par Roger Gauthier, o.m.i.
Dès la Pâque terminée, l’aurore à peine amorcée, Marie Magdala courut au tombeau pour y pleurer sa peine. Stupéfaction!
La pierre qui fermait le tombeau était enlevée et le corps n’était plus là. Convaincue que c’était encore un coup des pharisiens, elle courut nous en avertir au Cénacle où vivaient dans le désarroi les amis les plus attachés à Jésus. Seule sa mère, que j’y avais amenée avec moi, semblait attendre son Jésus calmement, comme s’il devait rentrer de voyage. Marie de Magdala arriva à bout de souffle et finit par nous dire : « Ils ont enlevé du tombeau le Seigneur et nous ne savons pas où ils l’ont mis. »
Pour Pierre et pour moi, la peur des pharisiens céda devant notre attachement à Jésus : nous avons couru au tombeau; il nous fallait voir ce qui était advenu de lui. Pierre courrait moins vite que moi comme s’il craignait de faire face à ce qu’il allait trouver. Arrivé au tombeau, je l’ai quand même attendu pour entrer. Me penchant pour voir à l’intérieur, j’ai constaté que le corps était parti et, curieusement, que les bandelettes enveloppant le corps ainsi que le linge entourant la tête étaient correctement pliés et placés séparément. J’étais intrigué : curieux de voleurs qui auraient pris tous ces soins avant d’emporter un cadavre. Quand arriva Pierre, je pénétrai avec lui dans le tombeau. Pendant que nous examinions les lieux minutieusement, je me souvins tout à coup avoir entendu Jésus dire deux ou trois fois que, selon l’Écriture, il devait se relever d’entre les morts. Je n’avais pas fait attention au sens de cette parole. Mais devant ce tombeau vide, j’ai deviné ce qui s’était passé et je fus certain que Jésus était vivant, même si Pierre n’était pas complètement rassuré. Nous sommes quand même retournés en vitesse faire rapport à nos amis du cénacle. Ils hésitaient à nous croire tout en désirant beaucoup que ce soit vrai, mais craignant aussi d’être déçus encore une fois. Seule la mère de Jésus ne parut pas surprise ni sceptique.
___________
Source des images: Marie-Madeleine découvre le tombeau vide: La Quête de Perceval; Pierre et Jean courant au Tombeau, d'après Eugène Burnand (1850-1921): Maria Valtorta
< précédent |
suivant > |