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La foi en action
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Comment participer à la nouvelle évangélisation?

Réflexion sur la mission du MC et de tout chrétien : témoigner de sa foi... particulièrement auprès des "loin de Dieu et de l'Église!

Faire face aux difficultés de la nouvelle évangélisation

Mgr Rino Fisichella

« La nouvelle évangélisation n'est pas une réponse au temps de crise que nous vivons. Parler de nouvelle évangélisation signifie renouveler en nous cet esprit missionnaire qui doit habiter tout chrétien. »

 

Question (*): Dans la poursuite de la nouvelle évangélisation, les problèmes à résoudre sont nombreux. Souvent on dirait que l'Eglise n'est pas comprise. Il est évident qu'il existe une fracture entre vieilles et jeunes générations dans la transmission de la foi...

Réponse de Mgr Fisichella.

"L'histoire de l'Eglise aujourd'hui n'est pas différente de celle d'hier. Jadis aussi nous avons connu des ombres et des lumières. Nous avons connu des moments de grandes difficultés. Déjà aux premiers siècles, mais durant la seconde guerre mondiale aussi, sans compter les grands gestes de perfidie mis en œuvre par les idéologies totalitaristes : nazisme, fascisme et communisme, des mouvements qui ont tous combattu l'Eglise.

Dans le camp de concentration de Dachau, il y avait une section où les nazis avaient interné 2.500 prêtres provenant de différentes parties de l'Europe. Beaucoup d'entre eux ont été tués. Un de ces prêtres qui a survécu au camp, était un des directeurs du séminaire fréquenté par Joseph Ratzinger. Il s'appelait Alfred Läpple, et dirigeait la formation et la préparation au sacerdoce du jeune Ratzinger.

L'histoire nous fait comprendre que l'Eglise n'a jamais eu un parcours facile sur la voie de l'évangélisation, mais elle a toujours eu de grands témoins, des personnes crédibles qui ont annoncé l'Evangile sans relâche. Ce qui semble avoir changé, c'est que s'il y a toujours eu un sens religieux, un substrat, une épaisseur chrétienne, aujourd'hui par contre, nous devons constater que ce sens religieux, dans beaucoup de régions du monde, est en train de se perdre. Donc nous nous retrouvons dans une situation où nous avons beaucoup de mal à parler de Jésus Christ, de la foi et de l'Eglise dans un contexte culturel qui, soit s'y oppose soit le banalise, donnant pour acquis une connaissance qui a perdu de son éclat.

Nous devons certainement modifier notre langage, nous devons devenir plus communicatifs, nous devons être capables d'accepter le défi de la communication moderne, en sachant bien que le contenu reste toujours le même. Le christianisme, disait l'apôtre Paul dans sa lettre aux hébreux, reste toujours le même « hier, aujourd'hui et toujours », donc celui auquel tous ont cru, en tout lieu et depuis toujours, est conservé, mais il doit être revêtu d'un langage qui doit être compréhensible. Nous devons faire en sorte que l'homme contemporain puisse voir le Seigneur, fasse l'expérience de s'adresser à lui à la première personne. Il faut susciter en lui le désir de faire son expérience en Dieu, en Jésus Christ et dans l'Eglise à laquelle il appartient."

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(*) Extrait d'un entretien avec Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la Nouvelle évangélisation, réalisé par ZENIT.org, à Rome, lundi le 6 décembre 2010