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José Gilberto naquit le 14 mars 1932, au Brésil et sera ordonné prêtre à l’âge de 26 ans, le 20 décembre 1958, dans la chapelle du Séminaire du diocèse de Botucatu. Dès ses premières années de sacerdoce, il cumulera les postes de curé de la Cathédrale, de vicaire épiscopal et de professeur au Séminaire.
L’histoire raconte que durant son séjour comme curé de la Cathédrale, il avait décidé d’ouvrir un restaurant en face de l’église dans le but de servir à la fois aux rencontres sociales des paroissiens et comme une source de finances pour l’église. Ceux qui le connaissait bien, disaient que José Gilberto avait toujours eu la vocation de « chef », et sa mère, comme toute bonne italienne, avait le don pour apprêter les tables. Aussi, après la table de l’Eucharistie, José Gilberto continuait à servir la communauté à la table du restaurant…
Sa rencontre avec le Mouvement des Cursillos s’est opérée en 1967. Et voici comment. Un prêtre raconta à l’évêque de Botucatu une expérience pastorale extraordinaire qui avait eu lieu dans un autre diocèse avec tellement de bons résultats qu’il suggérait à l’évêque d’envoyer un de ses prêtres pour s’informer davantage et voir la possibilité d’apporter cette nouvelle formule à Botucatu… Et l’évêque désigna José Gilberto pour cette mission… qui ne se terminera qu’avec son décès, 56 ans plus tard.
Invité à participer au Cursillo no 54, pour hommes, à Sâo Paulo, en septembre 1967, il accepte et reconnaît immédiatement que « le Seigneur a bien fait son devoir ! » Voici un extrait de son entrevue donnée dans la revue du Mouvement : Alavanca, en 2018 :
«Il est inutile d’insister longuement sur le véritable enchantement provoqué durant les trois jours du Cursillo, en constatant spécialement le retour de tant d’enfants prodigues dans les bras du Père. Je me rappelle encore, chaque fois que cette Clausura me revient à la mémoire, mon témoignage enthousiaste, dans l’auditorium du Collège, debout devant un Christ crucifié, je m’étais ouvert le cœur dans une déclaration d’amour envers l’Église. J’ai alors renouvelé mon engagement sacerdotal. Et au retour, ce qui m’a frappé, c’est que je ne ressentais aucune fatigue, malgré le programme super surchargé du Cursillo et le long voyage de retour à Botucatu ! Je voyageais débordant de la joie et de l’enthousiasme de celui qui a redécouvert le chemin à la suite de Jésus».
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Enthousiasmé par son expérience du Cursillo, le P. José Gilberto, dès l’année 1968, s’engage à introduire le Mouvement dans son diocèse, avec l’aide de deux diocèses voisins. Mais auparavant, pour connaître à fond le MC, il n’hésite pas à s’inscrire à l’École des Dirigeants de Sâo Paulo à 260 km, une fois la semaine !
Il partait de Botucatu à 17h pour arriver à 20h au Collège du Christ-Roi, où se donnait l’enseignement jusqu’à 23h. Et il revenait à Botucatu pour dormir un peu et être prêt pour sa messe à 6h du matin !
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En mai 1972, il participe à la troisième Rencontre Interaméricaine du MC, à Itaici. Peu après, l’Animateur spirituel du Secrétariat National du Mouvement au Brésil, l’invitera à l’accompagner dans sa tâche qui est énorme : le Brésil est le plus grand pays du monde où le MC existe.
Il compte environ 225 Secrétariats diocésains, avec un nombre de trois millions et demi de cursillistes. Pour visiter tous les Secrétariats, l’A.S. national doit utiliser l’avion…
Deux ans plus tard, en 1974, José Gilberto est élu A.S. national, tâche qu’il va assumer sans répit durant 30 ans…
De plus, il animera durant ces années, plus de 200 Cursillos diocésains, et participera inlassablement à tous les Congrès régionaux, nationaux ou mondiaux du Mouvement… Finalement, en 2012, il sera désigné comme A.S. national émérite du Brésil.
Son œuvre la plus connue, c’est la publication de sa « Lettre Mensuelle », publiée régulièrement, non seulement pour le Brésil, mais aussi, en espagnol, pour les autres Secrétariats d’Amérique du Sud et d’Espagne, et (jusqu’au Secrétariat du MCFC, lorsqu’il était occupé par le P. Loyola Gagné).
Son immense connaissance du Mouvement, acquise à tous les niveaux, s’est traduite par une franche attitude ouverte à l’action de l’Esprit Saint, tout en étant adaptée aux orientations du Magistère ecclésiastique pour se réviser constamment et prendre les décisions courageuses pour l’aggiornamento des trois phases du Mouvement. À ce sujet, son travail au niveau international l’a obligé, parfois, à affronter certains courants conservateurs ou traditionnalistes qui ont conduit certains milieux à confondre l’authentique charisme originel du Mouvement, avec des pratiques qui ont conduit les cursillistes malheureusement à ignorer l’évangélisation des milieux.
En effet, bien qu’essentielle, la simple amitié entre les personnes qui ont fait le Cursillo n’est pas suffisante pour construire la justice, la fraternité et le pardon autour de nous. En ce sens, le P. Beraldo insistait à temps et à contre-temps pour que chaque chrétien et chaque communauté apprenne à discerner quel était le chemin que le Seigneur leur demandait. Si tous les chrétiens sont appelés à répondre à cet appel, a fortiori, les cursillistes : « Ils doivent sortir de leur commodité et s’efforcer de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de l’Évangile» (Cf Evangelii Gaudium, 20).
D’où l’absolue nécessité que le Mouvement promeuve de toutes ses forces la formation intégrale des laïcs, après leur Cursillo, afin qu’ils puissent devenir d’authentiques disciples de Jésus et de vaillants propagateurs de son Évangile, tel que le souhaite le Pape François lorsqu’il souhaite une « Église en sortie ». Or, cette formation est la tâche primordiale du postcursillo.
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L’âge et la santé du Père n’ont jamais fait obstacle à son zèle apostolique et à son amour pour le Mouvement, et comme il l’a avoué lui-même, « il priait tous les jours afin que le MC ne s’écarte jamais de son charisme originel, qui a été inspiré par l’Esprit Saint lui-même, mais qu’il sache en même temps, le mettre à jour en accord avec les orientations pastorales du Magistère ».
Il décéda dans sa résidence, jeudi, le 19 janvier 2023.
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Le corps du Père José Gilberto Beraldo a été inhumé au cimetière Santíssimo Sacramento – Sao Paulo
Fondé en 1899 par le comte José Vicente de Azevedo, le cimetière Santíssimo Sacramento est actuellement géré par la Confrérie de São Pedro dos Clérigos, servant de lieu de sépulture aux membres de l'Église catholique.
Considéré comme l'une des plus petites nécropoles de São Paulo, le Santíssimo Sacramento se trouve à proximité d'autres cimetières de la région et dans un quartier privilégié de la ville.
Le lieu se distingue par sa chapelle et les sculptures disposées sur les pierres tombales à l'entrée, qui ont été sculptées par de grands artistes.
Merci, Père, pour nous avoir enseigné, par ta parole et ta vie, que la stratégie du Cursillo pour atteindre sa finalité, consiste à être fidèle à sa méthode, à savoir:
1) au Précursillo, en sélectionnant les milieux qui doivent être évangélisés
2) au Cursillo, en proclamant par le Kérygme la Bonne Nouvelle pour susciter chez les candidats une véritable conversion et un nouveau choix de vie et ne pas se contenter d’une simple réaction émotionnelle
3) enfin et surtout, au postcursillo, en recherchant la formation intégrale du candidat pour parfaire sa vocation missionnaire.
Merci, Père, pour nous avoir fait prendre conscience que nous avons un défi, chaque jour plus urgent : répondre à l’appel du Pape François, à sortir de nos commodités, de notre installation dans ce que nous avons toujours fait jusqu’ici, et que nous écoutions enfin les cris du Pape :
a) Ne nous laissons pas voler notre élan missionnaire;
b) Ne nous laissons pas voler notre joie évangélique;
c) Ne nous laissons pas voler notre espérance;
d) Ne nous laissons pas voler la communauté;
e) Ne nous laissons pas voler l’Évangile;
f) Ne nous laissons pas voler l’idéal de l’amour fraternel;
g) Ne nous laissons pas voler la force missionnaire » (Cf E.G. 80-109).
Au contraire, allons tous ensemble, nous mettre à la tâche spécifique de notre Mouvement, « semer l’Évangile dans tous nos milieux !» Si on ne le fait pas, on n’a pas le droit au titre de « cursilliste ».
Merci, Père, pour nous inviter fortement dans le MC, par l’exemple de toute ta vie, à savoir faire face au défi que doit affronter de nos jours, l’Église universelle, soit : Apporter « la Bonne Nouvelle de Jésus à un monde qui ne croit plus », comme le disait déjà le Pape Jean-Paul II.
Nous ne sommes plus dans une simple époque de changements mais bien plutôt dans un changement d’époque, ce qui est beaucoup plus exigeant pour nous les chrétiens.
De Colores !