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Théophanius-Léo (Adolphe Chatillon) est né le 31 octobre 1871 à Nicolet.
Il est le fils de Octave Hardy-Chatillon, professeur de musique au séminaire de Nicolet;
il compose des mélodies et dirige des chorales et des fanfares.
Sa mère, Lama Alexandre est décédée en 1880, Adolphe n'avait que 9 ans.
Ses parents sont des chrétiens engagés, actifs dans la Saint-Vincent-de-Paul et la Confrérie du Rosaire.
Adolphe est le cinquième de cette famille de neuf enfants, dont quatre meurent en bas âge. Deux de ses frères deviendront prêtres.
À treize ans, le 26 juillet 1887, il entre au juvénat des Frères des Écoles Chrétiennes (F.E.C.) à Montréal.
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Les F.E.C. sont une communauté fondée en France en 1682 par Jean-Baptiste de La Salle. Celui-ci fut un grand innovateur en pédagogie et aussi un pionnier dans l’Église en fondant la première congrégation laïque masculine, complètement dédiée à l’éducation.
Saint Jean-Baptiste de La Salle fut canonisé en 1900 et déclaré patron des éducateurs chrétiens en 1950.
Les frères s’établirent à Montréal en 1837.
Cinquante ans plus tard,
Adolphe devient novice. Il prend le nom de Frère Théophanius-Léo et fait sa profession perpétuelle en 1900.
À partir de 1890, Adolphe commence sa vocation et sa carrière d’enseignant dans les écoles de Saint-Jean-d’Iberville, de Saint-Jean-Baptiste de Québec, du petit noviciat de Montréal.
En 1902, il séjourne trois mois en France pour un temps de ressourcement et de formation.
Deux ans plus tard, il est nommé directeur d’école à l’Académie Piché de Lachine;
puis, en 1907, à l’école Sainte-Cunégonde de Montréal.
Mais la maladie l’oblige à interrompre ses activités.
En 1908, il reprend son travail, mais comme formateur au noviciat.
À partir de 1912, il exerce diverses responsabilités de formation chez les Frères des Écoles chrétiennes.
Son grand souci est de former des catéchètes qui sont centrés sur Jésus Christ dans leur vie personnelle et dans leur service éducatif.
Il met en lumière l’eucharistie et les sacrements, l’histoire de l’Église et la vie des saints.
En 1923, il est nommé Visiteur général, chargé de superviser toutes les maisons de formation de la communauté au Canada et aux États-Unis.
Son rôle s'étend en France et en Belgique.
Cela exige de lui de nombreux voyages, ce dont il ne raffole pas.
Dans les 35 centres visités, il doit faire preuve à la fois de respect des institutions, des responsables locaux, d’interpellation et de mise au défi, là où c’est nécessaire.
Dans ce rôle délicat, il fait preuve de discernement et de doigté.
Ses qualités religieuses et professionnelles lui gagnent la confiance de toute sa congrégation.
En 1926, il se rend à Rome pour la première béatification d’un Frère de sa communauté,
le Frère Salomon.
Mais en 1928, les signes de sa maladie, un cancer de l’intestin, commencent à se manifester.
Délégué au chapitre général de Belgique, il doit être hospitalisé et opéré à Paris.
Adolphe rentre finalement au pays en mars 1929 et décède à Laval-des-Rapides,
le 28 avril 1929, à l'âge de cinquante-sept ans.
Parmi les traits qui caractérisaient Adolphe et favorisaient sa vocation d’éducateur,
ses contemporains ont souligné : le respect, l’affabilité, la formation permanente.
Toute sa vie, il a continué d’apprendre.
Sa devise exprimait bien sa vision positive de l’éducation:
«Rendre heureux, pour rendre meilleurs.»
La reconnaissance de ses vertus de constance dans la foi, d’espérance
et de charité a été annoncée par un décret émis à Rome le 2 avril 2011.
Le pape Benoît XVI le déclare
VÉNÉRABLE.
Son corps repose dans l’église
Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle, à Montréal.