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Robert Jolicoeur est né le 28 septembre 1948 à Montréal
et il fut baptisé à l’église St-Alphonse d’Youville.
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Son père Roland était plombier et possédait une compagnie
du nom de « Jolicoeur plombier ».
Son rêve était qu’un jour, il écrive sur son camion:
« Jolicoeur et fils ».
Par la suite, son père devint propriétaire d’une entreprise de gaz.
Suite à un accident de la part d’un employé, il fit faillite.
Cet évènement a placé la famille dans une situation de pauvreté.
Il
a alors accepté un travail sur un chantier de construction durant trois ans en Côte d’Ivoire.
Robert avait une grande complicité avec son père et il l’admirait beaucoup.
Il prenait plaisir à aller à la pêche et discuter avec lui.
Il prenait bien note des paroles de sagesse que lui disait son père.
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Roland amenait Robert faire des promenades sur la rue Ste-Catherine à Montréal.
Ils rencontraient alors des mendiants et Roland leur donnait de l’argent en disait à Robert:
"
C’est parce qu’ils ont faim que je fais cela".
Ce qui se passait dans la rue eut une grande influence sur la vie de Robert. Il se disait en lui-même: "Plus tard, je m’occuperai des pauvres".
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Un jour, son père lui dit: « Lorsque tu seras grand, aide les gens fragiles ».
Ce propos eut une grande influence dans la vie de Robert et l'orientera dans sa vocation de prêtre.
Son père était un homme généreux et bon; il ne fréquentait pas l’église le dimanche à cause d’un grand blocage qu’il avait eu avec l’Église sur une question de limitation des naissances. Cependant dans son for-intérieur, Roland avait une très grande morale chrétienne.
Roland Jolicoeur est décédé en 1993 d’un cancer, il était âgé de 67 ans .
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Sa mère, Rolande, était une grande priante et même nous pouvons la considérer comme une contemplative.
Elle assistait à la messe deux fois par semaine et participait à des neuvaines.
Pour subvenir aux besoins de la famille, lorsqu’ils étaient dans la misère, elle faisait des ménages et du lavage pour des écoliers.
Elle a aussi fait la cuisine chez les sœurs de Sainte-Croix.
Les samedis, la mère de Robert allait faire du bénévolat au « Grenier des pauvres. »
Elle amenait avec elle ses deux enfants, Robert et Claudette afin de les initier à la charité et au partage.
Pour Robert, ce fut un exercice important dans l’orientation de sa vocation.
Sa sœur, Claudette, est la mère de 2 filles, Nathalie et Isabelle.
Elle opère une boutique de mode à Montréal.
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Il fut camelot d’un journal.
Sur le plan sportif, il fut un grand passionné de baseball et l'est toujours.
Jeune, Robert était servant de messe chez les Rédemptoristes.
Il fut confirmé par le cardinal P.E. Léger qui lui aurait dit :
« Plus tard, tu deviendras prêtre ».
Certains Rédemptoristes étaient amis de la famille et venaient les visiter régulièrement.
Ils les ont même aidés lorsqu'ils étaient dans la misère.
Robert se sentait bien en leur présence.
Saint-Alphonse Liguori, patron-fondateur des Rédemptoristes, était devenu un modèle dans la vie de Robert parce qu’il admirait le fait qu'il était vraiment au service des autres, des pauvres.
En 1965, à 17 ans, Robert ira étudier chez les Rédemptoristes au séminaire St-Augustin, quartier Cap-Rouge à Québec.
Il devint alors un passionné pour la littérature française.
Robert a milité dans le scoutisme et aurait été chef scout durant 4 ans.
En mai 1968, Robert fait un voyage à Londres, subventionné par le gouvernement fédéral dans le but de se familiariser avec la culture anglaise.
Après 5 jours en Angleterre, Robert bifurque vers Paris où
il résidera chez des rédemptoristes qui lui trouveront un petit travail pour survivre à ses besoins.
Par la suite, il visitera la Grèce, en ayant en tête ses connaissances relatives à la mythologie grecque qu’il avait déjà étudiée.
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Il fit la connaissance d’un couple, les Morel, où il fut invité à leur domicile à Menton sur la Côte d’Azur.
A plusieurs reprises, Robert fut invité chez les Morel durant les mois d'août des années qui suivirent.
Ces voyages ont permis à Robert de visiter plusieurs autres pays d’Europe.
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À
22 ans, en septembre 1969 , il entre au noviciat chez les Rédemptoristes à Sherbrooke.
En novembre de la même année, il est exclu de la maison
car il ne cadrait pas avec leurs philosophies.
Selon ses propos, la maison manquait de rigueur et de vie intérieure, tout devenait trop permissif.
Robert vivait autrement et ça dérangeait.
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En 1970, suite à l'échec chez les rédemptoristes, le père de Robert lui suggère de l'accompagner à l’abbaye de St-Benoit-du-lac pour vivre une retraite qui durera 3 jours.
Le 30 août 1970,
suite à cette retraite,
Robert entre à l’abbaye
comme postulant jusqu’en 1972.
Il a vécu cette expérience, selon ses propos,
comme un authentique service militaire de la foi.
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De 1972 à 1974, il est admis au Grand Séminaire de Sherbrooke et à l’Université où il devint vite un leader pour les luttes sociales relatives aux droits des étudiants.
Il fait par la suite un stage à la paroisse St-Esprit.
À la grande surprise du curé, il remplit l’église avec des étudiants qu'il aurait connus suite à ses implications auprès d'eux.
Il organisera par la suite des voyages.
Il formera même une orchestre pour les étudiants.
Le 25 avril 1976, Robert Jolicoeur est ordonné prêtre à Sherbrooke par Mgr. Jean-Marie Fortier.
Le jour de son ordination, le premier à qui Robert aurait donné la communion, c’est à son père Roland.
Ça faisait 20 ans que son père n’avait pas mis les pieds à l’église.
L'abbé Jolicoeur voulait par ce geste, démontrer à tous, qu’il est d’abord un prêtre pour tous ceux qui se sont exclus, qui se sentent exclus ou qui se croient exclus.
Ça donnait le ton à son futur ministère.
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Sa première nomination comme prêtre fut celle de vicaire à la paroisse
où il avait fait son stage, notamment à la paroisse Saint-Esprit pour une
durée de deux ans. ____________________________________________________________________________
De 1978 à 1980, il sera vicaire à la paroisse Immaculée-Conception.
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De 1980 à 1984, il est nommé curé à la paroisse St-Clément de Dudswell, Bishopton.
Là,il a réussi à transformer le premier étage du presbytère en salle de danse pour attirer les jeunes après la messe
de 19h. du samedi.
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Durant la même période de sa première cure, soit de 80 à 84,
il enseignera à demi-temps au séminaire Salésien.
Il a d’abord assisté à un show du groupe Metallica à Montréal pour se rapprocher des étudiants et ça marché.
Ils l’ont d'abord suivi là et dans ses activités par la suite.
Les jeunes se référaient à lui lorsqu’ils étaient dans le trouble: suicide, homosexualité etc.
L'abbé Jolicoeur
en a marié plusieurs qui ont formé une famille.
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En 1984, il sera professeur à plein temps et habitera à l'évêché.
« Mon but n’était pas d’essayer d’imposer aux jeunes une morale catholique, mais de leur proposer des choix qui allaient les faire grandir ».
À 38 ans, en 1987, l'abbé Jolicoeur est nommé curé de la paroisse St-Charles Garnier de Sherbrooke où il y a une petite église de 200 places.
Cette paroisse est située dans un quartier huppé, mais paradoxalement, elle est devenue le lieu des pauvres, des démunis, des exclus et des divorcés.
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Il a d'abord débuté son ministère par des visites dans les maisons privées.
Il a baptisé l’enfant et célébré le mariage d’un membre du groupe de motards
"Hells Angels".
Il s’est occupé des exclus et des miséreux; il a orienté son travail tel qu'il l'avait imaginé auparavant, à l'exemple de Jésus qui est venu pour les mal-portants.
En 1990, il initie des travaux pour la construction d'une nouvelle église qui aura
700 places.
Il attirera plus de 5000 personnes chaque week-end à Charles-Garnier.
Il est apprécié lors de ses prédications par des fidèles de tout âge:
jeunes vieux, exclus etc..
En 1999, après 12 ans comme curé à Charles-Garnier, son évêque lui demande de prendre un congé de la cure qui durera 3 ans.
Une autre expérience de vie palpitante naîtra, mais ce fut d'abord une grande déception pour l'abbé Jolicoeur.
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Durant 3 ans, de 1999 à 2002, l'abbé Jolicoeur animera une émission à la radio CHLT de 60 minutes chaque semaine:
« Le pari du cœur »
Cette émission aura une grande popularité et son charisme de prédicateur sera grandement apprécié.
Il aura des rencontres avec des séminaristes, des prêtres, des jeunes, des exclus, etc.
Il tiendra des discussions sur des sujets d'actualité et sur des sujets variés tels le printemps, la religion, la famille les problèmes de drogues etc..
QUESTIONS QUE L'ABBÉ JOLICOEUR POSERA À DES SÉMINARISTES:
POUR FIN DE DISCUSSION
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Qu'est-ce qui vous a allumés?
Qu'est-ce qui vous fascine dans la personne de Jésus-Christ?
Quelles sont vos joies et vos peines:
que beaucoup paraissent vivre sans Dieu
que l'Église ne soit pas assez "servante" ?
Que voulez-vous dire aux jeunes qui nous écoutent,
et qui cherchent un message?
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Sa popularité l’amènera à animer des retraites.
Il sera grandement en demande dans les institutions scolaires.
Il est très suivi des journalistes et aura plusieurs entrevues à la télévision.
En 2000, Mgr. André Gaumond
dira à travers les journaux
« L’évangélisation dans les écoles faite à la manière de l’abbé Jolicoeur est une formule pour amener les jeunes vers des valeurs profondes, un peu dans le style du scoutisme »
En 2002, après 3 années de purgatoire, l'abbé Jolicoeur est nommé curé à la paroisse St-Roch de Rock-Forest.
Cette paroisse est située en banlieue de Sherbrooke
et elle compte 12,000 familles.
À sa première messe de Noël, il y avait 5600 fidèles.
Lorsqu’il reçoit quelqu’un, il se dit : « Robert, tu le reçois comme si c’était le Christ et c’est de même au téléphone, je m’inspire alors de la règle de St-Benoît ».
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Le sacrement du pardon, boudé par les fidèles.
L'abbé Jolicoeur considère que ce sacrement est quelque chose de grand, de sacré et que pour lui c'est un privilège que d’offrir le pardon de Dieu aux autres.
Pour ce qui est du mariage, il étais très exigeant. Il disait que c’est l’évènement le plus important de leur vie et que ça exige une bonne préparation.
Paradoxalement, il avait de la compassion pour les couples divorcés et comprend mal la rigueur de l’Église sur ce règlement.
L'abbé Jolicoeur a beaucoup de sympathie en regard de la souffrance de ces couples.
Il cite dans son livre, à la page 181, le pape Benoit XVI lors d’un J.M.J en 2005
« Ne privons jamais personne de l’Eucharistie, le Christ n’est pas venu pour les bien-portants, Il est venu pour les malades, les pécheurs et les pauvres».
Aussi l'abbé Jolicoeur avait un grand respect pour les personnes âgées, il les visite et a beaucoup de compassion pour leur solitude.
Au sous-sol du presbytère de la paroisse, c’était comme une épicerie pour les pauvres.
L'abbé Jolicoeur présidais des repas communautaires qui sont offerts dans le but d'obtenir du financement pour offrir de la nourriture aux plus démunis.
Il était sollicité aussi pour faire des visites aux prisonniers qui le reconnaissent comme le curé de la télé.
Une visite qui l’aura marqué, c'est celle qu'il a faite chez Jean Vanier en France.
Ce dernier lui aurait dit en regardant un handicapé « la personne que tu vois est plus belle que son handicap »
En 2005 il a vécu une grande épreuve.
L’archevêque voulait unir sur le plan pastoral 3 paroisses notamment: Deauville, Orford et St-Roch. Les curés des deux paroisses ont refusé de travailler avec Robert, alléguant qu’il n’était pas assez catholique-romain et pas assez solidaire avec l’action des autres prêtres.
Ce fut une épreuve aussi grande que celle de ne plus être curé de St-Charles Garnier.
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L'abbé Jolicoeur faisait partie de l'équipe de l'émission"La Victoire de l'Amour", présentée sur les ondes du poste de télévision TVA .
L'abbé Jolicoeur était considéré comme une personnalité bien connue de cette émission.
Le concept de l'émission est constitué de témoignages parfois bouleversants et de personnes qui sont parvenues, grâce à leur foi, à surmonter de lourdes épreuves etc..
"La Victoire de l'Amour est diffusée:
Les dimanche à 5hre.30 et à 13h.00.
De plus, la même équipe présente quotidiennement l'émission
"Les Matins de Dieu"
diffusée du lundi au vendredi à 5 h15 et le samedi à 5 h 45
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Le 8 février 2018, l'abbé Jolicoeur est décédé, suite à un cancer.
Les funérailles ont eut lieu à la cathédrale de Sherbrooke ainsi que la mise en crypte.
Robert Jolicoeur
Le pari du coeur
L'histoire émouvante de
Robert Jolicoeur
Ouvrage réalisé
sous la direction éditoriale d'Alain Noël
Volume vendu au Canada, en France et même en Chine
Presses de la Renaissance , Paris
collection Témoignage
Parution : janvier 2007
"Si tu veux être heureux 5 secondes venge-toi;
si tu veux être heureux toujours, pardonne »
«Tant que je sens que je suis fidèle à l'Évangile,
les critiques ne me dérangent plus.
D'ailleurs, ce dont je suis le plus fier, dans ma vie,
c'est d'avoir duré dans mon engagement.
Il y a un courage de partir, mais il y a un courage de rester...».
"L'Église vivra: mais sous les formes nouvelles, impossible à prévoir.
Cette crise qui dure depuis les années 1970 est réservée
aux sociétés (riches) celles du monde occidental.
La planète catholique, c'est-à-dire les multitudes de chrétiens
de l'Amérique latine, de l'Afrique et de l'Asie
ne connaît pas cette panne spirituelle".
"Une nouvelle foi ?
dans un habit neuf, celui du troisième millénaire.
Il le faudra
simple et solide, car les chrétiens sont un peuple en marche.
Je prends le pari: cet habit neuf, nous le tisserons.
Nous avons le coeur à ça".