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Réflexion sur l'évangile du 1er janvier, C

Par le Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

 



 

 

Luc 2, 16-21

Quand les bergers arrivèrent à Bethléem, ils découvrirent Marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans une mangeoire. Après l’avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tout le monde s’étonnait de ce que racontaient les bergers. Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son coeur. Les bergers repartirent; ils glorifiaient et louaient Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu selon ce qui leur avait été annoncé. Quand fut arrivé le huitième jour, celui de la circoncision, l’enfant reçut le nom de Jésus, le nom que l’ange lui avait donné avant sa conception.

 

Fête du 1er janvier- C

photo du Père Allard


Que le Seigneur te bénisse et te garde. Qu’il fasse briller sur toi son visage

 

Avec la fin de 2009 et le commencement d’une nouvelle année, nous saisissons plus facilement la réalité du temps qui s’écoule. Le rythme des saisons nous indique que plus nous vieillissons, plus le temps nous glisse entre les doigts avec rapidité. Que nous apportera cette année 2010?

feux d'artificesC’est au son des bouchons de champagne et des feux d’artifices que l’on célèbre son arrivée à Sydney, Tokyo, Beijing, Hong Kong, Moscou, Berlin, Paris, Londres, New York. Ce sont de très belles célébrations, mais nous les chrétiens devons accueillir la nouvelle année non seulement au son des feux d’artifices, mais aussi au son du silence et de la méditation qui caractérise Marie dans l’évangile d’aujourd’hui : «Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son coeur.» Célébrons cette nouvelle année dans la prière et la récollection, grâce à notre rencontre paroissiale avec la communauté chrétienne. Cette rencontre avec le Seigneur, au sein du groupe communautaire, nous permettra de faire le bilan de l’année qui s’achève et de planifier celle qui commence.

Vous savez sans doute que le mois de janvier, le premier mois de l’année, a pris son nom du dieu romain Janus, un dieu à deux visages : l’un qui regardait en arrière, vers l’année qui se termine et l’autre qui scrutait l’avenir. Janus est donc resté le symbole des bilans et de la planification.

En ce début d’année, il est bon de regarder en arrière. Le bilan des années qui se terminent sont rarement très positifs. 2009 : guerres en Irak, en Afghanistan, en Palestine, tremblements de terre, feux de forêts, peur du terrorisme, crise économique sans précédent, pertes de millions d’emplois, danger de pandémie, etc.

Le bilan que nous dressons de nos réalités quotidiennes n’est guère plus reluisant, bien qu’au plan personnel nous soyons plus disposés à reconnaître qu’il y a eu du positif mêlé à l’aspect négatif. Peut-être avons nous vécu des séparations, des divorces, des décès, des accidents, de la maladie, une perte d’emploi, de la solitude. Mais il y a eu aussi des rencontres familiales, des fêtes d’enfants, des pardons accordés et les réconciliations qui ont suivi, des visites à l’hôpital pour rétablir notre santé, la naissance d’un enfant, le succès dans notre carrière. Chacun de nous a ses raisons pour rendre grâce !

En ce début d’année, l’espérance nous invite à croire que nous pouvons changer quelque chose en nous et autour de nous, à croire que le bonheur est possible. Elle nous oriente résolument vers une plus grande qualité de vie.

Regarder en arrière est utile, mais il est encore plus important de projeter notre regard vers l’avenir. La vie nous est donnée pour aller de l’avant, pour faire ce que nous n’avons pas encore réussi à réaliser. La vie nous est offerte pour recommencer avec un coeur neuf là où nous avons peut-être échoué dans le passé. Elle nous est donnée pour que nous bâtissions quelque chose de beau.

Souvent les gens disent : «À mon âge, je suis trop vieux pour changer !» Dans l’esprit de la Bible, on est jamais trop vieux pour changer, pour nous améliorer, pour nous remettre en chemin. La Bible est pleine d’exemples de personnes âgées qui ont réorienté leur vie. C’est pourquoi beaucoup de gens prennent de bonnes résolutions en début d’année. Au moins, ils veulent essayer, ils veulent faire un effort.

Dieu peut transformer notre existence, la pacifier, la guider, la faire chanter. Il nous invite aujourd’hui à avoir une vie plus abondante, à entreprendre l’année 2010 dans la joie et dans la confiance.

Et c’est dans ce sens qu’il nous offre, dans la première lecture, sa bénédiction, l’une des plus belles qui soient : «Que le Seigneur te bénisse et te garde! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix!»

Bénédiction papaleGrâce à cette bénédiction de début d’année, nous pouvons nous engager dans l’avenir avec confiance et sérénité. Nous pouvons continuer à vivre le plus pleinement possible, à tirer le meilleur parti du temps qui nous est offert, faire confiance au lendemain et recommencer avec un coeur neuf là où nous avons peut-être échoué dans le passé.

Le premier de l’an, c’est le temps des nouveaux départs. C’est le temps de l’espérance.

 «Que le Seigneur te bénisse et te garde! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix!».

Que cette bénédiction, vieille de 3000  ans, nous accompagne tout au long de la nouvelle année.

Bonne et heureuse année à chacun et à chacune d’entre nous.

 

Source des photos: Méditation, par Rembrandt, Musée du Louvre; digitalpublishing ; FeuxLotoQuébec;