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Textes provenant d'auteurs spirituels ou extraits de documents officiels de l'Église
CHOIX DE TEXTES
provenant d'auteurs spirituels
ou de documents officiels
de l'Église
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QUESTIONS DE LA SEMAINE
sur la Prière
Découvrez votre propre attitude. Exprimez-la dans une petite formule qui la résume. Qui exprime ce que vous vivez avec Dieu quand vous priez. Un bout de psaume, deux mots de l'Évangile. Une formule qui ramasse tout ce que vous avez le goût de lui dire. Non, davantage: tout ce que vous avez le goût d'être, le goût de devenir devant lui. Qu'est-ce que je voudrais être pour lui? Qu'est-ce que je voudrais que Dieu devienne pour moi? ...Dit en deux mots.[...]
Ce peut être une formule toute banale, mais c'est la vôtre. Elle est riche de sens parce que vous la vivez. Elle devient unique parce que c'est vous qui la dites.
Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus écrivait que quand elle était auprès du tabernacle, elle ne savait dire qu'une chose: "Mon Dieu, vous savez que je vous aime" et elle pressentait que cette prière, si banale, ne fatiguait pas Jésus.
Au 5ième siècle, saint Jean Cassien, transmet à l'Occident ce qu'il a reçu des Pères du désert. Parlant, entre autres, de la prière répétitive, il donne comme modèle cet "humble verset": "Dieu, viens à mon aide; Seigneur, à notre secours." (Ps 70,2) Son enseignement exerça une telle influence sur l'Église occidentale qu'aujourd'hui encore, chaque office de la liturgie des heures du bréviaire romain commence par ce petit extrait de psaume.
Un autre moine de la même époque employait la prière: "Seigneur, ce que tu voudras, quand tu voudras."
Vous connaissez probablement la formule en usage dans l'Église Orthodoxe: "Seigneur Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, prends pitié de moi, pécheur." C'est une combinaison de deux passages de l'évangile: le cri de l'aveugle de Jéricho, "Jésus, fils de David, aie pitié de moi" (Lc 18,38) et la prière du publicain, "Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis" (Lc 18,13). Elle a été rendue populaire en Occident par les Récits du pèlerin russe". [...] Elle est peut-être un peu longue. Il me semble donc préférable de la subdiviser en trois parties, avec une courte pause entre chacune. Dites lentement et sans effort: "Seigneur Jésus-Christ / Fils du Dieu vivant / prends pitié de moi". Ou encore la version abrégé: "Seigneur Jésus, prends pitié."
Vous pouvez opter aussi pour une autre formule traditionnelle de la liturgie orientale, le Trisagion, en divisant encore une fois en trois: "Dieu Saint Dieu fort, / Dieu immortel / prends pitié de nous." [...]
Jean Lafrance, un spirituel français bien connu, mort récemment, suggère, pour sa part, la formulation suivante: "Père / au nom de Jésus / donne-moi ton Esprit". Elle est admirablement bien fondée dans la théologie du Nouveau Testament. [...]
Mais si vous ne parvenez pas à trouver une petite parole qui vous convienne, ne vous cassez pas la tête. Prenez simplement le mot "Père" ou le nom "Jésus". Inutile de chercher plus loin.
"Rabbouni" (Jn 20,16), un nom que Marie Madeleine donnait à Jésus, tellement intime, à ce point personnel que l'évangéliste a renoncé à le traduire. Ce cri, c'était tout Marie Madeleine, tout son amour, tout son désir... en un seul mot.
Faites comme elle; trouvez un petit mot qui a des résonances à l'intérieur de vous-même. Au moyen d'un murmure très calme et très sobre, mettez-vous en présence de Dieu. [...]
Tempo
Y a-t-il un rythme particulier à respecter? [...] Non. Il n'y a qu'une recommandation: réciter "lentement, doucement, paisiblement". Et "avec recueillement, sans hâte, naturellement". Il se peut que la prière épouse le rythme de la respiration. C'est utile, mais non obligatoire. Si cela ne se fait pas tout seul, laissez tomber.
Dans les Récits d'un pèlerin russe, le starets conseille au pèlerin de commencer par réciter la prière trois mille fois par jour. Puis six mille fois. Et enfin douze mille fois. Après quoi le pèlerin cessa de compter. Ce qui suppose, cette fois, un rythme assez rapide.
Mais la prière est un acte vital et ne doit pas dégénérer en mouvement mécanique. Le vrai amour n'a pas de métronome. [...]
La clef consiste donc à revenir à votre petite formule, doucement et affectueusement à chaque fois que le papillonnage vous saisit. Sans pour autant vous y accrocher, afin de laisser la place à Celui qui est attendu... au-delà de toute formule.
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* Il faudrait écrire ici tout un chapitre sur la spiritualité du nom de Jésus et de son invocation au cours des siècles, en particulier avec saint Bernard de Clairvaux et saint Bernardin de Sienne.
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Extraits de "Je ne lui dis rien, je l'aime: la prière contemplative" Ed. Bellarmin,1999, p. 65...85.
Source de l'image: Le Carmel de Morlaix - pagesperso-orange.fr/.../actualites/annonces.htm