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Émile Shoufani est né le 24 mai 1947
dans la ville palestinienne de Nazareth.
Il est le deuxième d’une famille de huit enfants.
Ses parents sont arabes chrétiens et citoyens israéliens.
Son père est Melkite et sa mère est orthodoxe.
Son grand-père et son oncle, accompagnés de 14 jeunes, furent tués par l’armée israélienne (Tsahal) durant la première guerre israélo-arabe, le 30 octobre 1948.
Peu de temps après la création d’Israël en 1948, sa famille est expulsée.
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Émile Shoufani fut élevé par sa grand-mère: elle lui a inculqué des valeurs de pardon
et l’espoir de la vie.
C’était une femme très forte, guidée par sa foi et par l’idée de ne pas introduire la haine à l’intérieur de sa famille, elle lui disait :
« Contrairement aux idées reçues, le pardon n’est pas un service qu’on rend à l’autre : il permet de ne pas vivre dans la vengeance, mais en paix avec soi-même.»
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En 1960 à 13 ans, fasciné alors par la liturgie, suite à son implication comme enfant de chœur à l’église d’Éilaboun,
il entre au séminaire.
En 1964 à 17 ans, il s’en va en France au séminaire de Marsang-sur-Orge pour étudier la philosophie et la théologie. C’est là qu’il a découvert la proximité possible entre l’orient et l’occident.
En 1966, il étudie au séminaire Saint-Sulpice d’Issy-les-Moulinaux.
Il est par la suite ordonné prêtre.
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Prêtre arabe et catholique de rite bysantin,
il s'installe dans sa ville natale à Nazareth et selon ses convictions personnelles, il choisira l'enseignement
pour vivre un idéal de service.
Il exercera sa profession au Collège Saint Joseph de Nazareth, une des meilleures instititions en Israël.
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En 1976, il prend la direction du collège et lui donne, à sa manière, un visage bien particulier.
Les élèves sont moitié musulmans et moitié chrétiens.
Ce collège mixte compte plus de 1300 élèves et accepte des élèves de près
de 35 villages ou villes.
La condition première se résume ainsi: que tous vivent ensemble avec leurs différences de religions ou de cultures.
Dans son collège de Nazareth, il organise des échanges entre élèves arabes et juifs.
Il éduque les élèves à connaître l’autre, car selon ses convictions,
Israéliens et Palestiniens doivent d’abord s’apprivoiser avant de faire la paix.
Depuis plus de 30 ans, il organise des rencontres avec des écoles juives
trois fois par années.
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Jeune, Émile Shoufani
a visité le camp de concentration
de Dachau.
C'est le premier camp de concentration important construit en Allemagne
où près de 32 000 personnes
ont connu la mort.
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Fin 2002, vivant avec des scènes d’affrontement israélos-palestiniens presqu’au quotidien; le père Émile tente de réaliser un pas vers la réconciliation.
Il lance un projet audacieux, une sorte de pèlerinage à Auschwitz où 500 personnes
y répondent dont 300 israéliens arabes et juifs.
Il les invite en ces termes :
« J’appelle mes frères arabes à se joindre à moi pour accomplir ensemble un geste fort, gratuit et absolument audacieux.
Sur ce lieu qui incarne l’atroce du génocide, à Auschwitz-Birkenau, nous ferons acte de fraternité envers les millions de victimes…
Cet acte de mémoire signifiera notre refus radical d’une telle humanité, il témoignera de notre capacité à comprendre la blessure de l’autre ».
« J’appelle mes frères juifs à comprendre que pour l’immense majorité du monde arabe et musulman, le conflit qui nous déchire n’est absolument pas d’ordre religieux,
ni encore moins racial.
Les Arabes ne sont pas les continuateurs de ceux qui voulurent jadis faire disparaître les Juifs en tant que Juifs.
Héritiers comme eux de la foi d’Abraham, ils sont comme eux porteurs de valeurs lumineuses. »
« Ce détour par les abîmes les plus sombres de la mémoire de l’humanité ne peut relativiser en aucune façon les souffrances d’autres populations, en d’autres lieux et en d’autres temps.
Il ne peut au contraire que nous renvoyer chacun à nos responsabilités du présent, et à notre vocation d’êtres humains en marche vers un “ Vivre ensemble" ».
Après maintes difficultés,
le voyage intitulé:
« mémoire pour la paix »
eut lieu en mai 2003
et rassemblait
plus de 500 personnes
venues d’Israël,
de France
et de Belgique.
Ils étaient juifs, musulmans, chrétiens et non-croyants.
Le voyage « mémoire pour la paix »
a valu au père Shoufani le prix de l’Unesco
pour l’année 2003.
Sur la photo nous pouvons voir:
Émile Shoufani, Lauréat du prix UNESCO de l’éducation pour la paix 2003,
Koïchiro Matsuura, Directeur général de l’UNESCO
et Yolande Mukagasana, mention d’honneur du Prix Unesco de l’éducation pour la paix.
En 2004 Émile Shoufani obtient un doctorat honoris causa de l’université catholique
de Louvain en Belgique.
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Le curé de Nazareth,
Émile Shoufani, arabe, israélien
Éditions Albin Michel, 217 pages 1998
À travers son combat, c'est toute une aventure spirituelle qui nous est contée : celle d'une résistance concrète à l'injustice et à la violence,
fondée sur la foi en l'Évangile.
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Voyage en Galilée,
Émile Shoufani
Éditions Albin Michel, octobre 1999
Illustration de Hanan Isachar - contribution Edith Castel et Jean Mouttapa
"Toute ma vie j'ai voulu faire de cette terre un signe de réconciliation pour tous".
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Célébration de la Lumière
Émile Shoufani
Éditions Albin Michel, 1999
Auteur:
Christine Pellistrandi
Regard sur la transfiguration
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Comme un veilleur attend la paix
Émile Shoufani
Édition Albin, 2002
Entretien avec Hubert Prolongeau.
Prix de Spiritualités d’aujourd’hui en 2003.
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Un arabe face à Auschwitz
Émile Shoufani
Édition Albin, 2004
Le combat d'Émile Shoufani
pour la mémoire et pour la paix