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La foi en action
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Un modèle de foi en action

Prophètes de notre temps !

...tantôt de grands noms
connus mondialement,

tantôt des témoins
qui rayonnent
dans un milieu donné.

Chacun à sa manière
nous interpelle
comme un reflet du Christ.
Lavement des pieds
Chacun nous invite à répondre
à l'amour que Dieu nous porte
en nous mettant
au service des autres.


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Émilie Gamelin

Émilie Gamelin
1800-1851
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- Consolatrice des pauvres

- Fondatrice de la communauté
"Les soeurs de la Providence"

- Béatifiée le 7 octobre 2001
par le pape Jean-Paul II

- Fête liturgique: 23 septembre

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«Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes,
si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien.»
(1 Cor. 13,2)

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Brève biographie d'Émilie Gamelin

Marie-Émilie-Eugène Tavernier est née à Montréal le 19 février 1800.
Elle est la fille d’Antoine Tavernier d'ascendance d'Amiens en Picardie décédé en 1804.
Antoine est fils de Julien Tavernier qui vint au Canada avec le grade de sergent d'infanterie dans le régiment du chevalier de la Corne.
Marie-Josephte Maurice est la mère d'Émilie, elle est décédée en 1804, elle est d'ascendance normande.
Elle est la cadette d'une famille de de 15 enfants dont 6 seulement
parviendront à l’âge adulte.

Antoine Tavernier s'est installé sur une terre louée aux religieuses de Saint-Joseph appelée: « Fief Providence » située avenue Mont-Royal à Montréal.
Ayant de la misère à joindre les deux bouts, Antoine pratiquait d’autres métiers dont ceux de : voiturier, tanneur, charpentier et journalier.
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Toute jeune, Émilie admire sa mère qui malgré leur pauvreté ne laisse jamais un mendiant frappé à leur porte sans lui venir en aide.

À quatre ans, au décès de sa mère et de son père, elle est confiée à sa tante paternelle Marie-Anne Tavernier qui est mariée à Joseph Perrault qui sont parents de quatre enfants dont les deux derniers Agathe et Joseph restaient encore à la maison.
Sa tante, par la suite devient veuve et jouit d’un patrimoine confortable.
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Émilie GamelinÉmilie a vécu toute son enfance sur la rue Saint-Vincent à Montréal.
Elle fait des études au pensionnat des Sœurs de la Congrégation Notre-Dame et reçoit une éducation au-dessus de la moyenne.

À dix-huit ans, elle tient la maison de son frère François
devenu veuf. Celui-ci est propriétaire d'une auberge où il y a
une salle réservée pour le service de repas donnés gratuitement aux pauvres.
Émilie accueille donc avec compassion les pauvres qui s’y présentent et cela a duré le temps que François se remarie en 1819.

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Par la suite, Émilie habitera chez sa cousine Agathe Perrault à Québec qui a plusieurs enfants afin de l’aider bénévolement.

En 1822, elle fait un retour à Montréal et assiste sa tante Marie-Anne qui est malade
et qui décédera en avril.


Mariage - décès - nouveau départ

À 23 ans, le 4 juin 1823, Émilie Tavernier se marie à Jean-Baptiste Gamelin, le nouveau voisin de son frère François.
Jean-Baptiste a 50 ans, est célibataire et un bourgeois respectable.

Il était d'abord maître cordonnier et par la suite, il est devenu pommiculteur de Montréal
et fabriquait du cidre de pomme.

Émilie et Jean-Baptiste avaient en commun non seulement l’épreuve de la solitude, mais surtout une forte piété et l’amour des pauvres.

Jean-Baptiste était un homme pieux et généreux pour les pauvres et demeurait dans l'élégant faubourg Saint-Antoine.
Après leur mariage, ils ont même accueilli dans leur demeure une pauvre femme
et son enfant muet Dodais.

Émilie et Jean-Baptiste auront trois enfants, les deux premiers décéderont trois mois
après leurs naissances.

Le 1er cotobre 1827, après quatre ans de mariage, Jean-Baptiste décède.
L'année suivante, le 29 juillet 1828, Toussaint, son troisième enfant décède aussi.

Émilie se retrouve donc seule à 27 ans .
Elle hérite des biens légués par son mari.
Elle aurait bien pu refaire sa vie, les prétendants ne manquaient pas.

Émilie est très dévote et est en relation avec un directeur spirituel du nom de Jean-Baptiste Bréguier dit Saint-Pierre.

Elle s’intéresse aux œuvres de charité et fournit de grands efforts de dévouement
au sein de ces organismes.

En 1827, Émilie adhère à la Confrérie du bien public, ayant pour but de trouver du travail à un grand nombre de chômeurs.

Elle milite également dans l’association des dames de la charité, fondée pour venir en aide aux victimes de la pauvreté et de la misère alors très répandues à Montréal.

L'année suivante, Mme Gamelin fait parti de la confrérie de la Sainte-Famille dont le but est la recherche spirituelle de ses membres et l'action apostolique.
En 1829, elle donne un coup de main à l'oeuvre de Mme Huguet-Latour qui a fondé l'Institut charitable pour les filles repenties.

Au cours des ses multiples visites à domicile, Mme Gamelin compatit avec la détresse physique et morale des femmes âgées, des malades ou infirmes dépourvues de toutes ressources humaines.

Elle ne peut pas demeurer inactive car elle réalise que les besoins dépassent de beaucoup les ressources à Montréal.


Elle vend ses biens et devient la consolatrice des pauvres

Conseillée par Mgr. Jean-Jacques Lartigues et de son directeur spirituel, la jeune veuve vend une partie de ses immeubles pour subvenir aux besoins des pauvres en aumônes
et en œuvres de charité.

Émilie habitera chez sa cousine pour être plus près de son refuge et des pauvres.

Le 4 mars 1830, avec l’aide du curé Claude Fay, elle ouvre un premier refuge au coin
des rues St-Laurent et Ste-Catherine et ce refuge devient très vite trop étroit.

L'année suivante, elle loue un second logement au coin de Saint-Philippe et Ste-Catherine dont elle prend la direction et co-habitera avec 15 pensionnaires.
L'oeuvre de la Providence commence alors à prendre forme.

Une troisième maison, située coin St-Hubert et Ste-Catherine, lui est offerte par Antoine-Olivier Berthelet dite la « Maison jaune » qui portera plus tard le nom de
« Maison de la Providence ».
Elle achète, à même ses fonds, le terrain adjacent qui permet d’avoir accès à un puits et à des arbres fruitiers.

La maison située près de l’évêché est visitée par des prêtres. Elle pourra abriter jusqu’à 32 femmes et sera également le berceau de la future communauté religieuse.

La vie en groupe des femmes qu’elle protège n’est pas de tout repos et Émilie fait tout son possible pour que l’harmonie règne.
Celles qui le peuvent aident à gagner le pain quotidien par leurs travaux ou en quêtant. Émilie, pour sa part, frappe aux portes des mieux nantis ou à l’hôtel de ville.

Mme Gamelin crée une société de neuf dames patronnesses sous le vocable de
« Dames de la Charité ».

De 1832 è 1834, se déclare une épidémie de choléra à Montréal et Mme Gamelin se rend auprès des malades et tente de les réconforter.

De 1837 à 1839, c’est la rébellion et beaucoup de personnes sont emprisonnées comme prisonniers politiques à la prison « Au Pied du Courant ».
Les prisonniers attrapent la fièvre typhoïde.

Émilie Gamelin s’empresse de visiter les nombreux détenus pour leur apporter un peu de réconfort et les soigner.

En 1840, Mgr Ignace Bourget désire consolider l’œuvre de Madame Gamelin et fait des démarches pour faire immigrer de France des sœurs « Filles de la charité de Saint-Vincent-de-Paul" .

Le 18 septembre 1841, la loi accorde à l’œuvre d’Émilie Gamelin une incorporation civile sous le vocable « Corporation de l’Asile des femmes âgées et infirmes de Montréal ».

Devant les délais migratoires des sœurs d’Europe Mgr Bourget et Jean-Charles Prince décident de fonder une nouvelle congrégation religieuse canadienne.

Le 24 mars 1843, on apprend que les Sœurs de la Charité qu’on attendait d’une semaine à l’autre se désistent.

Fondation d'une communauté religieuse


Émilie GamelinAprès le désistement des Soeurs de France, Mgr Bourget réunit immédiatement sept jeunes filles qui avaient déjà manifesté le désir de consacrer leur vie avec les religieuses françaises qui se sont désistées et il fonde la communauté des Sœurs de la Providence.
Au cœur de leur engagement, les sept jeunes filles demandent à se consacrer au service des pauvres et des infirmes.
Mme Gamelin ne faisait pas parti des sept mais agira comme supérieure.
La prise d’habit eut lieu le 25 mars 1843.
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Une novice ayant quitté quatre mois plus tard, Émilie prendra sa place.
Avant de l’admettre, l’évêque, Mgr Bourget, lui demande
de visiter soeur Elizabeth Ann Bayley Seton, à New-York, canonisée en 1975, qui est la fondatrice des Soeurs de la charité de Saint-Vincent-de-Paul.
Mme Gamelin est donc allée y recueillir les constitutions et voir comment vit cette communauté. 
Émilie est revenue avec une copie de la règle de saint Vincent de Paul.
Le 8 octobre 1843, madame Gamelin revêtit l’habit religieux au grand étonnement de sa famille qui n’en avait pas été prévenue.
Désormais Mme Gamelin deviendra Mère Gamelin.
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Le 29 mars 1844, le statut canonique est accordée aux Filles de la charité, connues par la suite sous le nom de (Soeurs de la charité de la Providence) ou Soeurs de la Providence.

Le lendemain, Mère Gamelin est élue supérieure de l'Institut des Soeurs de la charité de la Providence.
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Émilie GamelinÉmilie GamelinÉmilie Gamelin

L'institut ne tarde pas à se développer sous la direction de Mère Gamelin:


- En 1844, accueil des orphelines et des dames pensionnaires âgées ou infirmes.
La même année eut lieu l'ouverture d'un bureau de placement pour les personnes en recherche de travail domestique et l'ouverture d'une maison pour les prêtres âgés.

- En 1846, eut lieu l'ouverture de 2 maisons à Montréal, à la ferme St-Isidore
à Longue-Pointe et une maison à Laprairie.

- En 1847, on porte secours aux victimes de l'épidémie de typhus et on prend en charge l'hospice Saint-Jérôme-Émilien, maison destinée pour les enfants irlandais morts du typhus.

- En 1849, c'est l'ouverture d'un lazaret pour venir en aide aux victimes du choléra et la même année les soeurs de Mère Gamelin ouvrent un couvent à Ste-Élizabeth.

- En 1850, Mère Gamelin fonde un autre couvent à Sorel.


- En 1851, a lieu l'ouverture de "l’institution des Sourdes-Muettes"
à Longue-Pointe toujours sous la direction de Mère Gamelin, ce fut le dernier fleuron de sa couronne.
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Émilie GamelinMère Gamelin après avoir réglé les affaires de l'asile de la Providence est épuisée.

Cette même année une autre épidémie de choléra sévit à Montréal et Mère Gamelin en est victime et elle décède
le 23 septembre 1851.

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Émilie GamelinÀ sa mort, l'institut des Soeurs de la charité de la Providence comptait :
- 51 soeurs - 19 novices - 5 postulantes
- 7 maisons où sont hébergés 110 femmes pauvres et âgées
- 95 orphelins,
- 6 prêtres infirmes - 16 dames pensionnaires
et 700 jeunes élèves.

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Émilie GamelinÉmilie GamelinMontréal honore depuis quelques années le nom d'Émilie Gamelin.
Le square Berri a été rebaptisé la" Place Émilie-Gamelin" (1995).

Elle est située entre les rues Berri et Saint-Hubert et fait face
à la rue Sainte-Catherine occupant l'ancien emplacement de l'Asile de la Providence (détruit en 1963).

Une statue à son effigie, sculptée par l’artiste Raoul Hunter, orne la sortie de la rue Sainte-Catherine au métro Berri-UQAM depuis l'an 2000.

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Le 7 octobre 2001, Mère Gamelin est déclarée bienheureuse

Émilie GamelinSuite à des recherches historiques débutant en 1960,
un dossier pour la canonisation d'Émilie Tavernier-Gamelin est mis de l'avant.

Le 31 mai 1981, la cause d'Émilie Gamelin est introduite dans l'archidiocèse de Montréal.

En 1983 un tribunal diocésain entendait les témoins et soumettait au Vatican les documents.
Le pape Jean-Paul II proclamait l'héroïcité d'Émilie Gamelin.

Mère Émilie Gamelin est déclarée bienheureuse
le 7 octobre 2001, par le pape Jean-Paul II.


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Source:
Dictionnaire biographique du Canada
- Soeurs de la Providence
- Wikipédia
- Site CRC, église du Canada
- Site web du diocèse de Montréal
- Site agora.qc.ca
- Photos sur le web.
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Recherche et conception: Réjean Vigneux
Révision: Marielle Lefebvre

Mise à jour: 05-2016