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Choix de contes et paraboles pour aujourd'hui

 

Il y a des capsules qui soulagent la douleur... Il y en a qui tonifient... ou augmentent la capacité à l'effort, etc

En spiritualité,
il y a aussi de ces capsules qui font du bien!

Des capsules de sagesse qui amènent à réfléchir...
qui nous stimulent
et nous invitent
à mieux vivre...

Ce sont de courts textes qui font appel à nos valeurs et souvent à des éléments de base de notre foi.

Nous avons sélectionné et vous présentons plusieurs capsules regroupées
par thèmes.


L’ASSOMPTION DE NOTRE DAME

Roger Gauthier, o.m.i.


Ce que je vais conter ici est peut-être légende… ou rêve : Je ne sais. J’ai trouvé ça un jour, par hasard, au fond de mon cœur !

 

Un soir, à la fin d’un long jour, notre Dame était à bout. Elle avait beaucoup fait, ce jour-là, pour Jean, son nouveau fils. Et pour l’Autre aussi, le Premier-né, parti vivre dans le mystère du Père. De Jésus, elle s’ennuyait beaucoup, sans le dire, Mais ça paraissait malgré elle.

Donc ce soir-là elle était épuisée. Saint Jean l’avait remarqué. Il dit, comme ça, en soupant :

« Ce soir, je veux me coucher tôt ».

« Le fait est que je suis un peu fatiguée, moi aussi » dit notre Dame.

Après une toute petite heure de contemplation où Marie repassa, comme toujours, les mêmes choses en son cœur, les choses de la terre et les choses du ciel, Jean proposa de prier le chapelet avec elle. (Je pense que c’est une légende… ou un rêve !)

Agenouillée, bien droite, tenant entre les doigts son chapelet fait de noyaux d’olives, (des olives mûries dans le jardin de Gethsémani), elle priait avec Jean :

« Je crois en Dieu… en Jésus-Christ, son Fils unique… Notre Père qui es aux cieux… »

Et sans changer de ton, tout bonnement, tout humblement, elle répéta des dizaines de fois :

« Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous… »

Puis, elle s’en fut au lit. Il manquait pourtant une dizaine d’Ave au rosaire de la journée; elle voulait les compléter dans l’attente du sommeil, mais les doigts étaient lourds et les lèvres lourdes… Notre Dame s’est endormie sur le dernier Ave. Or cet Ave monta avec les autres vers le Père comme un léger encens bleu. Et notre Dame dormait dessus.

Au témoignage de l’histoire… (Ou de la légende) un vent étrange et violent secoua la maison. Saint Jean, inquiet, accourut aussitôt pour rassurer la maman… Mais plus rien! La chambre était vide! Plus de notre Dame ! Et il faisait nuit noire.

Tout à coup un ange étincelant de lumière éclaira la chambre vide:

« Ne pleure pas, Jean, dit l’ange Gabriel, Elle est montée au ciel, ce soir, endormie sur un Ave; Elle est près de Jésus et prie pour toi. Désormais, elle priera éternellement pour tous les gens de la terre. Que tout l’univers se réjouisse!»

Jean allait lui poser une question, mais l’ange l’esquiva :

« Excuse-moi, le matin arrive et je dois être au ciel pour le réveil de notre Dame ». Puis il disparut.

Jean, moitié pleurant, moitié joyeux, se faisait des reproches :

« J’aurais dû le prévoir. Elle n’était plus de la terre. J’avais des signes depuis trois jours: les fleurs éblouies se cachaient la face sur son passage; le sable était gêné de salir les pieds de la fille de Dieu; l’eau claire des sources arrêtait de couler devant la toute Pure; jusqu’aux cèdres altiers du Liban qui s’inclinaient jusqu’à terre devant celle qui touchait à la Trinité. »
(Il y a sûrement de la légende dans cela… ou du rêve !)

« J’aurais dû prévoir, se disait Jean. Elle ne pouvait rester sur la terre; la création ne pouvait plus la contenir. Elle était si belle quand je l’ai contemplée, ce soir! »

Saint Jean pleura, peut-être de regret, peut-être d’amour, ou probablement des deux ; on ne le sut jamais au juste. Puis il eut besoin de chanter son au revoir à Marie avec des mots que toute la terre répète encore:

"Mère de miséricorde, notre Vie, notre Espérance, ô clémente… ô douce Vierge Marie…"

Pour compléter sa nuit, il tenta de s’endormir sur un Ave, mais au réveil, il était encore dans son lit.

Extrait de: Une jasette avec le Dieu que tu cherches, Roger Gauthier,
© 2012 Les Éditions Novalis. Avec l’autorisation de l’éditeur