Imprimer Texte plus gros Texte plus petit

Prière > Apprendre à prier > Choix de textes sur la prière > L'école de prière de Benoît XVI

Choix de textes sur la prière

Textes provenant d'auteurs spirituels ou extraits de documents officiels de l'Église

Benoit XVI

L'union des coeurs est la force de l'Église

La prière, pour traverser les épreuves
avec sérénité

Catéchèse de Benoît XVI sur la prière
dans les Actes des apôtres

l'école de prière (*) - no 25

Chers frères et sœurs,

Lors de l’audience avant la Semaine sainte, nous nous sommes arrêtés à la figure de la bienheureuse Vierge Marie, présente au milieu des apôtres en prière au moment où ils attendaient la venue de l’Esprit Saint. Une atmosphère priante accompagne les premiers pas de l’Eglise. La Pentecôte n’est pas un épisode isolé, puisque la présence et l’action de l’Esprit Saint guident et animent constamment le chemin de la communauté chrétienne. Dans les Actes des Apôtres, en effet, saint Luc non seulement raconte la grande effusion survenue au Cénacle cinquante jours après Pâques (Ac 2, 1-13), mais il fait aussi allusion aux autres irruptions extraordinaires de l’Esprit Saint, qui reviennent dans La pentecôte - par Duccio di Buoninsegna l’histoire de l’Eglise. Et en ce jour, je désire m’arrêter sur ce que l’on a appelé la « petite Pentecôte », qui s’est produite au terme d’une phase difficile dans la vie de l’Eglise naissante.

Les Actes des Apôtres rapportent qu’après la guérison d’un paralytique près du Temple de Jérusalem (Ac 3, 1-10), Pierre et Jean furent arrêtés (Ac 4, 1) parce qu’ils annonçaient la résurrection de Jésus à tout le peuple (Ac 3, 11-26). Après un procès sommaire, ils furent remis en liberté, ils rejoignirent leurs frères et leur racontèrent ce qu’ils avaient dû subir à cause du témoignage qu’ils avaient rendu à Jésus le Ressuscité. A ce moment, dit saint Luc, « d’un seul élan, ils élevèrent la voix vers Dieu » (Ac 4, 24). Ici, saint Luc rapporte la prière la plus ample de l’Eglise que nous trouvions dans le Nouveau Testament, à la fin de laquelle, comme nous l’avons entendu, « l’endroit où ils se trouvaient réunis trembla ; tous furent alors remplis du Saint-Esprit et se mirent à annoncer la parole de Dieu avec assurance » (Ac 4, 31).

Dans l'épreuve, la première communauté chrétienne ne cherche pas à faire des analyses, elle se met en prière,
elle prend contact avec Dieu.

Avant de considérer cette belle prière, notons un comportement de fond important : face au danger, à la difficulté, à la menace, la première communauté chrétienne ne cherche pas à faire des analyses sur la façon de réagir, de trouver des stratégies, de se défendre, sur les mesures à adopter, mais, dans l’épreuve, elle se met en prière, elle prend contact avec Dieu.

Et qu’est-ce qui caractérise cette prière ? C’est la prière unanime et d’un seul cœur de la communauté toute entière, qui est confrontée à une situation de persécution à cause de Jésus.

C’est une prière commune, de toute l’Église. Cette prière consolide l’unité. Elle aide la communauté à lire ce qui arrive
à la lumière de la foi et de la Parole de Dieu."

Dans l’original grec, saint Luc utilise l’expression « homothumadon » - « tous ensemble », « d’un seul cœur » - un mot qui apparaît dans d’autres parties des Actes des Apôtres pour souligner cette prière persévérante et d’un seul cœur (Ac 1, 14 ; 2, 46). Cette union des cœurs est l’élément fondamental de la première communauté et devrait être toujours fondamentale pour l’Eglise. A ce moment-là, ce n’est pas seulement la prière de Pierre et de Jean, qui se sont trouvés en danger, mais celle de toute la communauté, parce que ce que vivent les deux apôtres ne les concernent pas seulement eux, mais cela regarde toute l’Eglise. Face aux persécutions subies à cause de Jésus, la communauté non seulement ne s’effraie pas ni ne se divise, mais elle est profondément unie dans la prière, comme s’il s’agissait d’une seule personne, pour invoquer le Seigneur. Je dirais que ceci est le premier prodige qui se réalise quand les croyants sont mis à l’épreuve à cause de leur foi : leur unité se consolide, au lieu d’être compromise, parce qu’elle est soutenue par une prière inébranlable. L’Eglise ne doit pas craindre les persécutions, qu’elle subit forcément au cours de son histoire, mais, comme Jésus à Gethsémani, elle doit garder confiance en la présence, l’aide et la force de Dieu, invoqué dans la prière.

Elle prie pour ne pas perdre le courage d'annoncer sa foi. Elle cherche à lire les événements
à la lumière de la foi.

Faisons un pas supplémentaire : que demande à Dieu la communauté chrétienne en ce moment d’épreuve ? Elle ne demande pas la sécurité de la vie face à la persécution, ni que le Seigneur se venge de ceux qui ont incarcéré Pierre et Jean ; elle demande seulement qu’il lui soit permis « d’annoncer en toute assurance » la Parole de Dieu (Ac 4, 29), ce qui veut dire qu’elle prie pour ne pas perdre le courage de la foi, le courage d’annoncer sa foi. Mais avant cela, elle cherche à comprendre en profondeur ce qui s’est passé, elle cherche à lire les événements à la lumière de la foi et elle le fait justement à travers la parole de Dieu qui nous fait déchiffrer la réalité du monde.

Voir la suite...

______________

(*) "L'école de prière" est une série de catéchèses sur la prière donnée par Benoît XVI, en 2011-2012, dans le cadre des audiences du mercredi. Le pape y regroupe de façon systématique son enseignement sur la prière. Le présent texte est le vingt-cinquième de la série. Voir la liste des catéchèses présentées lors de ces audiences.

Source du texte: Le Saint Siège, Benoît XVI, Audiences, Mercredi 18 avril 2012,
Source des images:
La Pentecôte, par Duccio di Buoninsegna,