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Réflexion sur l'évangile du 18e dimanche ordinaire, B

Par le Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

 



 

 

Jean 6, 24-35

La foule s’était aperçue que Jésus n’était pas au bord du lac, ni ses disciples non plus. Alors les gens prirent les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus. L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent: «Rabbi, quand es-tu arrivé ici?»

Jésus leur répondit: «Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés. Ne travaillez pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui se garde jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu le Père, a marqué de son empreinte.» Ils lui dirent alors: «Que faut-il faire pour travailler aux oeuvres de Dieu?» Jésus leur répondit: «L’oeuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé.»

Ils lui dirent alors: «Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire? Quelle oeuvre vas-tu faire? Au désert, nos pères ont mangé la manne; comme dit l’Écriture : Il leur a donné à manger le pain venu du ciel.» Jésus leur répondit : «Amen, amen, je vous le dis: ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel. Le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde.» Ils lui dirent alors: «Seigneur, donne-nous de ce pain-là, toujours.»

Jésus leur répondit: «Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif.»

 

18e dimanche ordinaire - B

photo du Père Allard


Je suis le pain de vie

 

Nous continuons aujourd’hui l’étude du 6e chapitre de S. Jean. La semaine dernière, nous avons assisté à la rencontre de Jésus avec la foule dans le désert et le miracle de la multiplication des pains. Ce miracle occupe la place centrale parmi les sept miracles retenus par S. Jean.

Le jour après la multiplication des pains. Jésus et ses disciples traversent le lac de Génésareth et le Seigneur commence son long discours sur le pain de vie.

Eucharistie-Poussin«Le Pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde». Quelle belle expression! Le Christ est le Pain dont nous avons besoin pour vivre. «Il est venu pour que nous ayons la vie et que nous l’ayons en abondance.» (Jean 10, 10)

Il y a deux espèces de vie, comme il y a deux espèces de pain. Vous travaillez pour votre nourriture corporelle, dit Jésus, à ces paysans. Or c’est une nourriture périssable, pour une vie périssable. Il existe une autre nourriture, un «pain venu du ciel, pour une vie éternelle

Quelle est cette nourriture, lui demandent-ils ? «Je suis le pain de vie, venu du ciel». «Ceux qui viennent à moi, n’auront plus jamais faim». Le Seigneur met ici l’accent sur la plénitude et sur le rassasiement.

manne-exode-PoussinTout en mentionnant la manne du désert, Jésus fait allusion au statut de l’homme pécheur dans la Genèse (ch. 3). «Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front». Nourriture obtenue par un travail éreintant, nourriture qui ne parvient pas à conjurer la décrépitude et la mort, nourriture-sursis, qui monte de la terre, moyennant le travail harassant et la sueur du front.

Dans le texte de Jean, tous ces termes sont inversés. Jésus annonce un pain nouveau qui ne monte pas de la terre mais qui descend du ciel. Un pain qui n’est pas le fruit du travail car le seul effort requis pour le recevoir est de l’accepter dans la foi. Ce que Dieu espère de nous c’est que nous croyions que le Christ est notre pain de vie.

Eucharistie-Poussin2L’eucharistie n’est pas simplement un repas, une liturgie où tout doit se dérouler selon les normes et les rubriques, où chacun joue le rôle qui lui est assigné. Il ne s’agit pas de somptueux vêtements liturgiques, de riches décorations, de musique inspirante, d’homélies bien préparées… Il s’agit d’une rencontre communautaire qui fait grandir notre foi en Jésus, le pain venu du ciel. Lorsque je travaillais au Mexique, je me souviens d’avoir célébré l’eucharistie dans des baraques de fortune. Mais, la communauté chrétienne était présente et participait activement, avec joie et conviction. Le Christ était présent, comme il l’est dans nos grandes églises et dans nos cathédrales.

Dans l’un de ses livres, le P. Joseph Pellegrino pose la question : «Qu’est-ce qui fait qu’une personne est chrétienne?» Est-ce le baptême? Des centaines de gens sont baptisés et ensuite, n’ont plus aucun contact avec le christianisme. Est-ce le fait d’appartenir à une paroisse? De remplir des formulaires pour obtenir la confirmation des enfants, où pour se marier dans l’église? Qu’est-ce qui fait qu’une personne est chrétienne? La réponse est simple : Jésus Christ. Tout ce qui est important dans le christianisme tourne autour du Christ. Ceux et celles qui lui rendent hommage et le laisse entrer dans leur vie de tous les jours, sont des chrétiens. «L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé».