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Formation > Étude de la bible > Évangile de Jean vulgarisé

Jean m'a parlé de son ami Jésus

par Roger Gauthier, o.m.i.

Le texte ci-contre
raconte un épisode de
l'Évangile selon
Saint Jean.

Il est reformulé
dans un langage populaire
dans le but de nous aider
à découvrir le Christ
comme Jean a pu le
percevoir.

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Marie-Madeleine annonce la résurrectionMarie-Madeleine annonce la résurrection aux apôtres

Elle avait deviné juste : plusieurs parmi nous trouvèrent difficile d’accorder pleine confiance à son message, même s’ils désiraient tellement que ce soit vrai. Pour ma part, j’ai tout de suite reconnu l’amour instinctif de mon Ami pour les pécheurs qui lui faisaient confiance. Mais nous étions sûrs qu’il viendrait lui-même nous rassurer… s’il était vivant : il savait sûrement combien nous étions troublés et apeurés par l’hypothèse que les pharisiens devaient nous chercher pour nous mettre en prison… ou nous tuer comme lui. Les uns voulaient déverrouiller les portes du cénacle au cas où Jésus viendrait; d’autres avaient peur et disaient que s’il était capable de ressusciter, il pouvait bien les déverrouiller lui-même.

Première apparition de Jésus aux apôtresPremière apparition du Christ ressuscité aux apôtres

En plein milieu de la discussion, Jésus nous apparut sans aucun bruit et nous salua : « La paix soit avec vous ». La surprise nous figea un moment et malgré notre immense joie, nous hésitions à exulter. Alors Jésus se mit à nous parler de souvenirs communs. C’était vraiment sa voix. Il nous montra la trace des clous dans ses mains et dans ses pieds ainsi que la cicatrice au cœur. Cependant, nous étions encore figés. Il répéta la salutation fraternelle coutumière: « Shalom » c’est-à-dire « La paix »; puis il nous répéta des promesses faites pendant la dernière soirée avant de mourir : « Comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie ». Puis soufflant sur nous il dit : « Recevez l’Esprit Saint : il vous donnera le pouvoir de lutter contre le mal, le même pouvoir que le Père m’a confié et que j’ai souvent utilisé sous vos yeux. Ce pouvoir est maintenant le vôtre ».

Ces dernières paroles de Jésus furent comme un coup de vent qui nous libéra de toute notre tristesse et de toutes nos hésitations. Enfin, nous pouvions nous réjouir sans arrière-pensée. Nous ayant ainsi rassurés, Jésus disparut à nos yeux comme il était venu. Dans mon cœur, j’ai eu la conviction qu’il alla se montrer à sa mère pour lui dire  des choses ne concernant qu’elle seule, car à partir de ce jour, elle fut tellement rayonnante.

Nous avons passé toute une semaine à nous remémorer des centaines de souvenirs que chacun retenait de sa vie avec le Jésus qu’il avait connu. Un seul regret : Thomas n’était pas avec nous au moment de l’apparition et il se refusait à nous faire confiance. Ce Thomas, que nous appelions Didyme, était avec nous depuis près de trois ans. Il redoutait que la déclaration de Marie Madeleine ait provoqué une sorte d’hallucination commune. À chaque assaut de l’un ou l’autre de nous, il s’obstinait à répondre: « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n’enfonce pas mon doigt à la place des clous et si je n’enfonce pas ma main dans son côté, je ne croirai pas! » Nous le trouvions bien entêté et nous redoutions que son incroyance nuise à nos relations futures avec Jésus. Car nous souhaitions tellement que Jésus revienne souvent dans l’avenir se manifester. Comment réagirait-il si l’un de nous ne lui faisait plus confiance?

Jésus ThomasLe christ s'adresse à Thomas en particulier pour fortifier sa foi.

Ça faisait déjà huit longs jours. Nous étions tous ensemble au cénacle et, cette fois, Thomas y était. Les portes étaient bien verrouillées comme la première fois. Subitement, Jésus apparut et dit à tous : « La paix soit avec vous ». Cette fois la surprise engendra une grande joie, sauf pour Thomas qui se méfiait encore. Alors Jésus s’adressa à lui personnellement : « Thomas, viens mettre ton doigt ici dans mes mains; enfonce ta main dans mon côté. J’espère que tu vas cesser d’être incrédule et que tu deviendras un homme qui croit ». Le pauvre homme était tout saisi et ne trouva rien de plus à dire que « Mon Seigneur et mon Dieu », mais avec un cœur où se bousculaient la gêne, l’émerveillement et l’amour. Jésus ajouta, en pensant peut-être à tous les Thomas des siècles à venir : « Parce que tu m’as vu, tu as cru : bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru ». Nous nous sommes tous regardés avec, dans les yeux, le regret de n’avoir pas fait confiance, nous aussi, à Marie de Magdala qui avait tellement voulu nous convaincre que Jésus était vivant!

Je ne raconterai pas toutes les apparitions dont nous avons profité : mon récit en serait trop allongé. J’ai rapporté l’histoire de ces deux visites pour confirmer que Jésus est vraiment le Messie, le Fils de Dieu, de sorte que, en croyant, tous puissent entrer sans hésitation dans la Vie qu’il offre à l’humanité entière.

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