Formation > Capsule de réflexion de la semaine > Choix de capsules > Selon le temps liturgique
Il y a des capsules qui soulagent la douleur... Il y en a qui tonifient... ou augmentent la capacité à l'effort, etc
En spiritualité,
il y a aussi de ces capsules
qui font du bien!
Des capsules de sagesse
qui amènent à réfléchir...
qui nous stimulent
et nous invitent
à mieux vivre...
Ce sont de courts textes qui font appel à nos valeurs et souvent à des éléments de base de notre foi.
Nous avons sélectionné et vous présentons plusieurs capsules regroupées
par thèmes.
Pendant qu'en Israël et en Palestine
on érige un mur pour séparer Juifs et Palestiniens, pendant qu'à Bujumbura
on assassine le nonce apostolique qui, en plus,
est agent de négociation entre les forces en présence, pendant qu'en Iran on se méfie des ennemis
qui offrent leur aide aux sinistrés des tremblements de terre, pendant qu'en Iraq
les agressions et les résistances continuent la guerre, pendant que les Américains guettent avec angoisse
toute manifestation terroriste et voient des ennemis partout, pendant qu'en France on se scandalise devant le port de signes religieux,
la liturgie chante son Noël avec des mages.
Ces personnages viennent d'Orient.
Autrement dit, ils viennent d'ailleurs
avec tout ce qu'ils sont d'étranges,
de pays étranges et étrangers.
Ils traversent des frontières.
Ils sautent des clôtures.
Ils n'arrivent pas pour négocier des pactes d'agression
ou même de non agression.
Ils ne se sont pas déplacés pour attaquer ou pour s'imposer.
Ils viennent voir un nouveau-né.
Une naissance, du neuf, de la vie toute fraîche.
Ils viennent voir l'avenir sur une planète
qui a peur de la suite de son histoire.
Ils cherchent un enfant comme une promesse
dans un univers qui n'attend plus de garantie de survie.
Ces jours-ci, j'entendais un artiste dire candidement à la télévision
que la messe des églises est insignifiante.
Personnellement, je crois le contraire:
la messe des églises est contestatrice, révolutionnaire. En la fête de l'Épiphanie, par exemple,
elle refuse d'embarquer dans le jeu des guerres qui brûlent la planète.
Elle abolit les frontières et les murs.
Elle rapproche.
Elle met ensemble les différents, les pas pareils, les uns et les autres.
Pas de lutte de classes ici.
Pas d'affirmation de puissance et de despotisme.
Rien qu'un enfant.
Oh! J'admets que nos eucharisties ne sont pas toujours emballantes.
Qu'elles nous ennuient de temps à autre.
Mais l'enfant de Bethléem n'était pas plus retentissant
dans ce coin de planète où la pauvreté mordait goulûment ses victimes.
Le petit de Marie n'avait rien du leader qui va affronter l'occupant,
rien du transgresseur des lois iniques,
rien du chef et du roi éclaboussant.
Hérode s'est énervé pour rien
pendant que les mages se sont déplacés pour tout.
Tout! Tout est là.
La vie, la simplicité, la confiance, l'affection, la tendresse, la paix:
tous les ingrédients pour bâtir et non pour détruire,
pour unir et non diviser.
Tout est là pour garantir une fraternité, une solidarité humaine. Le plus beau cadeau que le christianisme offre au monde,
c'est l'espérance.
Une espérance en forme de naissance,
autrement dit une espérance qui porte de nouvelles possibilités.
Espérer, c'est créer autrement.
Espérer, c'est transgresser les lois des logiques habituelles
pour inventer des solutions différentes aux conflits qui nous assaillent
et aux défaitismes qui nous guettent.
Dieu a été le premier à espérer de cette façon.
II a refusé de glisser sur la pente naturelle de l'histoire.
II s'est présenté dans un enfant né d'une jeune femme désarmée.
Et, du coup, l'histoire a rebondi.
Depuis deux mille ans,
des hommes et des femmes prennent la route autrement,
choisissent de vivre autrement,
tracent autrement les chemins de l'humanité.
L'étoile qui les guide
les appelle toujours ailleurs
quand ils ont la tentation de revenir en arrière
ou de s'installer dans les vieux schèmes,
les vieilles idées de puissance et d'égoïsme.
Le récit de l'Épiphanie peut sembler inoffensif à première vue.
Mais, en fait, il est subversif comme un enfant peut l'être
dans toute sa faiblesse et son innocence.