Des résultats inouïs et 70 jours qui
m'ont transformée intérieurement

 

Un mois déjà s’est écoulé depuis le retour d’Afrique et je suis toujours habitée par un immense sentiment de reconnaissance et d’émerveillement.

Comment peut-on s’imaginer humainement possible d’avoir pu réaliser en dix semaines quatre précursillos, cursillos et postcursillos dans quatre diocèses et deux pays différents, et cela souvent dans des conditions précaires?

N’est-ce pas là la preuve que le Seigneur est le véritable maître d’œuvre de ce projet?  N’est-ce pas aussi la manifestation de la puissance de la prière et de la palanca?  N’est-ce pas aussi  la concrétisation des efforts déployés, dans chacun des cinq diocèses du Bénin et du Togo où le MC est maintenant implanté, par des jeunes gens qui ont découvert l’existence du MC souvent via notre site internet et qui ont mis toute leur motivation, toute leur foi et tout leur talent à en favoriser la naissance, convaincus que cela pourrait contribuer à rendre leur milieu plus humain et plus chrétien.

Ce quatrième périple depuis la tenue du premier cursillo au Bénin à l’automne 2003 a vu la naissance de communautés cursillistes dans deux nouveaux diocèses :  Abomey, au Bénin et Kpalimé, au Togo.  C’était pour moi  un troisième séjour en Afrique en autant d’années alors que le Père Germain Grenon qui assure l’animation spirituelle, les démarches auprès des autorités religieuses et la formation des nouveaux prêtres cursillistes est présent depuis les débuts du projet.
Germain Grenon, msa                    

Douze prêtres béninois et togolais ont maintenant vécu leur cursillo et certains ont déjà participé à l’animation spirituelle des cursillos.  Des ateliers de formation à la démarche de la réunion de groupe et aux IFMC ont été offerts et des petits groupes stables ont été formés dans chaque communauté.  Les membres de ces petits groupes se réunissent chaque mois en ultreyas communautaires.  La création de trios responsables dans chaque diocèse est devenu une réalité ou sur le point de le devenir, tout comme la distribution des diverses responsabilités entre les cursillistes.  Un secrétariat national a été formé au Togo.  Tous les éléments sont maintenant en place pour réaliser l’objectif fondamental du MC, soit la conversion personnelle en vue de la transformation des milieux, et pour que s’accomplisse une entière prise en charge locale au niveau de la préparation et de la tenue des cursillos ainsi que de l’intégration des candidats dans des petits groupes.  Un projet de cursillos nationaux auxquels pourrait participer le Père Germain à l’été 2006 permettrait de consolider les acquis et de parfaire la formation des animateurs spirituels.  Partant de là et une fois quelques cursillos réalisés de manière totalement autonome, le MC pourra essaimer vers d’autres diocèses à partir des communautés existantes.  Celles-ci pourront continuer à recevoir un accompagnement à distance aussi longtemps que nécessaire et souhaité grâce à internet.

Il faudra toutefois prévoir la poursuite d’un soutien de la part du Québec au niveau de l’acheminement des documents nécessaires à la tenue des cursillos et du financement des frais nécessaires à la tenue des cursillos, ceci jusqu’à ce que les responsables diocésains parviennent à se créer des sources autonomes de financement, ce qui n’est pas un mince défi dans le contexte africain!

Mes trois séjours au Bénin et mes deux séjours au Togo ont fait grandir en moi la conviction de la pertinence du MC comme outil puissant de christianisation et de transformation des milieux et comme moyen d’épanouissement humain et spirituel.  N’est-ce-pas ce qu’avait pressenti Robert Kpotor, le 1er cursilliste togolais, lorsqu’à sa sortie du premier cursillo du Bénin auquel il venait de participer il s’est exclamé : « Je voudrais que tous les togolais deviennent cursillistes! »?  Cette vision partagée depuis par d’autres togolais qui lui ont emboîté le pas ce qui les a amenés à implanter le Cursillo dans leur diocèse ne pourra se réaliser qu’avec la grâce de Dieu et notre soutien tant spirituel que matériel.  N’est-ce-pas là une extraordinaire occasion qui nous est offerte de « participer à la mission » et de contribuer à la naissance d’un monde meilleur?

ETUDE

À ce moment-ci, les mots me manquent pour témoigner comme je le souhaiterais de l’expérience humaine et spirituelle que j’ai vécue en m’engageant dans ce projet.

M’inspirant du trépied cursilliste et du schéma de ma réunion de groupe, je dirai simplement que j’ai été amenée à observer et à me laisser imprégner par un mode de vie et une culture qui m’étaient totalement inconnues et par un contexte socio-politique et économique extrêmement difficile et aliénant. J’ai observé et j’ai appris à connaître et à aimer des personnes d’une grande valeur et d’une grande foi, la plupart du temps brimées dans leurs aspirations les plus légitimes et luttant souvent pour leur survie.  Et moi qui au départ ne me sentais absolument pas destinée à une telle « mission », j’ai découvert que ma vie professionnelle et le cheminement vécu au Cursillo m’avaient fort bien préparée à remplir mon rôle de formatrice et d’accompagnatrice.  J’ai alors approfondi le texte des IFMC pour bien y enraciner la démarche et, ce faisant, j’ai découvert à quel point le MC était riche, porteur et actuel.

PRIÈRE

J’ai beaucoup prié.  Prié pour le succès de la mission, pour les responsables béninois et togolais qui se dépensaient sans compter et souvent dans des conditions difficiles

pour implanter le MC dans leur milieu, pour les cursillistes de la première heure dont j’avais fait la connaissance et pour le parrainage, pour l’ensemble des togolais qui vivaient une situation politique tellement éprouvante, pour moi qui me sentais tellement petite face à la tâche à accomplir et pour tous ceux qui nous soutenaient.

Une fois sur place, il m’est arrivé très souvent de faire des liens entre les situations que j’étais amenée à vivre et des événements de la vie de Jésus et cela a été source d’inspiration et de réconfort.  J’ai été appelée à me défaire de manières de faire et de penser, de lâcher prise et de m’abandonner à la grâce et aux circonstances.  En me dépouillant ainsi d’une part de mes certitudes,  en acceptant mes vulnérabilités et mes limites, il s’est crée en moi une forme de détachement et un espace d’accueil et de créativité.

ACTION

Il est évident que cette expérience a opéré en moi une conversion et une transformation intérieure importante.

Le fait de me retrouver constamment sur la brèche a fait ressurgir certains pièges et certaines blessures intérieures qui une fois identifiées et « exorcisées » ont permis à ce qu’il y avait de meilleur en moi de faire surface.  Me serais-je en quelque sorte « déprise » de moi-même en acceptant, avec la grâce de Dieu, de dépasser mes limites?

Consciente de ce qui m’arrivait, j’ai craint que cette transformation amorcée dans un contexte bien particulier ne survive pas au choc du retour chez-moi, dans la routine du quotidien et du mode de vie acquis.  Des indices me laissent heureusement entrevoir que cette transformation pourra être durable et je compte m’en donner les moyens avec la grâce de Dieu et l’aide de mon petit groupe…

À l’invitation du Christ qui comptait sur moi pour travailler à sa vigne, j’ai répondu « présente » et en cours de route j’ai eu de nombreuses preuves qu’à mon tour je pouvais compter sur Lui.  J’ai la ferme intention de continuer à mettre mes ressources matérielles et personnelles au service de cette magnifique mission et de continuer à la soutenir de mes prières.

ULTREYA!   (jamais plus de l’arrière, toujours de l’avant!)