Merci à tous ceux qui nous envoient un témoignage!
En témoignant de ce que le Seigneur
a fait dans notre vie,
nous contribuons à faire connaître
sa présence et son action
et c'est Lui que nous louons.
"Que votre lumière brille!
Qu'elle soit placée sur le boisseau!
Afin que tous ceux qui la voient
rendent gloire à votre Père
qui est dans les cieux."
(Mt 5, 15-16)
Jean-Paul ii, Ultreya d'Italie en 1990
Alessandro, de Gênes, en Ligurie, dans le Nord de l'Italie, était à Rome pour l'ouverture des JMJ, le 14 août. L'Avenire raconte aujourd'hui comment ces JMJ ont été marquées pour lui par une douleur insoutenable: son père, sa mère, son frère aîné, Gianfranco, qui devait bientôt se marier, et deux voisins, Vittorina et son fils Luciano, handicapé, sont morts la veille du 15 août.
Alessandro a 27 ans et a "une foi de granit", dit son entourage, il pardonne. Non, Tor Vergata n'est pas un feu de paille: l'épreuve révèle la profondeur de ce que vivent les jeunes dans un tel rassemblement. Car dans un inexplicable "geste de folie", le père d'Alexandro, Armando Grasso, s'est en effet supprimé après avoir tué les siens. Alessandro n'est en vie que parce qu'il était à Rome pour accueillir les jeunes du Jubilé dans une paroisse de la capitale.
Le drame s'est déroulé dans la maison du jeune homme. Son père était estimé et engagé dans des oeuvres comme bénévole, dit L'Avvenire; sa femme était enseignante, connue et appréciée. Leurs funérailles ont été célébrées mardi dernier par l'archevêque de Gênes, le cardinal Dionigi Tettamanzi.
"Dans le vol de retour, confie le jeune homme, alors que je ne comprenais pas encore ce qui était arrivé, me sont venues à l'esprit les paroles du psaume: "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?" Je me souviens alors que, même s'il commence ainsi, c'est un psaume de joie qui se conclut sur un triomphe messianique. Mais je ne réussissais pas à continuer, j'étais enchaîné à ces premiers versets. Et puis, ces jours-ci, il me semble avoir compris que dans la souffrance profonde, Dieu n'est jamais remis en question, ni son existence, mais ce qui est mis en question, c'est la foi de l'homme. Et hier, avant de m'endormir, je pensais qu'il est difficile de devenir athée lorsqu'on a vraiment été chrétien. Lorsque la douleur est aussi forte, seul un Dieu vivant, réel - pas celui des Lumières, ni celui de Einstein - est capable de consoler. Mais je ne suis pas devenu chrétien aujourd'hui, par besoin de consolation".
Il évoque les liens profonds qui les liaient en famille, leur foi commune. Il veut garder le souvenir "des belles choses qu'ils ont faites et que personne d'autre peut-être en connaît". Il revoit cette porte de bois que son père avait faite pour la voisine et son fils handicapé. "C'est à cela, dit-il, que sert une famille unie: à faire du bien aux autres".
"Durant les JMJ", a écrit Alessandro pour la prière universelle de la messe des funérailles, "il y a en a qui ont dit que très peu de jeunes seraient vraiment déterminés à défendre les valeurs de la famille et de la vie. Je viens de perdre une famille merveilleuse et cela me semble absurde qu'il y en aient qui se réjouissent lorsque le sens de liens les plus profonds se défait. Dieu, enseigne-nous à savoir ce qui compte vraiment".
Il confie: "Je ne serais pas capable d'accepter la mort, si je ne croyais pas que cela fait partie d'un dessein plus grand. Il faut laisser les jours passer". Il pardonne.
Il ajoute encore: "Lorsque j'étais petit, j'avais la certitude que ma famille n'aurait jamais été désunie. Et comme c'est important pour un enfant de savoir que rien ne pourra séparer son père et sa mère. Ensuite, l'impondérable peut toujours arriver, l'irréparable, et à moi, c'est arrivé. Mais j'ai été élevé dans la proximité d'une fidélité vécue, et j'en ai connu la grande valeur, qui m'accompagne encore maintenant, et m'accompagnera toujours. Ce n'est pas vrai que tout est relatif, ce n'est pas vrai qu'il n'y a rien de certain!"