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La foi en action
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Un modèle de foi en action

Prophètes de notre temps !

...tantôt de grands noms
connus mondialement,

tantôt des témoins
qui rayonnent
dans un milieu donné.

Chacun à sa manière
nous interpelle
comme un reflet du Christ.
Lavement des pieds
Chacun nous invite à répondre
à l'amour que Dieu nous porte
en nous mettant
au service des autres.


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Cardinal Paul-Émile LégerCardinal Paul-Émile
Léger
1904 - 1991

Prêtre et missionnaire
dans l'âme

D'abord conservateur avec Pie XII
et
devenu progressiste avec Vatican II

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"La dignité est un droit inaliénable pour tout être humain,
quelle que soit sa condition".
Paul-Émile Léger, cardinal

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Brève biographie de Paul-Émile Léger


Paul Émile Léger est né le 26 avril 1904
à Salaberry-de-Valleyfield.

Il avait moins d’un an, lorsque ses parents se sont installés à Saint-Anicet, petit village qui compte aujourd'hui plus de 2500 habitants
qui est situé à une centaine de kilomètres de Montréal.
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Les parents de Paul-Émile se sont mariés le 6 novembre 1901
à St-Anicet et eurent deux fils.
Paul-Émile est le fils d’Ernest Léger né le 21 novembre 1876
à Valleyfield et décédé le 21 novembre 1957 à Montréal.
Ernest était marchand et propriétaire du magasin général de Saint-Anicet et par la suite celui de St-Polycarpe.
Alda Beauvais, mère de Paul-Émile, est née le 14 septembre 1879 et décédée le 11 août 1957 à Montréal.
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Jules, le frère cadet de Paul-Émile, est né le 4 avril 1913 à
St-Anicet et décédé le 22 novembre 1980 à Ottawa à l’âge de 67 ans. Sa carrière a débuté comme journaliste au quotidien
" Le Droit d’Ottawa" et par la suite, il a enseigné à l’Université d’Ottawa. En 1940, il devient diplomate et occupe des postes comme ambassadeur du Canada dans différents pays et devient sous-secrétaire d’État en 1969.
De 1974 à 1979, Jules Léger occupe le poste du vignt-et-unième gouverneur général du Canada.
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Paul-Émile a vécu son enfance à Saint-Anicet, petit village bilingue situé sur le bord du lac Saint-François au sud-ouest de Montréal. Il fut enfant unique durant neuf ans.

Son père avait un cours commercial comme bagage pédago-gique.
Ernest avait une passion pour la poésie et récitait des poèmes de François Coppée, poète et dramaturge français.
Sa mère était une bonne musicienne.
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Le magasin était le lieu de rencontre où les villageois se rassemblaient le soir, après le souper. Paul-Émile se plaisait à assister à leurs débats qui abordaient la plupart du temps la politique soit en français ou en anglais.

Sa grand-mère, Césarine Beauvais, tentait de lui donner une belle éducation religieuse en l'initiant à la religion et à la prière.
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Paul-Émile a fait ses études primaires à Saint-Anicet et vivant dans un milieu bilingue, il fut initié très jeune à la langue anglaise.
Il agissait comme servant de messe en compagnie de son frère Jules.

À l'âge de 12 ans, il quitte pour la première fois la maison pour entreprendre des études classiques dans le meilleur collège
de l'époque notamment le Séminaire Sainte-Thérèse à Blainville.
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Durant l’hiver 1919-20, il doit quitter le collège suite à une maladie.
Il en est profondément humilié et il tombe dans une grande déprime.

Durant quatre ans, il travaillera à Lancaster en Ontario à divers emplois :
mécanicien, cheminot et boucher.
A Lancaster, le soir de Noël 1920, après avoir communié lors de la Messe de Minuit,
il entend une voix intérieure lui dire : "Tu seras prêtre".
À partir de ce moment-là, il commence à rêver au jour où il réalisera son rève, devenir prêtre.

En 1925, il retourne chez ses parents qui habitent dorénavant à Saint-Polycarpe où son père exploite à nouveau un magasin général. Ses parents durent déménager étant expropriés vu la construction d'un chemin de fer.

Parcours de 1925 à 1950

De 1925 à 1929, suite à un court séjour de quelques mois chez les Jésuites, au noviciat de Sault-au-Récollet de Montréal, on le considère trop émotif pour poursuivre dans cet ordre.

Il termine donc ses études au Grand Séminaire de Montréal.

À 25 ans, il obtient une licence en théologie.
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Paul-Émile est ordonné prêtre le 25 mai 1929 par Mgr Gauthier.

Il rejoint les 4000 prêtres du Québec d'alors.
Il est incardiné au diocèse de Valleyfield.

En septembre de la même année, il joint la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice où il fera un court séjour à la paroisse Notre-Dame de Montréal.

Par la suite il est envoyé à Issy-les-Moulineaux, près de Paris, à "La Solitude" pour compléter son noviciat et apprendre à connaître les fondements de la spiritualité, de l’histoire et de la pédagogie sulpicienne.

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Étant parfait bilingue, Paul-Émile est retenu pour l’encadrement d’une cinquantaine de séminaristes de langue anglaise et devint leur directeur spirituel en même temps qu’il poursuit une année d’études canoniques à l’Institut catholique de Paris.

En 1931, il obtient une licence en droit canonique et devient professeur de théologie et
est nommé professeur de droit canonique au séminaire Saint-Sulpice de Paris.

À l’âge de 28 ans, il devient assistant maître à "La Solitude" tout en conservant sa tâche d’enseignant.

À l’été 1933, il obtient la permission de visiter ses parents au Canada durant la période des vacances estivales.

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De retour au Canada, après avoir visité ses parents, il est convoqué chez son supérieur canadien, Roméo Neveu. Ce dernier demande à monsieur Léger d’aller en mission
à Fukuoka au Japon pour assurer la formation d’un clergé autochtone.
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Le 17 septembre 1933, à 29 ans, il quitte Montréal en compagnie de 48 missionnaires du Québec pour l’Orient.

Il n’a que quatre années de prêtrise comme expérience.
Paul-Émile Léger et son confrère Charles Prévost sont les premiers sulpiciens canadiens au Japon où quelques milliers de catholiques sont perdus parmi des millions de gens.

Paul-Émile occupe d'abord une partie de son temps
à maîtriser la langue locale.
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Jusqu’en 1939, grâce à sa rapide maîtrise de la langue japonaise, il fera de la pastorale et enseignera la philosophie et l'apologétique à l'Institut Pie XI.
Il fondera un séminaire à Fukuoka.


De retour au Canada à cause de la guerre, il enseigna au séminaire la philosophie et l'apologétique.

Lors d'un voyage à Rome avec son frère Jules, il est fut reçu en audience par le pape
Pie XII.
S'étant agenouillé dans l'enceinte de la basilique St-Pierre, une seconde fois il entend une voix et reconnaît que c'est la même voix qu'à Lancaster. Celle-ci lui disait :
"Tu seras évêque" .

En 1939, il est nommé vicaire général de Mgr Langlois au diocèse de Valleyfield tout en assumant la cure de la cathédrale et en 1942 il est nommé prélat domestique.
Il tentera alors d'aider les grévistes de la compagnie "Montréal cotton" mais ce ne fut pas une grande réussite.

Le 23 avril 1947, Paul-Émile Léger devient recteur du Collège Pontifical Canadien qui accueille les prêtres canadiens et quelques prêtres candidats sulpiciens qui font des études dans les universités romaines. De plus, il reçoit des canadiens qui auront des obédiences avec le pape. Il développa une belle amitié avec le pape Pie XII.

En 1948, constatant la dévastation de l’Europe de l’après-guerre, il fonde sa première œuvre, "La Croix d’or". Grâce à ses interventions, des bateaux entiers de vivres et de biens divers offerts par les Canadiens parviennent aux enfants italiens, français et allemands. Cette initiative lui permet d'explorer les coulisses, favorisant les relations entre le Saint-Siège et les évêques de la province, le clergé, les fidèles canadiens qui accourent à Rome et aussi avec les membres du gouvernement qui veulent y avoir accès. Il a une relation particulière avec le pape Pie XII et est au courant de la démission de l'archevêque de Montréal.

Archevêque de Montréal


En 1950, la situation à Montréal était donc devenue tendue à cause du départ inattendu de leur évêque Mgr Joseph Charbonneau.
Cet évêque était près des jeunes.
C'est lui qui fonda l'Oeuvre des vocations.
Il portait un intérêt particulier à la formation des maîtres, à la famille, aux petits et aux pauvres.
C’est lors de la célèbre grève de l’amiante (1949) qu’il manifesta le mieux son attachement pour les travailleurs.
Sa démission surprise demandée par le Vatican en 1950 met fin prématurément à l’épiscopat de ce pasteur très aimé de ses prêtres et de ses fidèles.

Son remplaçant devra performer pour le faire oublier et Paul-Émile Léger le sait.
Avant d'être sacré évêque, Mgr Georges Courchesne lui avait écrit une lettre sur laquelle il lui conseillait d'être vraiment présent dans les médias et plus spécialement à la radio pour se faire connaître et aimer étant donné qu'il prenait le siège d'un prélat très apprécié.
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Le 27 mars 1950, Paul-Émile Léger est nommé archevêque de Montréal.
Il fut sacré le 26 avril dans la basilique romaine de Ste-Marie-des-Anges par le cardinal Piazza, secrétaire de la S.C. Consistoriale, assisté de Mgr Roy, archevêque de Québec, et de Mgr Weber, évêque de Strasbourg.

Il prend possession de son siège le 17 mai, alors qu'il y avait plus d'un million de catholiques dans le diocèse de Montréal.

La lutte contre la pauvreté et la maladie devient son champ de bataille de prédilection.
Il devient l'initiateur de plusieurs réalisations à caractère social dans la région métropolitaine.

Dès le début de son épiscopat, les préoccupations sociales de Mgr Léger s'affirment
et ses interventions publiques sont nombreuses, audacieuses et concrètes.
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Le chapelet en famille est un des premiers gestes concrets de Mgr Léger.

Il obtient dès l'automne 1950, quinze minutes de temps d'antenne à la station CKAC à tous les jours à 19 heures.

Il voulait donner une impulsion unique du culte marial.

Cette pratique mariale se prolongera jusqu'en 1970 et a marqué la pratique religieuse de presque tous les catholiques canadiens-français du pays.
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Dès 1950, Mgr Léger est devenu un allié indéfectible de l'oeuvre de la "Mère Yvonne" devenue le Chaînon. Il leur rendait visite régulièrement et apportait réconfort et aide.

Le 12 janvier 1953, il a rendu ses lettres de noblesse au Chaînon face à l'Église par le décret d'approbation canonique et est devenu un allié indéfectible du Chaînon.
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En 1951, Mgr Léger fonde "Le foyer de charité". Il confiera la direction à l'abbé Ovila Bélanger. Cette oeuvre sera principalement dédiée aux handicapés.

En mai, la même année, il met sur pieds des cours de Bible qui deviendront une commissioin diocésaine d'oecuménisme puis un Centre canadien d'oecuménisme en 1963.
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Le 29 novembre 1952, Il est nommé cardinal par le pape Pie XII et devient le premier évêque de Montréal à être nommé cardinal.

Le 9 décembre de l'année suivante, le cardinal Léger mettra sur pied un Synode diocésain. Il en résultera une création des Offices du clergé, nouveaux rouages de la curie diocésaine.

La même année soit en 1953, il fonde "La Grande corvée de Montréal" et initie la construction de l'hôpital Saint-Charles-Boromée destiné à accueillir les malades.

Cette corvée faisait appel au bénévolat des gens de métiers, les électriciens, les menuisiers, les plombiers et la population était invitée à les aider financièrement.
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Autres fondations du Cardinal:
- l'Institut Dominique Savio pour garçons en difficulté.
- l'institut Maria-Goretti pour la protection des jeunes filles.
- L'accueil Rosalie Jetté pour les filles-mères.
- La porte du ciel qui accueille les déshérités.
Le Cardinal fut présent à plusieurs autres oeuvres.

Les oeuvres du Cardinal sont toujours vivantes depuis plus de 65 ans et se sont regroupées en "L'oeuvre Léger". Cette oeuvre est visionnaire en matière de développement international. Cet organisme lutte contre la pauvreté au Québec et
travaille en développement international, appuyant des initiatives en faveur de la dignité de l’inclusion sociale des personnes vulnérables et marginalisées.
À ce jour, plus de 25 millions de personnes ont été appuyées par
"L'oeuvre Léger".

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C'est au cours des années 60 que la baisse de la pratique religieuse et du nombre de vocations se précisent. C'est une situation inquiétante pour le cardinal.
Juste avant d'entrer en Concile, le cardinal Léger réalise qu'il doit lui-même revoir les façons conservatrices de l'Église et embarquer dans la réforme catholique.

Il lance la "Grande mission", inspirée par l'expérience d'une mission réalisée à Milan par Mgr Batista Montini, le futur Paul VI et qui a comme thème "Dieu est notre Père".
La Grande Mission est l'occasion d'une réflexion sur le milieu et cherche à identifier les besoins pastoraux. Il en résultera en une série de prédications et de cours visant à faire découvrir les vérités fondamentales sur l'Église.
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De 1962 à 1965, la participation du cardinal Léger au "Concile Vatican II" fut très importante et appréciée. Ses interventions furent le fruit de sa consultation diocésaine de la "Grande Mission". Il prendra position sur des sujets tels que: la liturgie qui doit s'accorder à la culture et à la langue, l'oppulence ecclésiastique face à la pauvreté, la formation des prêtres et la liberté religieuse.

A la fin du Concile, le cardinal adressera une lettre à tous les membres de l'Église de Montréal en ces mots: "Le Concile a été une nouvelle Pentecôte".
C'est à l'esprit même de l'Évangile qu'il ramène à une purification radicale, selon cet esprit.
Il a voulu rénover la vie et les comportements chrétiens.

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En 1962, lors d’une mission au Cameroun où il fut touché par la misère des gens de cette région, le cardinal fonde "l’Institut Cardinal Léger pour la santé".

Son objectif est de promouvoir la santé et lutter contre les maladies endémiques:
(lèpre, malaria, tuberculose, tétanos, polio et sida).

En 1963,il se rend en Afrique afin de visiter les missions canadiennes. Le cardinal est touché par la souffrance des lépreux. En revenant au Canada, il recueille des fonds pour mieux les soigner.

Ainsi, l’œuvre qui s’appelait alors "Fame Pereo" aura permis d’apporter une aide financière à 82 léproseries réparties dans 22 pays africains.
La somme ramassée se chiffre à près de treize millions de dollars.

 

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Missionnaire en Afrique
Poursuite de ses oeuvres à Montréal
Retour vers le Père


Le 9 novembre 1967, le cardinal Léger pose un geste sans précédent dans l’histoire de l’Église :
il renonce à son titre d’archevêque et devient missionnaire en Afrique.

Il quitte Montréal le 11 décembre pour le Cameroun et cette mission durera jusqu'en 1979. Il se consacre à développer des cliniques, hôpitaux, écoles et orphelinats dans plusieurs pays d’Afrique.

Il exercera son ministère à Yaoundé comme simple prêtre missionnaire pendant sept ans.
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De retour au Canada en 79, il poursuit sa mission auprès des plus démunis, malgré son état de santé précaire.
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"Après l'Afrique, nouveau défi pour le cardinal".

- Vidéo sur You Tube
- Durée 7 minutes 23
- Mise en ligne le 30 juin 2010
- Par production Camera 91
- Producteur René Ferron

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Paul-Émile Léger s’éteint le 13 novembre 1991, après une vie remarquable vouée aux autres.

Il laisse bien vivantes trois œuvres internationales, trois œuvres au Québec et une œuvre au service de l’International et du Québec qui verront à poursuivre sa mission contre la misère et pour la paix.

 

Buste du Cardinal Léger, sculpté en 2007 par Paul Shultz et installé à la place Cardinal-Paul-Émile-Léger à Montréal.

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DISTINCTIONS
- Compagnon de l’Ordre du Canada (1968).
- Doctorats honoris causa (Droit, Lettres ou Théologie) de plusieurs universités.
- Grand officier de l’Ordre national du Québec (1985).
- Médaille Pearson pour la paix, la toute première décernée par l’Association canadienne pour les Nations Unies (1979).



Biographies écrites par Micheline Lachance :
Tome 1, Paul-Émile Léger – Le Prince de l’Église (1904-1967)
Tome 2, Paul-Émile Léger – Le dernier voyage (1967-1991)


Source:
Site web du diocèse de Montréal
- Site web des Sulpiciens
- Dictionnaire biographique du Canada
- Site de "L'Oeuvre Léger"
- Site de Radio-Canada
- Video sur You Tube
- Wikipedia
- Photos sur le web.
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Recherche et conception: Réjean Vigneux
Révision: Marielle Lefebvre
Mise à jour: 03-2015