Merci à tous ceux qui nous envoient un témoignage!
En témoignant de ce que le Seigneur
a fait dans notre vie,
nous contribuons à faire connaître
sa présence et son action
et c'est Lui que nous louons.
"Que votre lumière brille!
Qu'elle soit placée sur le boisseau!
Afin que tous ceux qui la voient
rendent gloire à votre Père
qui est dans les cieux."
(Mt 5, 15-16)
Jean-Paul ii, Ultreya d'Italie en 1990
Ce sont les dernières paroles que j'ai lu avant de m'endormir. Elles étaient écrites au beau milieu de mon palanca personnel que m'avait préparé ma cellule et que j'ai trouvé à mon arrivé chez moi.
Épuisée de fatigue, je me suis glissée dans mon lit et j'ai vite trouvé sommeil. II était quand même minuit.
Quatre heures plus tard, je me suis réveillée en larmes. J'avais fait un cauchemar. Dans ma petite tête, j'avais tourné le film que je venais de terminer, celui que j'avais vécu tout au long de ma fin de semaine. J'avais revécu mon week-end à partir de ma rentrée jusqu'au dimanche soir. J'étais en larmes, incapable de m'arrêter.
C'était mon deuxième cursillo en trois ans. Comme seul ajout à mon costume du cœur durant mon week-end j’avais posé mes grosses lunettes du cœur et mon plus gros masque de la femme forte.
Je suis extrêmement fragile intérieurement et je me méfie pour ne pas trop me dévoiler. Je me sens parfois très insécure et je cache souvent mes sentiments afin de ne pas trop brimer mon intérieur ou manquer de charité envers les autres. Surtout que devais présenter mon rollo sur l'action et selon moi, je devais être assez forte pour surmonter la douleur intérieure.
Quelle injustice je m'imposais! Tout au long du week-end, le démon tournait autour de moi et cherchait constamment à me fouetter de jugements envers moi-même et envers celles qui m'entouraient. Il cherchait à dérober mon attention des personnes qui témoignaient et de celles qui avaient besoin de moi. II me bloquait lorsque je sentais le besoin de partager avec les autres et surtout lorsque j'avais besoin d'écouter ceux à ma table.
Et pourtant, j'avais le goût de crier ma douleur mais l'Esprit de charité et d'amour m’empêchait. J'avais beau lancer des cris d'alarme à Jésus pour qu'il me sauve du malin que je n'arrivais pas à faire disparaître. Il revenait sans cesse autour.
J'avais beau me battre contre lui, il prenait toujours sa place et m'écrasait, m'empêchait de respirer sainement. J'avais le mal de l’âme, je voulais me sauver de lui. Je me sentais abandonnée. Le samedi soir, lorsque j'ai reçu mes cadeaux d'amour j'ai compris que j'étais sur la bonne route, laquelle serait la plus sécurisante pour moi.
Sur cette même route, j'ai cueilli des roses, une pour chaque membre de ma cellule qui m'avait comblée d'amour. Je les ai tous rencontré et ma couronne de roses était si belle! À quelques reprises par le passé, j'ai eu le goût de changer de cellule et d'aller vers d'autres, car je me croyais cheminer dans la mauvaise cellule vu que je n'appartenais pas à cette paroisse. Les membres de la cellule m'avaient pourtant bien accepté et m'avaient même aidé par le passé... Mais je ressens souvent le besoin de me sentir sécurisée et de me sentir et me laisser aimée. Je me sens souvent comme une enfant perdue, déplacée, mal jugée et qui veut tellement être aimée...
A mesure que j'ouvrais mes lettres, je me revoyais toute petite au milieu des membres qui s'ajoutant à ma couronne de roses. Je les plaçais tout autour de moi comme pour me sentir sécurisée. J'ai revu chacun d'eux qui me tendaient les bras comme l'avait fait le père au retour de l'enfant prodigue. Mais le démon avait réussi le lendemain à s'infiltrer de nouveau.
II rôdait encore autour et cherchait encore à me déboussoler. A un certain moment il a même eu le dessus sur celles qui m'entouraient et me voulaient du bien. Je me sentais perdue, j'avais si peur. A quelques, reprise, j'ai trouvé refuge dans les bras de mes sœurs cursillistes qui cherchaient à me consoler.
La petite enfant en moi était si faible. Et pourtant j'étais presque convaincue que j'étais pour prendre le dessus, la honte me hantait. Je voulais me recroqueviller sur moi-même, me cacher dans ma carapace, telle une tortue qui se renfle pour se protéger des coups et se cacher de ses ennemis. Maudit diable!... Il me hantait, me torturait.
Arrive enfin le moment de renouvellement des promesses de baptême. Quand vint mon tour, Jésus m'envoya l'Esprit Saint. Son souffle est passé au travers les paroles que m'a laissé, en héritage, mon 310e cursillo. En me remettant ma croix, il m'a murmuré les paroles suivantes: "Il parait que l'Archange Michel a battu le diable ». Et pourtant, je n'avais rien dit à Nazaire de ce que je vivais...
En retournant à ma place, je me suis revu toute petite comme au jour de ma première communion lorsque ma marraine de baptême m'avait peint un si beau portrait de mon ange protecteur. II était si grand mon ange et il était prêt à foncer sur quiconque oserait me faire du mal.
Graduellement, ce mal du malin disparaissait. Mon ange défenseur était à mes cotés et me couvrait de ses grandes ailes. Je n'avais plus à me battre car lui, il me défendait. J'ai enfin pu reprendre mes sens et marcher la tête haute, vers l'avant, avec toutes ces merveilles du 310`. Je pouvais enfin me voir comme une de ces merveilles. A l'envahissement, j'ai vu devant moi ceux qui m'aimaient et ceux qui me tendaient les bras pour que je poursuive ma route vers Dieu en employant la bonne route à suivre.
Et par la suite, dans mon cauchemar, j'ai revu ce même ange protecteur, telle que je l’avais vu auparavant. II me couvrait de ses grandes ailes immenses; mais, cette fois-ci, il avait une longue lance prête à foncer, de nouveau sur Satan. Des gouttes de sang froides et noires dégoûtaient de sa lance. Michel Archange venait d'attaquer le diable qui se tordait de honte dans son coin, malheureux de ne pas avoir vaincu.
J'avais compris que Jésus me comblait de son amour en tout temps. Je me suis enfin laissée guider sans crainte vers lui, pour continuer mon chemin de vie avec la conviction qu'il restera « mon refuge » jusqu’à ce qu'il m'invite à aller m'asseoir auprès de lui clans la maison du Père. Oui Jésus, je veux faire de toi mon refuge car c'est toi qui m'apprends le chemin de la vie.
Et si parfois il m'arrive de tomber, avec ton aide et celle de mon saint ange, je me relèverai pour poursuivre ma route vers toi. Je porterai avec fierté le drapeau de ma belle cellule St Matthieu. Nous pourrons tous ensemble cheminer avec Toi vers l’Amour divin de notre Père du Ciel.
Oui, il est grand le chemin de la vie. Il est rempli d'embûches. Mais tous ensemble, nous réussirons à bâtir un monde nouveau avec tout un grand peuple en marche. Car nous sommes les pèlerins en marche vers un avenir meilleur et nous nous devons tous ensemble d'être solidaires pour préparer la route que nous devrons éventuellement léguer à nos futurs pèlerins.
Oui, mon week-end m'a fait sagement grandir. Je me suis laissée bercer, j'ai même basculée mais l'ai réussi avec ténacité à me relever et en sortir enrichie. La souffrance n'abat pas celui ou celle qui tient bon. Je vous aimes tous et j'ajoute un gros merci à toi Nazaire pour tes bontés, ta grande sagesse et ton grand amour pour Jésus. De colores!
(Tire de: Le Quatrième Jour, Vol. 21, No.2, pages 17-18)