Gravir la montagne

Marc Benoît

Tu m’as appelé,
comme bien d’autres,
À venir te rencontrer
au sommet de la montagne.
Je serai ainsi plus près de la nuée
d’où j’espère entendre ta voix.
Pendant que j’ouvrirai mon cœur à ta louange,
Embrase ma foi de ton feu.

Les murmures du vent dans le feuillage
M’invitent à entrer en moi-même.
Mes efforts pour monter jusqu’à toi
Sont soutenus par mes pas qui roulent sur le gravier.
Que ton œuvre est merveilleuse, Père!
Que ta création est paisible et accueillante!

Je ne suis pas venu seul à cette rencontre.
Jadis, tu avais invité Pierre, Jacques et Jean
Afin de célébrer ta Gloire auprès du Père.
Aujourd’hui, les Pierre, Jacques et Jean
Se sont faits plus nombreux pour t’honorer.

Que cette ascension est signifiante pour moi!
Même si ce n’est pas le Sinaï, le Thabor ou l’Hébron,
Je sais que tu seras là, pour moi, au rendez-vous,
Je n’ai pas besoin de m’appeler Moïse ou Élie
Car je sais que tu me reconnaîtras,
Que tu m’appelleras par mon nom.

Me voici rendu au sommet, si près de toi.
Même si je suis bien ici, rempli de ta présence,
Je ne me propose pas d’ériger des tentes.
Je sais très bien que tu m’invites,
Non pas à m’installer, mais bien à me désinstaller,
À reprendre la route, à poursuivre ma mission.

Cependant, je profite de ce temps d’arrêt,
Ce temps d’intimité avec toi pour te reconnaître,
Pour, humblement, t’adorer et te glorifier,
Pour te remercier de m’aimer tel que je suis,
Pour m’accueillir dans mes fragilités, dans mes sincérités,
Pour sentir que j’ai toujours du prix à tes yeux.

Je suis venu te rencontrer, mon Dieu,
Tout d’abord pour t’adorer, pour te dire et te chanter,
Pour sentir l’amour dont tu me baignes.
Je te vénère et, du plus profond de moi,
Je te laisse donc toute la place!