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Réflexion sur l'évangile du 25e dimanche ordinaire, B

Par le Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

 



 

 

Marc 9, 30-37

Étant partis de là, ils faisaient route à travers la Galilée et il ne voulait pas qu'on le sût. Car il instruisait ses disciples et il leur disait: «Le Fils de l'homme est livré aux mains des hommes et ils le tueront, et quand il aura été tué, après trois jours il ressuscitera.» Mais ils ne comprenaient pas cette parole et ils craignaient de l'interroger.  33 - Ils vinrent à Capharnaüm; et, une fois à la maison, il leur demandait: «De quoi discutiez-vous en chemin?» Eux se taisaient, car en chemin ils avaient discuté entre eux qui était le plus grand. Alors, s'étant assis, il appela les Douze et leur dit: «Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous.» Puis, prenant un petit enfant, il le plaça au milieu d'eux et, l'ayant embrassé, il leur dit : «Quiconque accueille un petit enfant comme celui-ci à cause de mon nom, c'est moi qu'il accueille; et quiconque m'accueille, ce n'est pas moi qu'il accueille, mais Celui qui m'a envoyé.»

 

25e dimanche ordinaire - B

photo du Père Allard


Si quelqu’un veut être le premier, il sera le serviteur de tous

 

lavement des piedsAujourd’hui, le Christ nous dit : «Que celui qui veut être le plus grand, qu’il se fasse le serviteur de tous.» Mais alors qu’il invite ses disciples au service, au don de soi... eux discutent pour savoir qui est le plus grand parmi eux.

Cette lutte de pouvoir et de recherche de grandeur provoquent toutes sortes de conflits. Chaque jour, les médias nous parlent de ces conflits dans notre monde :

À l'échelle internationale : guerres et terrorisme, représailles, manifestations de toutes sortes.
À l'échelle nationale : conflits entre les partis politiques, entre les groupes ethniques, entre les nombreuses opinions au sujet de l’avortement, du mariage, des soins de santé, de l’éducation...
À l'échelle communautaire et familiale : infidélités, drames passionnels, divorces, séparations, drogue, rancunes, jalousies, haines.

Parfois, nous répétons aux enfants que le plus important n’est pas de gagner mais de participer, que les défaites forment le caractère, etc. Mais, dans notre civilisation de grande compétition, essayez de convaincre les jeunes d’être bons perdants quand souvent les parents eux-mêmes crient contre l’arbitre, insultent les joueurs du club adverse et commencent des bagarres avec les parents de l’équipe opposée.

Dans les lectures d’aujourd’hui, le Christ affirme que le service, le respect de l’autre, la tolérance favorisent la justice et la paix. Chacun et chacune de nous avons un choix à faire entre la paix, la justice et l’amour d’un côté, et de l’autre l’injustice, la cupidité et le manque d’amour.

Dans notre monde de violence, nous avons de nombreux exemples de respect et d’amour :

S. Pierre Claver qui attendait les bateaux d’esclaves sur les rives de la Colombie pour leur venir en aide, plutôt que de les exploiter à mort.

Le bienheureux Pierre Damien, un menuisier devenu prêtre, qui s’était installé sur l’île de Molokai pour vivre avec les lépreux. Le journaliste Raoul Follereau et sa femme qui ont lutté pour vaincre cette terrible maladie et qui l’ont font connaître en proposant «la journée mondiale des lépreux».

Mère Teresa de Calcutta, avec les sœurs de la communauté qu’elle a fondée, qui venaient en aide aux mourants et aux nécessiteux de l’Inde et d’ailleurs.

Nous pouvons aussi trouver de nombreux exemples semblables dans notre monde d’aujourd’hui :

  • Un jeune exécutif qui décide de refuser un emploi très lucratif afin d’être plus près de sa famille.
  • Un dirigeant d’entreprise  qui décide de passer moins de temps au tennis ou au gold, pour faire du travail volontaire avec la Croix Rouge.
  •  Un homme qui  décide de mettre de côté la haine qu’il a envers son frère pour le rencontrer et lui pardonner.
  • Un couple qui renonce à une semaine de soleil et de golf en Floride afin d’aider un voisin en difficultés financières.

C’est à travers l’amour et la bonté que nous avons pour les autres que nous devenons disciples du Christ et que nous trouvons notre propre épanouissement.

Dans sa vie, le Christ ne nous a pas seulement montré le chemin, il nous a donné l’exemple : «Vous m’appelez Maitre et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.» (Jn 13, 14-15) Il a redonné espoir à de nombreux malades, a combattu tous les préjugés, a accepté Marie-Madeleine come disciple, protégé la femme adultère, s’est invité chez Zachée le publicain, a engagé la conversation avec la Samaritaine aux six maris, a osé toucher aux lépreux et les a réintégré dans leur famille et leur communauté… il a été le serviteur de tous.

Longtemps avant Martin Luther King, le Seigneur nous a dit : «J’ai fait le rêve… qu’un jour les politiciens, les enseignants, les médecins et les infirmières, les prêtres, les marchands, les journalistes seraient vraiment au service de la population, qu’un jour tous les Chrétiens le seraient aussi pour leur famille, leurs compagnons et compagnes de travail, leurs voisins. Il a donné sa vie pour que ce rêve devienne réalité.

Jésus disait à ses disciples : «Les rois des nations et ceux qui les gouvernent aiment bien paraître et se faire appeler «bienfaiteurs». Qu’il n’en soit pas ainsi pour vous. Que le plus grand parmi vous soit comme le plus petit, et celui qui gouverne comme celui qui sert.» (Luc 22, 24)

Chacun et chacune d’entre nous pouvons nous demander ce que nous pourrions faire pour que ce rêve du Christ se réalise.