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La foi en action
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En témoignant de ce que le Seigneur
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Christ du cursillo

"Que votre lumière brille!
Qu'elle soit placée sur le boisseau!
Afin que tous ceux qui la voient
rendent gloire à votre Père
qui est dans les cieux."

(Mt 5, 15-16)

 

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Pape Jean-Paul II 1990"Voilà votre rôle dans l'Église: créer des noyaux de croyants qui portent le message du salut de tous côtés, en faisant valoir le poids de votre opinion non pas par l'imposition mais par la force de votre témoignage".

Jean-Paul ii, Ultreya d'Italie en 1990

Noël du Pharillon

Micheline Ruel Leduc
Communauté Marie-Reine-des-Coeurs


pharillonC’est le 16 décembre 2000 et je me retrouve au sous-sol du Sanctuaire Marie-Reine-des-Cœurs, tel que convenu avec les personnes qui constituent mon « petit groupe » ayant pris bien soin d’apporter mes fromages, pâtés de foie gras, ainsi que des pains baguettes afin de préparer avec les autres personnes ainsi que tous les bénévoles « réguliers du Pharillon » une table accueillante et bien garnie.

Nous avions convenu, dans notre « petit groupe » d’apporter  chacune un cadeau à quatre jeunes hommes du Pharillon, alors, j’avais choisi avec soin : bons bas chauds de laine, savons, chocolat, arachides, le tout dans un sac de Noël enjolivé de papiers multicolores.

En attente pour le début de la célébration eucharistique, je me demandais ce que je pouvais bien faire parmi ce groupe de tout près de (200) deux cents personnes venues elles aussi participer au Noël des Jeunes du Pharillon.

Je voyais bien, dès le début de la messe un jeune prénommé Martin qui se promenait très nerveusement de long en large sans savoir ce qui l’énervait à ce point, jusqu’au moment de la lecture de l’Épître. Là, je l’ai vu s’avancer et lire presque parfaitement, à part quelques hésitations sur les mots très difficiles parce que peu souvent utilisés. Après cette lecture, c’est un grand soupir de soulagement que j’ai entendu et vu... Il ne pensait jamais arriver à poser ce geste devant un si grand nombre de personnes.

christian beaulieuLe célébrant était l’abbé Christian Beaulieu. C’est lui qui a mis sur pied la Maison du Pharillon, endroit où on accueille les jeunes filles et garçons âgés entre 18  et 35 ans et qui vivent  des problèmes de toxicomanie ou d’alcoolisme. Ces Jeunes sont ou se sentent mal aimés, mal adaptés, et se sentent malheureusement rejetés à tous les niveaux de la société, en commençant par leur propre famille.

Leur séjour se poursuit sur quatorze semaines consécutives. Dans le premier mois, les responsables de la maison demandent aux jeunes de ne pas entrer en contact avec leur famille biologique pas plus qu’avec leurs amis intimes afin de vraiment se centrer sur ce qu’ils s’apprêtent à vivre.

Nous retournons donc à notre messe de Noël et c’est, après la lecture de l’évangile, le moment de l’homélie. C’est là que mon cœur a commencé à battre encore plus vite et plus chaudement, car Christian après avoir fait une relation avec le texte de la naissance de Jésus et de l’Amour qu’Il nous porte à tous, a parlé spécialement de ces jeunes qu’il considère comme les siens. La tendresse d’un Père biologique n’est pas plus grande que celle que porte Christian à ces Jeunes étouffés par la vie. Il les aime comme le Seigneur nous a demandé de le faire quand Il nous dit :

« Ce que tu fais à ces jeunes, c’est à Moi que tu le fais ».

Après la célébration eucharistique et la dégustation du somptueux repas, le spectacle commence.

Petit orchestre composé d’un pianiste, un guitariste et Nelson à la batterie. Tous sont pensionnaires du Pharillon.

Toute la semaine, Nelson angoissait en pensant qu’il devait s’exécuter devant un grand groupe de personnes. 

Pourtant, quand Mélanie a commencé à chanter, tous les musiciens s’exécutaient en professionnels. Quant à Mélanie, elle  n’avait rien à envier à plusieurs chanteuses de tous les continents, car son Ave Maria nous a touchées, mes compagnes et moi, jusqu’au profond du cœur. Elle a interprété deux autres chansons dont une de Ginette Reno et ce fut le même effet chez les Spectateurs. Elle était en cure de désintoxication et ne pensait jamais être capable de vivre un stress aussi grand sans avoir recours à sa boisson préférée.

drummerSon accompagnement terminé, Nelson dont je vous ai parlé plus haut a laissé ses souffrances sortir par le bout de ses baguettes et les tambours ont résonné de toute part, longuement… On pouvait ressentir nous mêmes l’émotion qui l’animait… Quand il eut terminé son solo…OVATION générale de toute la salle… Christian par son amour inconditionnel lui avait communiqué sa confiance manifestée en comptant sur lui pour participer à la musique.  Nelson s’était fait confiance à lui même et voilà, il s’était dépassé… avait vaincu le trac, à jeun... bien entendu et il venait de nous faire vivre des instants merveilleux et très intenses.

De fait, sans le connaître personnellement, comme il était du nombre des quatre jeunes pour qui je devais prier, je me sentais encore plus près et plus fière de lui. Pour continuer la soirée, Éric qui a vécu le stage au Pharillon et qui a repris le cours normal de sa vie nous a communique un TÉMOIGNAGE extraordinaire, de par son contenu et de par la fierté qu’il éprouvait à nous affirmer qu’il était  SOBRE depuis quatorze mois. Quelle réussite ! Que d’efforts il a dû faire et que de prières il a adressé au Seigneur, « parce qu’avec Christian il apprennent ou réapprennent à prier » pour en arriver là...

La Maman d’ un jeune toxicomane en cure nous a également partagé les sentiments de toutes sortes qu’elle éprouve face à ce Fils qu’elle aime de tout son cœur. Elle ne sait pas toujours comment lui manifester cet amour, sans le juger, tout en l’aidant sur le plan monétaire, sans lui donner les moyens de payer ses consommations… Quelle souffrance !  Ces Parents aussi ont besoin de notre compréhension et de nos prières…

Suite à ces témoignages, j’ai compris combien, nous les Parents avec tout ce que nous vivons et toutes les activités qui nous tirent à droite et à gauche, combien, dis-je, nous avons une grande part à prendre dans la vie de nos adolescents.  L’amour que l’on oublie de leur communiquer dans des petits détails, le sentiment d’amour que l’on éprouve pour eux mais qu’on ne leur mentionne pas, crée chez eux un vide...

Si difficile à combler… Nous ne comprenons pas toujours leur langage, alors il nous arrive de les condamner ou de les juger et c’est la roue qui tourne… eux non plus ne comprennent pas les préceptes que nous essayons de leur faire saisir ou les paroles que nous leur disons… Sans explication… Ils se sentent mal ou pas aimés et ils recherchent la chaleur de la gang qui se réchauffe soit avec de la boisson ou de la drogue.

Avant même qu’ils s’en soient rendu compte, ils sont déjà pris dans un enfer... et c’est si difficile de s’en sortir… Mais quand ils y parviennent, avec l’aide du Seigneur et les Aidants, c’est à quel prix !…

père et mère noelFace à ces jeunes et tous les autres qui leur ressemblent, je ne me sentirai plus jamais pareille… Ces jeunes Adolescents et jeunes Adultes ont besoin de chaleur humaine, de compréhension, d’un sourire, de nos prières et parfois de notre aide matérielle… Essaierons-nous de leur aider à combler ces besoins ?… C’était le but de ce texte… Cette soirée m’a beaucoup enrichie et je souhaite que ce même effet se répercute sur chacun et chacune qui me lirez.

De colores !