquer » tous les jours. Jésus insiste : « Celui qui écoute ma parole sans la mettre en pratique est insensé! » 

Les beaux discours ne passent plus aujourd’hui... « Ce que tu dis ne nous intéresse pas ; c’est-ce que tu fais qui est important. » Plus que jamais, la foi et la vie doivent être en cohérence profonde. Jésus dénonce les belles paroles et l'hypocrisie : « Ils disent... et ne font pas. » (Matthieu 23, 3.) Jésus souhaite des hommes et des femmes solides, des ouvriers qui construisent sur le roc de la Parole de Dieu *écoutée et vécue" 

Entre la maison sur le sable et celle sur le roc, il n'y a pas de différence apparente : c’est lorsque viennent les tempêtes, les inondations, les grands vents, les tremblements de terre que nous découvrons la sorte de fondation sur laquelle notre maison est construite... 

Les torrents qui assaillent notre espérance sont les deuils, les maladies, les ruptures, les échecs, les déceptions. Dans la vie, nous en rencontrons de tous les genres et de toutes les couleurs. 

Chacun de nous construit son bonheur ou son malheur au jour le jour et prépare ainsi son éternité. Tout dépend de l'orientation que nous donnons à notre vie : « Je t'offre aujourd'hui bénédiction et malédiction », dit la première lecture. À toi de choisir. Ce que Moïse nous présente en termes de «bénédictions et de malédictions », Jésus l’illustre avec la parabole des deux maisons construites sur le sable et sur le roc. 

Construire sur le roc selon Jésus, c’est faire fructifier nos talents en faveur des autres, garder la flamme allumée, être prêts au retour du maître, agir comme lui en étant le sel de la terre et la lumière du monde, nous comporter en bons samaritains lorsqu’il y a nécessité, savoir pardonner soixante-dix fois sept fois, agir en fils et en fille de Dieu : « vous donc, soyez miséricordieux comme votre père céleste est miséricordieux. »  

Dieu est amour et ce qui compte dans nos vies, c’est de nous aimer les uns les autres comme Dieu nous a aimés. 

Paul écrira aux Corinthiens : "quand je parlerais toutes les langues... quand j’aurais le don de prophétie.... la foi qui transporte les montagnes... quand je distribuerais tous mes biens aux pauvres... quand je livrerais mon corps aux flammes, s’il me manque l'amour, je ne suis rien" (1 Cor 13, 1-3). 

Le Christ nous invite aujourd’hui à revoir nos fondations, à nous assurer que notre maison est construite sur le roc. 

Un homme prévoyant a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s’est abattue sur cette maison; la maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc