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Réflexion sur l'évangile de la Célébration du baptême de Jésus

Par le Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

 



 

 

Mt 3, 13-17

Jésus, arrivant de Galilée, paraît sur les bords du Jourdain, et il vient à Jean pour se faire baptiser par lui. Jean voulait l'en empêcher et disait: «C'est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi, et c’est toi qui viens à moi!» Mais Jésus lui répondit: «Pour le moment, laisse-moi faire; c’est de cette façon que nous devons accomplir parfaitement ce qui est juste.» Alors Jean le laisse faire. 

Dès que Jésus fut baptisé, il sortit de l'eau; voici que les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et des cieux, une voix disait: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en lui j’ai mis tout mon amour.»

 

Premier dimanche ordinaire A – Le baptême de Jésus

photo du Père Allard


o"Les cieux s'ouvrirent et il vit l'Esprit descendre comme une colombe et venir sur lui"

 

Le récit du baptême de Jésus est une véritable catéchèse et une source d’inspiration pour les chrétiens. Cet événement nous révèle plusieurs aspects importants de la personnalité de Jésus et nous dévoile le sens de notre propre baptême.

 

«Les cieux s’ouvrirent» et le contact entre Dieu et nous est rétabli. Ce baptême nous révèle la présence de la Trinité qui rompt le silence pour communiquer avec nous. Dieu Père, Fils et Esprit nous veut du bien et nous invite à un nouvel exode vers la libération et vers le salut. La ligne de dialogue est rétablie.

 

Dans ce texte Matthieu nous décrit la Trinité en action et il y reviendra à la toute fin de son évangile : «Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit… Et voici que je suis avec vous jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28, 18-19)

 

«Jésus vit l’Esprit de Dieu descendre sur lui comme une colombe». Dans le poème de la création (Genèse 1, 2), l’Esprit de Dieu plane sur les eaux et, en les agitant, en fait jaillir la vie. C’est le même Esprit qui descend sur les eaux du Jourdain. Jésus, le nouvel Adam, vivra en amitié avec Dieu, son père. Il s’agit d’une nouvelle création, d’un second départ. Nous sommes invités à nous joindre au Seigneur et à tous ceux et celles qui veulent se convertir avec le baptême de Jean. Nous sommes invités à la conversion afin de construire un monde de paix et d’amour avec Dieu.

 

«Celui-ci est mon fils bien-aimé : en lui j’ai mis tout mon amour». Ici on passe d'un Testament à l’autre. Toute cette atmosphère d’amour et de tendresse contraste avec la prédication de Jean Baptiste qui attendait un Messie sévère, un guerrier qui punirait les méchants et chasserait les envahisseurs. C’est pourquoi il ne comprenait pas bien ce Jésus et sa façon d’agir. De sa prison, il enverra ses disciples pour demander au Seigneur : «Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre

 

Nous sommes invités à la conversion afin de construire un monde de paix et d’amour avec Dieu.

La première lecture nous explique bien les choix de Jésus à son baptême : «Il ne crie pas, il n’élève pas le ton, il ne fait pas entendre sa voix dans la rue; il ne brise pas le roseau froissé, il n’éteint pas la mèche qui faiblit…» Le Christ est venu non pas pour détruire et punir mais pour se rapprocher de nous, particulièrement de ceux et celles qui ont été brisé par la vie.

 

Dès le début de son ministère, Jésus nous révèle un Dieu solidaire qui rejoint les malades et les pécheurs :

- Il mange chez Matthieu, le collecteur d’impôts

- accepte Marie-Madeleine parmi ses disciples

- engage la conversation avec la samaritaine au puits de Jacob

- permet à une prostituée de lui parfumer les pieds

- s’invite chez Zachée, le chef publicain

- entre en contacte avec les lépreux

- défend la femme adultère et empêche qu’on la lapide à mort

- permet au vieux Nicodème de «renaître» et de redécouvrir le sens de sa vie

- accepte le malfaiteur crucifié avec lui. Celui-ci sera le premier à entrer dans le Royaume.

 

Jésus, « doux et humble de cœur, ne brise pas le roseau froissé». Il est le lien entre Dieu et nous, il est notre frère. Il se veut solidaire de tous les êtres humains. Sur les bords du Jourdain, il se met en ligne au milieu des pécheurs qui veulent se faire baptiser.

 

Le baptême de Jésus nous rappelle notre propre baptême. Les textes d’aujourd’hui soulignent le caractère particulier de la mission du baptisé :

- ne pas éteindre la mèche qui fume encore,

- ne pas briser le roseau froissé,

- ne pas crier,

- être ouvert à tous,

- apporter la justice, la lumière et la joie,

- être des artisans de paix et de réconciliation.

 

Nous sommes invités à vivre et à agir comme notre Dieu : «Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait» (Mt 5, 48). Et S. Luc explique le sens de cette invitation en la traduisant comme suit : «Soyez miséricordieux comme votre Père céleste est miséricordieux».

 

Si chacun de nous vit son baptême, il y aura, dans notre monde, dans notre pays, dans nos familles

- plus de paix et moins de guerre, plus de tolérance et moins d'intransigeance,

- plus de justice et moins de fraude, plus de vérité, moins de mensonge et d'hypocrisie,

- plus d'espérance et moins d'orgueil, plus de lumière et moins de ténèbres...

- Il y aura moins d'armes nucléaires, chimiques ou bactériologiques,

- moins de bombes à fragmentation qui tuent et blessent des milliers d’innocents,

- moins de terrorisme et plus de négociations et de dialogue...

- plus d’amour dans nos familles et moins de luttes et de séparations.

 

Aujourd’hui, nous sommes invités à suivre les traces de Jésus parce que nous aussi nous sommes les enfants bien-aimés de Dieu :

 

«Celui-ci, celle-ci est mon fils, ma fille bien-aimée…».

Nous sommes invités à la conversion afin de construire un monde de paix et d’amour avec Dieu.

Le Christ est venu non pas pour détruire et punir mais pour se rapprocher de nous, particulièrement de ceux et celles qui ont été brisé par la vie.