Prière > Apprendre à prier > Choix de textes sur la prière
Textes provenant d'auteurs spirituels ou extraits de documents officiels de l'Église
CHOIX DE TEXTES
provenant d'auteurs spirituels
ou de documents officiels
de l'Église
Voir aussi:
QUESTIONS DE LA SEMAINE
sur la Prière
Durant sa vie publique, Jésus avait deux activités principales annoncer le Règne et l’Amour de Dieu, et guérir les malades
Pourtant, il s’arrêtait pour cette autre nécessité qui était de rencontrer son Père dont il se savait infiniment aimé. Il prenait des temps de solitude pour prier son Père, seul à seul, et répondre à son amour.
Comme pour Jésus, l’oraison est essentielle à toute vie chrétienne.
De nos jours on entend dire : "Agir chrétiennement, c’est prier ; le temps consacré exclusivement à Dieu pour prier n’est donc pas nécessaire ". Il est vrai que plus on est uni à Jésus, plus l’action devient elle même prière, même si l’on ne pense pas explicitement à Dieu. Thérèse d’Avila a exulté le jour où elle a compris qu’on pouvait avoir son cœur profondément tourné vers Dieu, sans penser à Lui. L’action peut être prière, mais cela ne dispense en aucune manière de ce temps d’oraison où l’on débraie de l’activité pour être avec le Seigneur, gratuitement. C’est ce que Jésus faisait avec son Père, c’est ce que nous avons à faire, à sa suite.
Quand on lit l’Évangile, on voit Jésus prier en maintes circonstances : il va à la synagogue le jour du sabbat, il récite le shêma Israël, la prière du matin et du soir. Il monte à Jérusalem en pèlerinage. Il prie aussi dans des circonstances particulières, comme le note tout particulièrement St Luc : au moment de son baptême, pendant la Transfiguration. Il passe aussi la nuit à prier avant de choisir ses douze Apôtres.
Mais Il ne prie pas que dans les grandes circonstances. St Luc cite un verset qui est très éclairant :
" La nouvelle se répandait de plus en plus à son sujet et des foules nombreuses s’assemblaient pour l’entendre et se faire guérir de leurs maladies. Mais lui se tenait retiré dans les lieux déserts et priait. " (Luc 5, 15-16)
On y lit les deux activités principales de Jésus durant sa vie publique : annoncer la Bonne Nouvelle et guérir les maladies. Mais le texte note que Jésus se tenait aussi dans les lieux déserts et priait. Il emploie l’imparfait, ce qui indique une habitude : à certains moments et de manière régulière, Jésus choisissait d’arrêter de guérir les malades qu’il pouvait guérir et d’annoncer la Bonne Nouvelle, dont Il savait le prix. Pourquoi ?
Parce que, à ses yeux, il y avait quelque chose qui valait autant que ces activités et dont Il ne pouvait se passer : se retirer dans les lieux déserts, pour ne rien faire d’autre que de prier son Père. Le disciple, qui n’est pas plus grand que son Maître, est appelé de même à inscrire dans sa vie chrétienne - de manière régulière - un temps où il s’arrête de faire ce qu’il fait, et même le bien qu’il fait, pour cet autre nécessaire qui est " une rencontre d’amitié, seul à seul, avec Celui dont nous savons qu’Il nous aime. " C’est ce que faisait Jésus en se retirant pour prier son Père. Et cela se comprend. Dans une relation d’amour ou d’amitié, il ne s’agit pas d’être toujours à " faire quelque chose pour l’autre" ; lorsqu’un homme et une femme mariés ne prennent jamais le temps d’être l’un avec l’autre, gratuitement, " sans rien faire ", l’union du foyer peut être menacée. Il faut des temps de présence gratuite l’un à l’autre pour s’écouter et s’accueillir. Il n’y a pas d’amour sans gratuité.
Nous avons en nous une capacité d’aimer vraiment Dieu et d’avancer sur ce chemin de l’amour vrai ; cela nous est donné ; osons-nous le croire et faire ce qui dépend de nous pour accueillir cette grâce de 1’union d’amour avec Jésus, et en Lui, avec les hommes ?
_____________
(* ) rédacteur des "Conseils du mois pour la prière", sur l'excellent site "Le Carmel en France" .
Reproduit avec l'autorisation de l'auteur.