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Joachim Joseph Francois Xavier LACROIX est né le 8 septembre 1915 à Saint-Michel-de-Bellechasse.
Le nom de "Benoît Lacroix" lui fut attribué à son entrée chez les Dominicains.
Son père Caïus Lacroix, est né à St Raphaël de Bellechasse en 1883 et décédé en 1969 à St-Michel-de-Bellechasse
Caïus était cultivateur. C'était un homme avant-gardiste et philosophe à ses heures
mais sans aucun diplôme.
Il aimait la politique et était même organisateur dans Bellechasse.
Caïus était un grand catholique et vivait de la confiance en la Divine Providence.
Il reprochait même à sa femme de trop prier parce qu’elle manquait de confiance en Dieu et ajoutait que trop prier ça dérange le Bon Dieu.
La mère de Joachim est Rose-Anna Blais née à St Raphaël de Bellechasse en 1882 et décédée en 1951
à St Michel-de-Bellechasse.
Elle était une personne priante, discrète, plutôt effacée.
Cependant elle avait le pouvoir du grand-père Nadeau, selon les dires de Joachim.
Sa mère régnait donc à la maison et le père à la ferme.
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Les parents de Joachim se sont mariés le 13 mai 1902
à l'église de St Raphaël-de-Bellechasse. Ils ont eu 5 enfants dont 3 garçons et 2 filles nés à St-Michel de Bellechasse:
Jeanne née en 1903 et décédée en 1989 à St-Michel,
Léopold né en 1904, et décédé en 1979,
Alexancre né en 1910, Joachim né en 1915
et Cécile née le 18 octobre 1918.
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La famille vivait dans le troisième rang de St-Michel-de-Bellechasse,
à proximité des Maska
(réserve indienne Micmacs).
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L’église du village de St-Michel-de-Bellechasse était située à proximité du majestueux fleuve St-Laurent.
Jeune, Joachim aimait l’école. De 5 à 15 ans, il eut la même" maîtresse d’école". Déjà, il aimait l’Histoire sainte pour ses histoires palpitantes ainsi que l’histoire du Canada.
Joachim est très reconnaissant de l’éducation spirituelle qu’il a reçue de sa mère qui était une femme d'une très grande dévotion.
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De 1927 à 1936, Joachim fait des études au Collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière et ce selon les arrangements de sa mère avec le prêtre recruteur. Ce collège accueille les fils de fermiers.
C’est là que Joachim apprit à aimer la littérature française, le sport, le théâtre, la musique etc..
Le 26 juillet 1836,il obtient un baccalauréat ès arts.
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À 18 ans, Joachim est amoureux d’une certaine Thérèse. C'était une amitié pure et candide. Il l’a quittée alors qu’il rescentait l'appel de Dieu pour entrer en religion.
En septembre 1936, il quitte son patelin par train pour rejoindre les Dominicains au Noviciat à Saint-Hyacinthe.
Il dira: "J'ai choisi les Dominicains parce que chez eux, les gens ont l'air heureux,
c'est ce qui me rassurait sur la sagesse de mon choix. J'ai toujours aimé la joie, la joie partagée".
Il s'appellera dorénavant BENOÎT LACROIX
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En 1938, Benoît fait son entrée à l'Université des Dominicains à Ottawa et étudiera la philosophie durant trois ans.
Le 5 juillet 1941, Benoît Lacroix est ordonné prêtre chez
les Dominicains et la même année, il obtient une licence
en théologie.
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En 1951, il termine un doctorat en sciences médiévales à "l'Institut d'études médiévales de Toronto".
Deux ans plus tard, il complète ses études post-doctorales à l'École Pratique des Hautes-Études à Paris et à l'Université Harvard de 1956 à 1960, bénéficiant de la bourse Guggenheim.
De 1945 à 1985, il enseigne à l’Institut d’études médiévales de l’Université de Montréal et dirige cet Institut.
De 1963 à 1969, il est invité comme professeur aux Universités de Kyoto (Japon), de Butare (Rwanda) et de Caen (France).
De 1956 à 1975,
il reçoit le titre de directeur-fondateur de "Vie des Lettres canadiennes"
et en 1967, il est nommé directeur-fondateur du Centre d'études des religions populaires.
Quelques années plus tard, soit en 1971, il devint directeur de l'édition critique des œuvres de St-Denys Garneau et de Lionel Groulx. La même année, il devint membre de l'Académie des Sciences morales et politiques (Québec) de la Société Royale du Canada.
De 1979 à 1990, il occupe le poste de
chercheur associé de l'Institut québécois de recherche sur la culture et en 1994, il est nommé directeur-fondateur de: "Les Cahiers d'histoire du Québec au XXe siècle".
Il est décédé en mars 2016.
Le bien et le mal voyagent en couple.
La nature a peur du vide, le bien a peur du mal, le moi a peur de l'autre.
Les gens sont meilleurs que leur rancune.
Le plus sot des amours est l'amour de soi à l'excès.
La haine consiste à rejeter chez l'autre ce que l'on ne voudrait pas avoir soi-même.
On n'est jamais jaloux des gens qui nous laissent indifférents.
L'amour, c'est la recherche du bonheur de l'autre.
Être jaloux, c'est aimer dans la souffrance.
Être jaloux, c'est vouloir posséder l'autre, en venir à s'emparer de ses sentiments.
Il y a toujours plus de bonheur à donner qu'à recevoir.
Un amour sans souffrance n'est pas un amour.
Aimer, c'est sculpter sa propre statue.
Chaque jour est à réinventer, tout comme l'amour.
Il faut adapter ses humeurs à chaque personne.
Le temps est la mesure du mouvement.
"Je crois que le christianisme est la plus grande religion
qui soit sur le plan de l'espérance".
Extrait du livre "La mer récompense le fleuve", page 305
C'est impossible de résumer en quelques paragraphes l'oeuvre de ce "modèle d'action".
Qui de mieux que Benoit Lacroîx lui-même pour nous donner un petit aperçu de ses grandes pensées philosophiques notamment sur des sujets existentiels.
Écoutons ce grand personnage dans l'entrevue qui suit, alors qu'il est agé de 99 ans.
ll nous révélera en quelques mots un peu de lui-même dans un langage simple, clair et chaleureux.
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Alain Crevier l'a rencontré.
Benoît Lacroix est un grand ami de "Second Regard"
Plus spirituel que religieux, il possède une grande sagesse porteuse d'espoir.
Le père Lacroix est un homme fascinant capable de capter le côté lumineux des choses, de saisir la vie même dans les coins les plus obscurs de notre histoire.
journaliste : Alain Crevier
réalisateur : Michel Sylvestre
Émission du 23 novembre 2014 - 21m 36
par : You Tube
À 99 ans, Benoît Lacroix parle du passé sans nostalgie et de ses projets pour 2015.
Yves Boisvert:
Noël «encourage les marchands», comme il le dit,
mais Benoit Lacroix n'est pas homme à s'en offusquer
ni d'ailleurs à parler du passé
comme du bon vieux temps.
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Benoît Lacroix, :
«Je n'ai aucune nostalgie.
J'ai appris comme historien que le passé ne revient pas.
Les gens ont quitté les églises parce qu'ils se sentaient jugés.
Quand la loi prend le dessus sur la liberté, c'est la perversion de la religion.
Je fréquente plusieurs groupes bouddhistes et je me sens très bien avec eux.»
Y.B.: Vous êtes si ouvert que c'est à se demander si vous êtes vraiment catholique.
On a l'impression que vous pourriez être de n'importe quelle religion...
B.L. "À condition qu'elle soit fondée sur l'amour.
J'ai consacré ma vie à cette religion et j'en connais tous les défauts.
J'étais un peu découragé par les derniers papes qui insistaient sur les lois de la morale.
Et là, j'entends François dire [au sujet des homosexuels]: qui suis-je pour juger?
Je ne veux pas me vanter, mais c'est ce que je pratique depuis longtemps.»
Y.B. : Que pensez-vous de l'entr'aide qui se vit à notre époque, en êtes-vous découragé?
B.L. : "Nous, ça nous forçait d'aider le voisin à faire ses foins;
là, j'en vois qui s'en vont aider au Nicaragua, en Afrique...
Ça, c'est de la charité.
Je vois chez beaucoup de jeunes un sens de l'héroïsme et du dépassement de soi.
Il faut revenir aux fondements, c'est-à-dire Jésus de Nazareth.
Sur le plan humanitaire, il est incomparable.
Un homme qui donne sa vie pour livrer un message d'amour comme Martin Luther King."
Y.B.: Sur ordre du médecin, votre Noël sera tranquille cette année
et néanmoins joyeux.
B.L. : "Le pire, à mon âge, c'est que j'ai perdu beaucoup de mes amis,
de mes collègues d'université, et un moment donné, tu ne peux plus partager tes deuils.
Mes croyances m'aident.
Toutes les grandes religions proclament une suite... Je prends ça au sérieux!
À la fin, on en revient à l'essentiel.
Et c'est quoi, «l'essentiel» ? «L'amour qu'on donne, avec ses risques et ses misères".
Pourquoi aimer le moyen âge? (1950)
Les débuts de l'historiographie chrétienne (1950)
Vie des lettres et histoire canadienne (1954)
Compagnons de Dieu (1961)
Le P'tit Train (1964)
Orose et ses idées (1965)
Le Japon entrevu (1965)
Le Rwanda : mille heures au pays des mille collines (1966)
L'historien au moyen âge (1971)
Les cloches (1974)
Quelque part en Bellechasse (1981)
La religion de mon père (1986)
Marie de Saint-Michel (1986)
Silence (1989) Jeunes et croyants (1991)
Célébration des âges et des saisons (1993)
Le Cantique des Cantiques et son interprétation (1994)
Amour (1994)
Dits et gestes de Benoît Lacroix (1995)
Échos de deux générations (1996)
La foi de ma mère (1999),
La religion de mon père (2002)
Alzheimer et spiritualité (2002)
La mer récompense le fleuve 2009