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Le père de Laurette, Mr. Lepage est né en 1893 à Ste Julienne.
Il s’est installé dans le Témiscamingue comme commerçant d’animaux.
Il est arrivé en charrette à bœufs, accompagné d’animaux destinés aux colons.
Plus tard, il est devenu fabricant de beurre
et de fromage
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Son épouse Alma l’a suivi en voyageant par train.
Elle est décédée de la grippe espagnole ainsi que leur fille aînée de 2 ans, Simone.
Elle était également la mère de Gabrielle.
Le père s'est remarié en secondes noces à Anna Lavictoire, née en 1899.
De cette union, sont nés Lucienne, Laurette, Denise, Gaston et Léo.
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Laurette Lepage est née en 1922 à St-Eugène de Guigues Témiscamingue.
Elle entre à l’école à 5 ans.
À 8 ans, en 3e année, elle reçoit ses enseignements des Sœurs de l’Assomption de la Ste-Vierge qui faisaient leur arrivée dans la région.
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En 1933, leur mère Anna, suite à une grave maladie, est décédée à l’âge de 34 ans alors que Laurette n’avait encore que 11 ans.
Mr Lepage se remaria pour une troisième fois à Anita Beauchamp qui n’avait que 25 ans.
La situation matrimoniale de son père avec cette épouse est devenue périlleuse et son père décida de placer Laurette et ses deux soeurs dans un pensionnat à St-Bruno-de-Guigues.
Laurette a ressenti alors un grand rejet.
Le 8 décembre 1935, à l'âge de 13 ans, Laurette est reçue « Enfant de Marie ».
C’est à cette occasion qu’elle a vraiment ressenti l’appel à la vocation religieuse.
À l'âge de18 ans, en 1940, Laurette Lepage entre chez les sœurs de l’Assomption de la Sainte-Vierge et devient religieuse.
Après son noviciat elle prend le nom de « Gabriel-Ange ».
En 1943, c'est le début de sa profession d’enseignante.
Durant sa carrière au Québec, elle sera assignée à Duparquet ainsi qu'à Nédélec, Taschereau, Amos, Normétal, et La Sarre.
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Elle aimait profondément ses élèves et parallèlement à son travail d’enseignante, elle poursuivait ses études et se rendait disponible à plusieurs tâches en paroisse. Elle en faisait trop et sa santé a flanché.
En 1955, à 33 ans, elle fait un 'burn-out" et cette épreuve lui permet d’aller au fond d’elle-même. La proximité avec Dieu lui redonne un nouvel élan
avec encore plus de sagesse et de maturité.
Elle poursuit une année d'université en catéchèse et cela la persuade de réaliser
un vieux rêve, celui de "devenir missionnaire".
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Après plusieurs années d'attente et d'espoir,
Soeur "Gabriel-Ange" (Laurette Lepage) est nommée directrice de l'école de la foi à Guimaräes, au Brésil.
Elle enseigne en espagnol.
La mission dure 5 années et Soeur "Gabriel-Ange" revient au Québec pour subir une opération mineure.
La communauté ne désire plus qu'elle retourne en mission.
C'est alors, une grande remise en question.
L'enseignement dans les écoles se laïcise et elle ne trouve plus de motivation pour continuer sa carrière.
En 1970, à 48 ans, faisant le bilan de sa vie, elle constate qu'elle a donné 30 ans de sa vie pour sa communauté.
Suite à
de mûres réflexions, elle réalise que l'Église nous a fait voir un Dieu sévère, moraliste et punisseur, ce qui est bien loin du Dieu d'amour et de miséricorde qu'elle porte en elle.
Laurette prend donc la décision majeure de "quitter la vie religieuse" après avoir obtenu une dispense de Rome.
En 1970, Laurette Lepage recommence à zéro une nouvelle vie.
Elle enseigne un an à Rouyn puis elle trouve un meilleur emploi à Montréal.
Elle ressent alors un vide dans sa vie et cherche, par l'entremise d'une agence de rencontres, d'un compagnon de vie.
C'est ainsi qu'elle fait la rencontre de Lucien J. Boulet,
originaire du Manitoba.
Lucien a grandi dans une famille de 15 enfants.
Il a fait ses études chez les Jésuites et espérait devenir prêtre.
Après avoir complété ses études, il a obtenu un diplôme en agronomie.
Lucien Boulet est père de trois enfants et est veuf depuis 10 ans.
Il s'est installé à Québec où il a monté un commerce en paysagement sous le nom de "Pelouse Boulet", et il est devenu ainsi un homme d'affaires très prospère.
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En 1972,
c'est le grand jour,
Laurette épouse Lucien.
Le mariage est célébré
à la petite chapelle
de l'Université Laval.
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Laurette et Lucien ont élaboré ensemble un projet de partage de leurs biens.
Le 4 mai 1976, ils mettent sur pied la
"Fondation Saison Nouvelle"
Cette fondation est créée pour venir en aide aux personnes
en difficulté.
La fondation aurait distribué en 30 ans plus de 4 millions dans divers organismes de défense de la dignité humaine.
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En 1980, après 8 ans de mariage, Lucien Boulet décède suite à un cancer.
En 1980, suite au décès de Lucien, peut vivre dans l’abondance et elle ne peut accepter plus longtemps cette opulence.
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Elle s''implique alors dans l'organisme "Relais d'Espérance". dans la basse-ville de Québec lequel s'occupe des marginaux.
Un soir, alors qu'elle commente un texte d'évangile, elle souligne que "l'argent ne fait pas le bonheur".
Un dénommé Denis l'interpelle et lui dit: "Donne-nous ton manteau de fourrure et ton auto et nous serons heureux nous aussi".
Cela est comme une appel de Dieu qui lui fait réaliser qu'elle est peut-être une grande dame riche s'adressant aux pauvres pour leur dire que l'argent ne fait pas le bonheur.
Un chemin nouveau se trace devant elle et elle prend conscience qu'on doit absolument se faire pauvre pour aider les pauvres.
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Elle lègue alors à leur fondation "Saison Nouvelle" la totalité de ses biens.
Inspirée par un élan de générosité et pour soulager sa peine, Laurette part comme une pauvre en mission au Brésil pour aider les sans-terre durant 5 ans.
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En 1984, à 62 ans, elle entre au Brésil et elle prend contact avec un organisme du nom de "Serviteur-souffrant" fondé par le père Freddy Kunz.
Elle vit d’abord à Recife, population d'environ 3,7 millions d’habitants. Elle rejoint les favelas où il y a 1 million de sans-toit, de sans-terre, de sans-visage.
Elle partage sa vie avec des frères et des sœurs du dépotoir.
Par la suite elle habite dans la favela ou "bidonville" de Ponte Preta située près d’un canal, genre d’égout.
Elle y demeure 9 mois. Puis elle se rend à Pitange où vivent 3 000 personnes dans la misère.
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De là. elle se rend à Joao Pesoa.
C'est d'abord une belle ville reconnue pour son bon climat et la beauté de ses plages. Cependant le hic c'est qu'il y a un dépotoir où 1 millier de personnes vivant dans des cabanes trient les déchets.
C’est le plus bas niveau de l’échelle d’économie du Brésil.
C’est le dépotoir de la honte; les gens s’engouffrent pour manger, munis de crochets de fer.
C’est alors que dira Laurette: "C’est une grâce de se mettre à l’école des pauvres".
Laurette n'est pas seule sur le terrain, il y a des religieuses.
Ensemble elles réalisr des projets tels que: des fours à pains, confections de vêtements, soutien moral etc.
C’est à travers ces visages massacrés que Laurette trouve le visage du Christ-souffrant. Après 5 ans de travail dans les favelas, Laurette doit quitter le Brésil parrce qu’il lui est impossible d'obtenir un visa permanent lequel est obligatoire. C'est pour elle une grande déception.
Elle désirait mourir sur les montagnes de détritus pour continuer à soulager la misère des démunis.
Elle dira:
"C’est de quoi qui a changé toute une vie".
"Ce fut un déclencheur de fleuves de générosités".
Le 2 juillet 1989, c’est un retour à Québec.
Elle réalise vite que l’on n’est pas missionnaire pour 5 ou 10 ans mais que la terre de mission est partout.
Elle travaille d'abord pour les oeuvres pontificales de la propagation de la foi.
Elle s’installe dans un petit logement très modeste situé dans la basse-ville, quartier des pauvres.
Son logement est adjacent à ceux des drogués et des prostitués.
Son logement devient vite un lieu de refuge pour les gens dans le besoin.
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Elle prend contact avec le groupe «L’S-en-ciel» qui a vu le jour à la suite d’une retraite de Foi et Partage. C’est Michelle Boudreau, atteinte de sclérose en plaques, qui a fondé ce groupe. Michèle se déplace en fauteuil roulant.
L’S-en-ciel rassemble des gens seuls et miséreux d’abord pour prier, pour méditer sur la parole de Dieu, et aussi pour souligner les anniversaires et sourire à la vie. __________________________________________________________________________
En 1990, c’est au milieu du groupe l’S-en-ciel que Laurette forme la première cellule
«l’Épi» avec 7 collaboratrices.
En 1992, le groupe l’S-en-ciel est dissous et devient l’Épi.
L’Épi est un groupe d’accueil, installé dans le quartier St-Roch, qui est en quelque sorte une branche québécoise de la "Fraternité du Serviteur souffrant" qui a pris naissance dans les favelas brésiliennes et qui accueille les pauvres qui sont dans la misère la plus noire.
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Laurette ne veut pas donner le même nom « Fraternité du Serviteur souffrant » à sa nouvelle fondation. C'est pourquoi elle opte pour un nom plus doux à ses yeux "l'Épi".
"L'Épi" s'investit corps et âme auprès des pauvres et des écorchés
qui traversent tempêtes, bouleversements, maladie, drogue, prostitution, etc...
"L'Épi" possède un local à l'église de la paroisse St-Roch.
Les rencontres régulières: souper, partage et prières, se font tous les mardis de 16h. à 20h.
En 2009, ils ont célébré leur 20e anniversaire de fondation.
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UN VRAI TÉMOIN DE JÉSUS
Le père Alfredinha « Fredy » Kunz est le fondateur de la Fraternité du Serviteur souffrant.
Fredy est né en Suisse en 1920.
Dans sa jeunesse, à cause de son nom, il est traité de
« sale boche » et est devenu le souffre-douleur de son entourage.
Sa vie de jeune homme est très difficile.
En 1940, il est fait prisonnier et déporté en Autriche où il milite comme chrétien résistant.
En 1949 il devient « Fils de la charité » (communauté fondée à Paris en 1918 pour évangéliser les milieux populaires).
Il sera d’abord envoyé à Montréal, Canada, où il vivra dans les taudis du quartier Saint-Henri.
En 1968, il est envoyé au Brésil à Crateus et s’installe dans une baraque.
De 1979 à 1983, il y a une grande sécheresse au Brésil qui plonge des milliers de personnes dans la misère la plus absolue.
Le 4 octobre 1983, fête de St-François d’Assise, lors d’une retraite,il fonde et met sur pied, « la Fraternité des Serviteurs servants » ayant pour base des paroles du prophète Eli.
Ensemble, des bénévoles se sont donnés la main et sont devenus une lumière pour le monde. Leur patron est nul autre que Maximilien Kolbé.
La Fraternité est présente dans 12 états du Brésil, au Québec, aux USA, en France, en Espagne et même en Suisse.
Le père Freddy est décédé le 12 août 2000.
En 2001, Laurette est atteinte d'un cancer.
Elle doit donc opter pour une vie plus austère.
Âgée de 80 ans, elle décide de vivre dans une résidence pour personnes âgées.
Elle a l'habitude de se rendre à St-Anselme pour rendre visite à Louise Brissette, celle qui a adopté plusieurs enfants handicapés.
Elle en profite alors pour mettre la main à la pâte.
Laurette organise un petit espace situé en retrait chez Mme Brissette, une "poustinia" où elle y passe de nombreuses heures en silence, en contemplation et en écriture.
Également, elle aménage un petit coin "poustinia" dans les locaux de l'Épi où elle va vivre des moments de contemplation. C'est là qu'elle se consacre à l'écriture de ses six livres.
Le 27 mai 2012, Laurette Lepage meurt à la résidence Cardinal-Vachon à Québec où elle demeurait.
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VIDÉO
CAPTÉE LE 25 MAI 2012,
24 HEURES AVANT LE GRAND DÉPART DE LAURETTE VERS LE PÈRE.
PUBLIÉE SUR (YOU TUBE)
LE 6 JUIN 2012
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(Extrait d'un poème de Laurette Lepage, publié dans son livre
"Dieu mon chemin" , p. 213)
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JE VOUDRAIS QUE MA MORT SOIT UNE FÊTE!
Je voudrais que ma mort soit une fête!
Qu'elle soit un bond dans la Vie...
Mais qu'elle n'oublie pas la main
Des êtres aimés qui sont encore en chemin...
Et surtout la main des petits.
Je voudrais que ma mort soit une fête
Qu'elle soit rencontre débordante
Avec le Dieu de ma vie,
Avec les êtres aimés qui m'attendent...
Rencontre sans fin...
Bonheur sans fin...
Dans le DIEU-AVEC-NOUS!
Je voudrais que ma mort soit une fête
Car je crois en la Vie éternelle...
Amen! Alléluia!
BIBLIOGRAPHIE DE LAURETTE LEPAGE
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"Au secret de sa tente"
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