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Étude de la bible
> Commentaires d'évangile > La liturgie de chaque dimanche de l'Année B
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HUITIÈME DIMANCHE DU TEMPS DE L'ÉGLISE - Mc 2, 18-22

Pourquoi Seigneur, toujours regarder l’autre ?
Pourquoi toujours comparer, juger ?
Et être ainsi un trouble-fête ?...
invitant les autres à chausser nos souliers.

Pourquoi ?

 

Seigneur,
ça t’a donné la chance de nous expliquer
un peu plus la place du jeûne.


C’est vrai, quand on a des visiteurs,
c’est le temps de la joie, de la fête...
Et dans nos familles, pour accueillir,
on laisse tomber bien des choses;
et quand les visiteurs ont quitté, on se reprend.


Ça va de soi, il me semble Seigneur ?

Le jeûne que tu aimes Toi
et qui n’empêche pas la joie,
c’est: venir en aide aux opprimés,
secourir la veuve et l’orphelin etc...

 

Et même quand tu es là, Seigneur,
que c’est la noce, on peut jeûner
et de bien des façons:
en attendant son tour,
en choisissant la dernière place,
en cédant le pas, la parole,
en étant attentifs aux autres,
à leurs joies, à leurs désirs, en écoutant...

 

Seigneur,
pour jeûner quand c’est le temps
sans lorgner chez le voisin
et pour que le jeûne te plaise,
ça prend un cœur neuf,
oublieux de lui-même, un cœur tout simple.

 

Donne-le-nous, Seigneur,
et nous jeûnerons de bon cœur
sous ton regard à Toi.

(D'après EPHATA)

Os 2, 16b.17b.21-22, Ps 102, 2 Co 3, 1b-6

MISE EN SITUATION :

La tentation est toujours grande de donner plus d’importance aux formes qu’à l’élan du cœur. Et combien jugeons-nous facilement tous ceux qui n’entrent pas dans un cadre que nous disons « divin », alors qu’il n’est qu’une expression possible de la foi! Mais le nouveau, c’est exigeant. Aussi l’Esprit Saint ne cesse-t-il de créer du nouveau et de bousculer les idées que les hommes se font de Dieu. Pourquoi l’étouffer !

AU LIVRE DU PROPHÈTE OSÉE :

En disant que Dieu ramènera au désert Israël, son épouse coupable, alors que la religion tient une place importante dans la vie nationale, Osée s’élève contre le formalisme rassurant qui couvrait la sécheresse du cœur et l’injustice généralisée. Une conversion s’impose: accueillir la tendresse de Dieu.

LE PSAUME 102 ::

Loué soit Dieu dont l’amour se manifeste de multiples façons, en particulier par le pardon accordé à l’homme dont il doit la fragilité, « comme la tendresse du Père pour ses fils ».

PAUL ÉCRIT AUX AUX CORINTHIENS :

L’action de Paul est mise en question: A-t-il mandat pour agir chez eux? L’Esprit lui donne de participer à la force et à la liberté même de Dieu pour rendre vain un formalisme dépassé. Les allusions au cœur rejoignent le prophète Osée et l’invitation à entrer dans l’Alliance nouvelle établie par Jésus Christ.

L'ÉVANGILE D'AUJOURD'HUI DIT...
Que les disciples de Jésus ne jeûnaient pas...

Le conflit entre les représentants d’une tradition jadis vivante, mais désormais figée, et Jésus, va croissant. Les disciples de Jésus ne jeûnent pas: cela posait question. Pourquoi ? En effet, au lieu de prendre des allures tristes de pénitence en jeûnant, ils sont des gens qui mangent et boivent normalement et qui rayonnent de joie. Pourquoi ? Par sa réponse, le Seigneur remet les choses en place en utilisant la forme de paraboles.

L'ÉVANGILE D'AUJOURD'HUI NOUS DIT... ME DIT...
Que l’Époux est avec les invités de la noce...

Dans un formalisme établi, les pharisiens et les disciples de Jean-Baptiste interprètent trop humainement les prescriptions matérielles de la Loi, tel le jeûne. D’autres jeûnes spontanés se sont rajoutés avec le temps: traditions humaines que Jésus ne condamne pas, mais Il répond qu’avec Lui, avec sa Présence, on est entré dans un moment historique qui demande une joie comparable à la joie des noces, faisant ainsi écho à l’espérance messianique. Cela donne un sens aux pratiques religieuses. Les disciples sont les invités à la noce des épousailles de Dieu avec l’humanité en l’Incarnation du Fils, dans la plénitude de l’Esprit-Saint, ce qui est « un grand mystère » (Ep 5, 31). Ce thème des épousailles revient souvent dans l’Ancien Testament, comme à la première lecture avec Osée. C’est l’alliance où Dieu-Époux n’enlève pas toute responsabilité à l’homme, mais se fait partenaire aimant, « avec nous », dans la liberté. D’où la joie de la fête... jusqu’au « temps où l’Époux leur sera enlevé: ce jour-là ils jeûneront ». Allusion à sa Passion et à sa mort: absence de Jésus, sérieux de la vie chrétienne où solitude et souffrance ne deviennent une liberté que plongées en Dieu.

L'ÉVANGILE NOUS DEMANDE... ME DEMANDE...
De découvrir la sagesse de Dieu dans la réponse donnée...

Qui donc est cet Époux, cet Amoureux ? Jésus, en se présentant comme l’Époux, se met à la place de Dieu. Et la Fiancée-Église (dont nous sommes), refait chaque jour alliance avec son Époux jusqu’à son retour en gloire, à notre entrée dans la salle des noces éternelles. Dans la confiance et dans la joie, répondons-nous aujourd’hui avec ferveur à un tel AMOUR ?

L'ÉVANGILE D'AUJOURD'HUI DIT...
À vin nouveau, outres neuves...

Jésus n’oppose pas la nouvelle doctrine évangélique à l’ancienne Loi de Moïse. Il ne condamne pas non plus ce qui est ancien; le manteau ancien et la vieille outre ont leur utilité. Cependant, ils ne peuvent plus contenir la mentalité nouvelle de l’Évangile qui est un nouveau mode de vie en la Personne du Christ.

L'ÉVANGILE D'AUJOURD'HUI NOUS DIT... ME DIT...
Que Jésus veut casser tout légalisme.

Des changements s’imposent dans la pratique religieuse de son temps comme du nôtre. Jésus est venu faire craquer tout ce que l’ancienne Loi de Moïse, devenue tradition morte, contenait de caduc, de vieux. Avec Jésus, c’est du neuf d’où l’irréflexion et l’usage hypocrite sont bannis. La Loi a mission de protéger la liberté, non de la remplacer. Nous sommes conviés à la liberté la plus profonde: liberté de trouver notre identité et de devenir ce que nous sommes. C’est elle qui fait respirer en nous l’enfant de Dieu, elle qui libère en nous les sources de la joie et de l’amour, elle qui, enveloppée par la grâce, est le climat nécessaire du commandement « nouveau », déclarera Jésus avant de nous donner sa vie (Jn 13, 34). Des questions d’évolution dans les pratiques religieuses se sont posées quand même dans les premières communautés chrétiennes opposées aux communautés qui restaient juives: pourquoi changer la religion ?

L'ÉVANGILE NOUS DEMANDE... ME DEMANDE...
D’entrer dans la nouveauté du salut toujours offert.

Les disciples ont accepté dans la foi Jésus et son enseignement nouveau parvenu jusqu’à nous. Nos pratiques favorisent-elles l’intimité vivante avec Dieu ? Où devrions-nous faire quelques changements ? Le Concile Vatican II a apporté un mouvement de renouveau dans l’Église, une mise à jour adaptée à notre temps. Alors, « à vin nouveau, outres neuves ?... »