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Réflexion sur l'évangile du Troisième dimanche de l'Avent, B

Par le Père Yvon-Michel Allard, s.v.d., directeur du Centre biblique des Missionnaires du Verbe Divin, Granby, QC, Canada.

 



 

 

Jn 1, 6-8.19-28

Il y eut un homme envoyé par Dieu. Son nom était Jean. Il était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage.

 Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander: « Qui es-tu ? » Il le reconnut ouvertement, il déclara: « Je ne suis pas le Messie. » Ils lui demandèrent: « Qui es-tu donc ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit: « Non. » — « Alors, es-tu le grand Prophète? » Il répondit: « Ce n’est pas moi. » Alors ils lui dirent: « Qui es-tu? - Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? » Il répondit : « Je suis la voix qui crie à travers le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. »

 Or, certains des envoyés étaient des pharisiens. Ils lui posèrent encore cette question : « Si tu n’es ni le Messie, ni Élie, ni le grand Prophète, pourquoi baptises-tu ? » Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale. »

 Tout cela s’est passé à Béthanie de Transjordanie, à l’endroit où Jean baptisait.

Troisième dimanche de l'Avent, B

photo du Père Allard


Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas

 

Jean Baptiste est, avec Marie, la grande figure de l’Avent. Chaque année, les deuxième et troisième dimanches lui sont consacrés. L’évangéliste saint Jean nous le montre comme le «témoin de la Lumière», alors que les autres évangélistes nous le présente comme le «prédicateur de la pénitence».

Dès le début du 4e évangile, Jean Baptiste lance le thème de  «Jésus, la lumière du monde». Ceci deviendra l’un des thèmes privilégiés de l’évangéliste. Dans le Prologue, le Christ est «la vraie lumière qui illumine tout homme venant en ce monde». Plus loin, Jésus lui-même déclare : «Je suis la lumière du monde. Celui qui vient à ma suite ne marche pas dans les ténèbres» (Jean 8, 12).

«Le Christ, lumière du monde», est celui qui éclaire nos situations les plus sombres. Pendant ce temps de l’Avent, apprenons à découvrir celui qui se tient au milieu de nous et que nous connaissons mal.

Jean Baptiste pointe vers le Christ, la «lumière du monde», et il ajoute que nous ne connaissons pas très bien ce Jésus, messie et sauveur : «Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas»... Nous sommes invités à le découvrir ou à mieux le connaître. Cela demande un effort particulier, ça ne vient pas tout seul. Pour y arriver, il faut y mettre le temps, prier, écouter les évangiles, réfléchir, méditer, lire certains grands écrivains chrétiens qui nous aident à mieux connaître la personnalité de Jésus.

À un avocat qui se disait athée, son ami prêtre lui demanda : - «Est-ce que tu connais les évangiles?» – Et l’homme de loi répondit : - «On m’a raconté ces histoires quand j’étais petit.» – «Est-ce que tu as lu les documents du dernier concile œcuménique?» - «Non. Je n’ai pas le temps de lire tout ce qui se publie.» – «Connais-tu la Somme théologique de S. Thomas d’Aquin?», - «Non, je ne la connais pas». – «Et les écrits de S. Irénée?» – «Qui est-il ?» questionne l’avocat. - «C’est un savant et le patron des avocats

Après toutes ces questions et réponses, l’ami de l’avocat lui dit : - «Tu es peut-être athée, mais tu es surtout ignorant. Tu rejettes catégoriquement ce que tu ne connais pas

Les textes de l’Avent parlent de conversion, mais ils soulignent aussi que la découverte du Christ nous apporte une grande joie. Isaïe s’exclame : «Je tressaille de joie dans le Seigneur» (Is 61, 10). Marie «exulte car Dieu a fait pour elle des merveilles». Aux bergers,  l’ange dira : «Je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple; aujourd’hui vous est né un sauveur…» (Luc 2, 10). Paul répétera continuellement aux chrétiens : «Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Soyez dans l’action de grâce... N’éteignez pas l’Esprit.» (Thes 5, 16)

La fête de Noël que nous préparons maintenant, célèbre la venue de Dieu dans notre monde. Nous ne sommes jamais seuls, car Dieu nous accompagne, il marche avec nous. Notre vie a un sens et un but, et Dieu est présent à toutes nos joies et à toutes nos peines. «Même si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal car tu es près de moi», chante le Psaume 23. Réjouissons-nous car Noël est tout près. Réjouissons-nous, parce que le Christ vient vers nous. Il est notre Emmanuel, c’est-à-dire le Dieu-avec-nous.

Avec le Christ présent dans nos vies, les crises qui nous assaillent continuent à être un défi, mais ce ne sont pas des événements catastrophiques. Une personne aimée meurt subitement; le médecin nous informe que notre cancer est terminal; nous vivons une rupture définitive dans notre mariage; l’un de nos enfants claque la porte pour aller vivre ailleurs; un ami nous laisse tomber… À travers tous ces malheurs, le Christ est présent, il est fidèle,  il nous accompagne sans jamais nous abandonner.

«Le Christ, lumière du monde», est celui  qui éclaire nos situations les plus sombres. Pendant ce temps de l’Avent, apprenons à découvrir celui qui se tient au milieu de nous et que nous connaissons mal.