Imprimer Texte plus gros Texte plus petit

Formation > Étude de la Bible > Réflexion chrétienne en cours > Archives > Année A, Fête de Noël
Texte plus gros Texte plus petit

Réflexion sur l'évangile de la Fête de Noël, A

Par le Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

 


 

 

Lc 2,1-14

En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre. — Ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. — Et chacun allait se faire inscrire dans sa ville d’origine. Joseph, lui aussi, quitta la ville de Nazareth en Galilée, pour monter en Judée, à la ville de David appelée Bethléem, car il était de la maison et de la descendance de David. Il venait se faire inscrire avec Marie, son épouse, qui était enceinte. 

Or, pendant qu’ils étaient là, arrivèrent les jours où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. 

Dans les environs se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’Ange du Seigneur s’approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d'une grande crainte, mais l’ange leur dit: «Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple: aujourd’hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire.» 

Et soudain, il y eut avec l'ange une troupe céleste innombrable qui louait Dieu en disant: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime.»

 

Fête de Noël - A

photo du Père Allard


" Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière"

 

sapin de noël

La fête de Noël peut déclencher beaucoup d’émotions, d’élans de tendresse, de bons sentiments de réconciliations inattendues et de paix provisoire. C’est la fête la plus populaire, celle qui, remue le plus de personnes. Aucune date de l’année ne provoque un tel déplacement de familles, de cadeaux, de coutumes religieuses et profanes. Aucune célébration chrétienne n’a suscité autant de cantiques, dans toutes les langues et dans tous les styles musicaux. Aucun événement n’a été aussi souvent représenté par les grands maîtres de la peinture et de la sculpture.

Le jour de Noël, on voit des choses incroyables se passer : des frères et des sœurs se réconcilient, des gens aident les pauvres et les démunis, ils visitent des personnes seules qui sont découragées et qui souffrent de solitude. Les gens tendent la main aux parents délaissés, aux enfants abandonnés… chacun de nous connaissons de ces exemples qui sont de véritables petits miracles!

Noël semble rappeler à notre monde de guerres, de pollution, de réchauffement, de destruction de la nature… à notre monde de souffrances, de batailles juridiques, de discordes politiques et sociales, qu’il existe une alternative à la haine, à la cupidité, à la corruption, à la violence! La vision d’un monde meilleur existe! Et c’est cette vision que Dieu nous invite à célébrer en cette fête de Noël.

La nuit, le froid, la noirceur, le frimas sont des symboles du malheur et de l’injustice. Ce sont des images de nos problèmes familiaux, de nos problèmes de santé, de notre manque de communication, de nos relations frustrées. Célébrer Noël au coeur de la nuit, de la neige et du froid, c’est reconnaître que l’amour et la vie sont plus forts que toutes nos ténèbres et toutes nos méchancetés.

Noël c’est la grande fête de la joie et de l’espérance, c’est la fête qui nous invite à accepter Dieu dans nos vies et à retrousser nos manches pour rendre notre monde meilleur.

Au cœur de cette nuit de Noël, nous venons refaire le plein d’espérance. Cette fête nous parle de nouvelles possibilités, de projets à réaliser. Dieu nous propose une «vision nouvelle».

À Bethléem, Dieu a été mal reçu. Luc nous dit «qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’auberge, ou dans la salle commune»… Marie et Joseph ont dû trouver une grotte ou une grange et S. Jean écrit : «Dieu est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu» … mais il ajoute : «à ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir fils et filles de Dieu».

Il est vrai que le monde nous bouscule, que nous avons plein de choses à faire, comme les gens de Bethléem, et nous n’avons pas beaucoup de temps, pas beaucoup de place pour Dieu dans nos vies. Nous affichons souvent la pancarte «complet» à la porte de notre coeur. Tout est occupé par notre carrière, nos loisirs, nos sports, nos nombreuses activités. Mais à Noël, nous prenons une heure pour accueillir le Seigneur et pour partager notre désir de lui faire une toute petite place dans notre vie.

Pour nous, Noël, c’est plus que la fin de deux mois de magasinage, c’est le début de quelque chose de neuf, c’est un nouveau départ. Le Seigneur frappe à notre porte pour que, pendant l’année qui vient, nous puissions l’accueillir à notre table et dans notre vie.

étoileLa nuit de Bethléem résonne d’une annonce merveilleuse : «Paix sur la terre à tous ceux et celles qui sont aimés de Dieu.» Tout le projet de Dieu se retrouve dans cette phrase. Et Jésus ajoute, dans l’évangile de Jean : «Je suis venu pour que vous ayez la vie et que vous l’ayez en abondance». Le Seigneur entre dans notre monde, devient l’un de nous pour nous inviter à créer un monde meilleur, un monde de fraternité et de paix, en commençant par nos familles, notre entourage, notre lieu de travail. Dieu n’est pas tellement intéressé à ce que nous avons fait dans le passé, à nos conneries, à nos mauvais coups. Ce qui l’intéresse c’est notre avenir.

La question qui nous est posée en cette fête de Noël est la suivante : «Qu’est-ce que moi je peux faire pour que la vie soit meilleure dans ma famille, avec mes voisins et amis, au travail…?» et non seulement en ce jour de Noël mais pendant toute l’année nouvelle qui va bientôt commencer.

L’enfant de la crèche nous rappelle que le plus beau cadeau que nous puissions faire en cette nuit de Noël, ce n’est pas un gadget électronique ou un beau chandail de laine, mais bien un pardon accordé, une caresse offerte, un temps de loisir partagé, une main tendue, un sourire échangé. Nos cadeaux, cette année, pourraient avoir la simplicité de la vie, de la fraternité et de l’amour... ce qui ne nous empêche pas d’offrir aussi des cadeaux électroniques, des vêtements de sport, des jouets d’enfants, des parfums haute-gamme, etc.

En cette nuit de Noël, nous nous joignons aux milliers de communautés chrétiennes à travers le monde. Et si, à la maison, sous l’arbre de Noël, nous avons une petite crèche, nous pouvons en profiter pour expliquer aux enfants et aux petits enfants que, pour chacun de nous, cette grande fête, la plus grande de l’année, est aussi une fête religieuse, une fête où Dieu est présent.

La Bonne Nouvelle ne vient pas du marchand de jouets, mais de notre Dieu qui est venu pour nous. Il nous accompagne tout au long de notre vie. Avec Lui nous pouvons reconstruire ce qui semblait ruiné, dévasté, détruit.

Noël c’est la grande fête de la joie et de l’espérance, c’est la fête qui nous invite à accepter Dieu dans nos vies et à retrousser nos manches pour rendre notre monde meilleur.

«Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi». (Isaïe 9, 1)

Joyeux Noël à tous.