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La foi en action
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Un modèle d'action

Prophètes de notre temps !

...tantôt de grands noms
connus mondialement,

tantôt des témoins
qui rayonnent
dans un milieu donné.

Chacun à sa manière
nous interpelle
comme un reflet du Christ.
Lavement des pieds
Chacun nous invite à répondre
à l'amour que Dieu nous porte
en nous mettant
au service des autres.


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Maité Agustí et Margarita Caldés

Pionnières du Cursillo des femmes en Espagne

 

Maité Agustí, en compagnie d'Eduardo BonninLe 20 octobre dernier (2007) décédait une cursilliste qui a joué un rôle important dans le Mouvement des Cursillos, Maité (prononcez maille-té) Agusti. Après une lutte épique pour en obtenir l’autorisation, elle fut la première Rectrice à donner un Cursillo à des femmes en Espagne. Dans son Survol Historique du MC, le Père Loyola Gagné, s.s.s., rappelle l'audace et l'importance de son intervention.


On sait qu'en Espagne, les Cursillos ne se donnaient qu'aux jeunes garçons d'abord, puis, exceptionnellement, aux hommes. C'est en Amérique du Sud, en Colombie, dès 1952, que l'on donna les premiers Cursillos aux femmes, et cela, avant même de l'offrir aux hommes! Mais l'Espagne suivra cet exemple grâce à la ténacité exceptionnelle d'une femme de Tarragona, amie personnelle de Bonnín, qui s'appelait Maité. Intelligente et créative, elle avait été éduquée en Angleterre. Lorsque son mari fit son cursillo, elle commença à harceler les autorités pour être admise elle aussi. Mais on ne voulait pas (pour des raisons qu'on n'oserait jamais mentionner aujourd'hui) et aussi parce que certains prêtres pensaient que "les femmes n'avaient rien en elles qui doivent être changées! " Quand une délégation spéciale se rendit chez le cardinal Arriba y Castro pour demander l'autorisation de donner des Cursillos aux femmes, on avait prudemment laissé parler les hommes, connaissant bien la réticence des ecclésiastiques d'alors envers le beau sexe. Mais finalement, les hommes n'ayant rien obtenu et le cardinal se levant pour signifier que la réunion était terminée, Maité s'approcha vivement et le prit par le bras: "Éminence, lui dit-elle, vous ne pouvez pas savoir combien c'est insupportable d'avoir un saint à la maison et de ne pas pouvoir le partager!" Le cardinal leur demanda de s'asseoir et la réunion fut un succès. Quelques mois plus tard, en avril 1958, on donnait le premier Cursillo pour les femmes.

Margarita Caldés

Deux ans plus tôt (2005) une autre femme exceptionnelle décédait à l'âge de 85 ans, Margarita Caldés, la grande amie et collaboratrice dans les Cursillos de Maité. Pour comprendre le rôle joué par Margarita dans l'ouverture du Mouvement aux femmes, voyez le bel éloge que lui a rendu Maité au moment des funérailles.

«… Mon mari avait fait le Cursillo, et à l’époque, les femmes n’étaient pas admises. En voyant un si grand changement chez lui, j’étais très curieuse d’en apprendre davantage et j’essayai de pénétrer le milieu cursilliste. C’est ainsi qu’un jour, je me retrouvai dans un autocar qui se rendait à une clausura et je fis la connaissance de Margarita. Je ne sais plus si c’est elle qui m’a vu la première ou si c’est moi, mais ce que je sais, c’est que ce jour-là, le Seigneur m’a donné l’une des plus grandes grâces de ma vie. Marga m’a communiqué sa flamme pour son plus cher désir: un Cursillo pour les femmes. Nous nous sommes mis en marche immédiatement. Elle avait formé chez elle un petit groupe de six femmes exceptionnelles et leur plan apostolique c’était d’obtenir un Cursillo de femmes. Après nombre de réunions et de palancas, nous avons décidé de nous lancer dans l’arène et nous avons sollicité une audience au Cardinal Arriba y Castro de Tarragone (Espagne), qui était le diocèse le plus proche où se donnaient les Cursillos pour les hommes. Non seulement nous a-t-il donné rendez-vous, mais il nous a accueillies formidablement bien, tellement il était impressionné par notre projet. C’est à partir de cette entrevue qu’il ouvrit les portes du Cursillo pour les femmes. Il y avait bien encore quelques «oui, mais….» qu’il promit de régler.  

Nous sommes sorties très émues et folles de joie, en criant : «Merci, Seigneur!». Je voudrais rappeler ici le souvenir d’une missionnaire laïque qui nous a beaucoup aidé, Rosario Font. Elle était une personne de confiance de l’évêque et avait assisté dans les coulisses (tout comme moi) à un Cursillo d’hommes, pour passer ensuite une nuit complète devant le Tabernacle. Le rapport qu’elle en fit était tellement positif que bien des hommes appuyèrent sa requête et le Cursillo pour les femmes se mit en marche.

Premier cursillo des femmes en EspagneImpossible de décrire ici les mille et une péripéties qui survinrent avant que le premier Cursillo devienne réalité, le 2 mai 1958. Ce fut tout à fait merveilleux! Le Christ a versé sa grâce à torrent. Bien que nous pouvions compter sur le renfort de trois hommes dans la formation de la première équipe, notre principal appui, nous l’avons reçu de la part d’Eduardo Bonnín que nous allions rencontrer fréquemment, à Majorque même, dans de véritables réunions de groupe avec lui. 

Après cela suivirent les Cursillos aux Îles Canari, et en 1960, l’implantation en Afrique (la Guinée). Je ne pus me rendre à leur premier Cursillo, car j’étais enceinte, mais Margarita y est allé. Au deuxième Cursillo, nous étions là toutes les deux. L’expérience africaine a été une aventure formida-ble, impossible à décrire. Nous y avons réalisé le dicton cursilliste : «Le Christ et moi nous formons la majorité écrasante». Enfin, en 1961, nous pouvions réaliser un autre rêve: le Cursillo pour les femmes à Barcelone.
 

Un groupe de femmes du 2e Cursillo de Guinée (1962). Margarita est debout au centre, derrière Maité, assise.Un groupe de femmes du 2e Cursillo de Guinée (1962). Margarita est debout au centre, derrière Maité, assise.

Margarita a été une personne exceptionnelle. Son amitié était d’une fidélité à toute épreuve. Son esprit de sacrifice pouvait atteindre des sommets insoupçonnés. Elle ne se donnait jamais pour vaincue. Sa piété, son étude et son action étaient fantastiques. Elle est décédée à 85 ans avec les mêmes inquiétudes de sa jeunesse. Dernièrement, elle était préoccupée par le refroidissement des Ultreyas. Il y eut une époque où moi-même je me suis éloignée. Alors Margarita, inlassablement, venait me voir à chaque semaine, durant toute la période de mes absences. Bien sûr, je n’ai jamais abandonné le Christ, mais j’ai été ingrate envers Margarita qui a toujours été à mes côtés. Tout ce que j’ai pu réaliser, je n’aurais jamais pu le faire sans elle. Merci Marga, pour ton exemple et ton amitié! Merci Seigneur, pour avoir connu cette personne extraordinaire qui tout au long de sa vie a réussi un tas de choses, sans faire de bruit! De Colores!» (Maité)

Serge Séguin
basé sur des textes traduits par Loyola Gagné, sss